ARC RE - MEMBER

CECRI

Action de recherche concertée :  RE - MEMBER

La transmission des souvenirs liés à la stigmatisation

Souvenirs officiels et familiaux liés à la collaboration et à la colonisation en Belgique

Les contextes conflictuels conduisent souvent à des souvenirs conflictuels. Les protagonistes négocient la reconnaissance et l'acceptation de leur interprétation d'un passé contesté, ainsi que sa préservation en tant que récit officiel. Les nouvelles générations s'approprient ce passé à la lumière de leur propre compréhension de l'histoire et de leur connaissance de l'implication de leur famille. 

L'intérêt de notre recherche réside dans l’intersection entre ces récits familiaux et la gestion officielle de deux épisodes controversés du passé national belge : la répression de la collaboration après la Seconde Guerre mondiale et le retour des coloniaux belges en Belgique en 1960 (après l'indépendance du Congo).


Répression des collaborateurs après la Seconde Guerre mondiale (Source: Cegesoma)

Ces deux cas sont particulièrement emblématiques par rapport à la question cruciale de la coexistence de groupes porteurs de mémoires non seulement différentes, mais aussi contradictoires. La situation actuelle en Belgique reflète une question qui se pose dans un grand nombre d’États : comment représenter un passé qui continue de diviser ? 

Le projet a deux objectifs majeurs. Premièrement, il explorera la tension inévitable entre les pratiques publiques et privées du souvenir, et entre les mémoires officielles et clandestines. Deuxièmement, il examinera la transmission des souvenirs sur trois générations. Cette analyse innovante à plusieurs niveaux sera possible grâce à la dimension interdisciplinaire de l'équipe de recherche (sciences politiques, histoire et psychologie).

 

L’exode est massif. La Sabena évacue environ 25 000 personnes entre le 9 et le 28 juillet 1960. (Source: Photo News)

Le projet déterminera et articulera le rôle de trois variables principales dans la construction de ces passés controversés et leurs conséquences pour les individus et les groupes : 

  1.  le degré de stigmatisation (variable contextuelle)
  2.  la communauté linguistique (francophones vs néerlandophones)
  3.  la dimension générationnelle (trois générations d’une même famille). 

D'un point de vue méthodologique, nous combinerons trois approches principales : l'analyse d'un corpus de discours officiels, des entretiens avec des familles touchées par la répression des collaborateurs ou le retour des coloniaux et des études expérimentales. Chacune de ces méthodes sera menée par deux chercheurs de disciplines différentes travaillant en tandem.

Recherche de participants !

Nous sommes à la recherche de familles qui accepteraient de partager leur passé avec nous. Pour cela, il faut que :

  • Un membre de votre famille ait été condamné pour collaboration OU soit revenu du Congo en 1960
  • Trois générations différentes de votre famille (en lignée directe) acceptent de participer

Si vous souhaitez avoir plus d’informations, vous pouvez nous contacter à l’adresse suivante: projet.remember@uclouvain.be  

Merci !

Equipe: Valérie Rosoux (ISPOLE), Olivier Luminet (IPSY), Anne-Sophie Gijs (IACS), Laurence van Ypersele (INCAL-IACS), Aline Cordonnier (IPSY), Louise Ballière (IACS)