Politique, acteurs et décision

lopes21753  2024-2025  Louvain-la-Neuve

Politique, acteurs et décision
6.00 crédits
30.0 h + 10.0 h
Q2

  Cette unité d’enseignement n’est pas accessible aux étudiants d’échange !

Enseignants
Pitseys John;
Langue
d'enseignement
Français
Thèmes abordés
Le cours vise à étudier le système politique, ses structures, ses acteurs et ses évolutions à partir de concepts de la sociologie générale et de la sociologie / science politique. Le cours introduit aux grands concepts de science politique et de la sociologie politique qui permettent de qualifier la dynamique socio-politique des Etats modernes. Il apporte un éclairage particulier aux spécificités du système politique belge, à ses acteurs et à ses modes de décision. Les thèmes abordés sont les suivants : 
- Histoire et structure politico-institutionnelle des Etas modernes en général et de la Belgique en particulier ;  
- Grilles de lecture de science politique et/ou de sociologie politique mettant en évidence les clivages, les équilibres et les compromis qui caractérisent les modes de décision et leur évolution dans le contexte belge ;  
- Analyse des transformations récentes des institutions et des modes de décision et d’action sociopolitique.
Contenu
L’objectif du cours de «  Acteurs, politiques et décisions » est de permettre à l’étudiant d’analyser la fabrique de l’action publique grâce à une triple approche disciplinaire : de sociologie, de science politique et de théorie politique. La science politique et la sociologie offrent toutes deux une approche de l’action publique dont l’interdisciplinarité est patente. La théorie politique permet à la fois de construire la généalogie idéologique des processus observés, et de nourrir le questionnement philosophique de la classe.
Plus spécifiquement, le cours propose une grille de lecture de l’action publique selon trois entrées, qui constitueront autant de questions-clés pour conduire le cours :
  1. Les acteurs : qui façonne l’action publique ?
Le cours présente une cartographie de différents  types d’acteurs qui interviennent dans le cadre de l’action publique. Dans la littérature scientifique et/ou dans le quotidien de l’action publique, ces acteurs sont labellisés comme étant les décideurs politiques, citoyens, experts, élites, mouvements sociaux, partis politiques, groupes de pressions, etc. ;
  1. Les processus : comment ces acteurs interviennent-ils et comment leur action s’institutionnalise-t-elle ?
Le cours décrypte les processus de fabrication de l’action publique et les modes d’intervention des divers acteurs. D’une part, les étudiants approfondissent les processus par lesquels ces intervenants « travaillent » l’action publique : pour ce faire, le cours mobilise différents paradigmes et modèles théoriques : analyse séquentielle, théorie de l’acteur-réseau, approche systémique, etc. D’autre part, les étudiants étudient les substrats institutionnels au sein desquels les acteurs évoluent (espace public, représentation politique, sphère administrative, etc.)
  1. Les enjeux : quels sont les défis et questions auxquels l’action publique fait face aujourd’hui ?
L’action publique est traversée par des enjeux contemporains, au premier chef desquels se trouvent la tension entre démocratie représentative et démocratie participative, la gestion des risques dans une société complexe, la place des experts et des porte-paroles, etc. Le cours adresse une série de questions sur ces enjeux et tente d’y apporter des réponses, avec les étudiants.
En synthèse, le cours est centré sur les processus par lesquels plusieurs types d’acteurs contribuent à la fabrication de l’action publique dans l’optique d’en relever les enjeux. La réflexion vise donc à dépasser une lecture classique en termes de « qui est gouvernant, qui est gouverné » dans notre société contemporaine. Les étudiants examinent ainsi les réseaux d’action publique dans lesquels s’insèrent différentes catégories d’acteurs et les processus par lesquels ces acteurs hétérogènes sont parties prenantes de la fabrication des problématiques publiques et de la gestion des phénomènes politiques. Afin de donner un ancrage empirique, la triple grille de lecture (acteurs – processus – enjeux) est présentée au fil des séances à travers des exemples d’action publique, notamment dans les secteurs de l’emploi, de l’enseignement, de réforme de gouvernance publique, de la mobilité et du logement.
Méthodes d'enseignement
La première séance présente les thèmes, concepts et auteurs qui seront abordés successivement lors du quadrimestre. Un calendrier détaille par ailleurs le contenu de chaque séance, tel que planifié ci-dessous. Cette structure offre une vision d’ensemble de la façon par laquelle le cours aborde la fabrique de l’action publique en démocratie. Les objectifs du cours et ses modalités d’évaluation sont présentés. Un rappel relatif à la méthodologie d’une démarche universitaire est effectué ; il porte notamment sur la bibliographie et la discussion de textes. Le contrat pédagogique est ainsi fixé dès le début du cours.
Chaque séance repose, en première partie, sur un exposé oral de l’enseignant sur le thème prévu. Par la présentation d’auteurs, de concepts, d’approches, l’enseignant offre aux étudiants les éléments d’analyse qui pourront nourrir leurs réflexions. Des textes, extraits de revues scientifiques et d’ouvrages scientifiques, en science politique et en sociologie, permettent par ailleurs de développer de façon circonstanciée chaque thème abordé au cours.
Après l’exposé oral de l’enseignant, la deuxième partie du cours est consacrée à la discussion du texte, lu par tous les étudiants, et des éléments de cadrage fournis par l’enseignant. À tour de rôle, au fil des séances, ce sont les étudiants qui adoptent le rôle de discutants du texte : ils le résument (brièvement) oralement, en fournissent une critique et des questions de débat qu’ils animent avec l’enseignant. La présentation de ces textes fera l’objet d’un exposé spécifique en sous –groupe. En préparation à chacune des séances, tous les étudiants doivent toutefois lire le texte se rapportant au thème abordé ensemble
Les exposés de l’enseignant, les lectures effectuées par tous les étudiants, le résumé critique amené par l’un d’eux et le débat permettent, de séance en séance, d’approfondir l’analyse de la démocratie et de l’action publique. L’expérience professionnelle et personnelle des étudiants, voire leur pratique politique le cas échéant, peuvent être mises à profit chaque semaine.
Le cours se conclut habituellement par l’intervention d’acteurs engagés dans l’action publique (représentants politiques, acteurs syndicaux, etc.). Cette intervention doit permettre à la fois d’approfondir et d’incarner les éléments théoriques abordés au cours
Modes d'évaluation
des acquis des étudiants
a) Objectifs de l’évaluation
L’évaluation porte sur la maîtrise des compétences suivantes par les étudiants:
  • Développer une analyse scientifique des acteurs influençant l’action publique en démocratie
  • Rattacher une question de départ spécifique aux concepts et aux auteurs abordés dans le cadre du cours. La capacité à faire ce rattachement dénote une appropriation du cours.
  • Renforcer deux compétences qui sont complémentaires:
    • expression orale (exposer un résumé, discuter un texte scientifique et des enjeux, animer un débat à partir d’un texte scientifique, participer de manière constructive aux débats)
    • expression écrite (esprit de synthèse, précision, capacité d’argumentation et de référencement)
b) Modalités de l’évaluation
L’évaluation est composée de deux parties, dont l’addition des résultats forme la note de l’étudiant.
b.1.) Préparation d’une question personnelle (11 points /20) : 
Rédaction et présentation orale d’une question individuelle sur une des questions traitées dans le cadre du cours :
  • une analyse de la question explicitant l’enjeu que le travail entend clarifier ;
  • une analyse des réponses qui peuvent y être apportées et des arguments susceptibles de justifier  ces réponses :  
  • une prise de position personnelle justifiée, laquelle s’appuiera sur une étude de cas pratique
La présentation orale sera accompagnée d’un texte écrit, qui respectera les consignes suivantes :
  • Le travail ne comptera pas plus de 3000 mots.
  • Le travail est remis sur support papier et déposée en version électronique  (en version.doc ou .docx) sur mon adresse : john.pitseys@uclouvain.be ET sur le lien Moodle
  • Chaque étudiant recevra, à sa demande, une évaluation formative sur son travail.
  • En cas de non-­‐remise du travail à la date fixée, l’enseignant ne peut garantir ni un délai de correction ni une évaluation formative ni une possibilité d’amélioration.
  • Dans tous leurs travaux, les étudiants sont tenus de respecter les conventions en usage et  les  règles  déontologiques  en  matière  d’utilisation,  de  citation  et  de  mention  des sources bibliographiques et électroniques.  
b.2.) Exposer oralement et critiquer un texte scientifique, animer un débat et y participer (9 points/20) :
  • Synthétiser le contenu d’un texte pour l’ensemble du groupe :
    • Quels éléments ressortent du texte ?
    • Quelles questions importantes le texte pose-t-il ?
    • Quels éléments amenés par le texte méritent débat, dans quelle(s) directions(s) ?
    • Une fois que les séances s’additionnent, à quels éléments abordés au cours le texte renvoie-t-il ?
    • Qu’ajoute le texte à ce que nous savons déjà via le cours ?
  • Tout support pour l’exposé oral peut être choisi par l’étudiant. L’originalité de la présentation, si elle est utilisée à bon escient, est bienvenue (podcast, vidéo, jeu de rôle, etc.).
  • Critiquer le texte sur base de sources extérieures (recension dans des revues scientifiques, par exemple) et/ou de réflexion construite.
Le cas échéant, le résumé critique peut être articulé à une expérience professionnelle ou personnelle, à des cas d’actualité ou historiques.
  • L’exposé oral doit établir des liens, d’une séance à l’autre, entre les débats.
  • Cette modalité d’évaluation intervient à concurrence de 7 points sur les 20 prévus pour la note finale.
Il est par ailleurs essentiel que tous les étudiants aient lu le texte qui sert de base à la deuxième partie du cours. Le manque de lecture sera tout de suite ressenti : il nuira à la dynamique des débats, et sera pris en compte dans l’évaluation.
c) Critères d’évaluation
  1. Qualité (clarté, profondeur, cohérence) des résumés critiques présentés oralement
  2. Prise en compte et articulation des cadrages analytiques proposés au cours, appropriation des auteurs et des concepts abordés au cours.
  3. Apports documentaires, scientifiques extérieurs, et personnels
  4. Esprit critique, prise de distance, rupture par rapport au sens commun
  5. Référencement correct des sources
  6. Participation aux échanges (en qualité et non forcément en quantité)
Les étudiants respecteront les balises énoncées dans la note relative à l’utilisation responsable de l’intelligence artificielle générative adoptée par le Conseil de Faculté du 01/07/2024.
Autres infos
Cette activité se déroule suivant des modalités pédagogiques, horaires et organisationnelles adaptées au public spécifique de la FOPES.
Ressources
en ligne
https://moodle.uclouvain.be/course/view.php?id=3243 
Bibliographie
Lectures scientifiques (modifiable en fonction des années)
P. Favre, « Qui gouverne quand personne ne gouverne ? », in Favre P. et alii, être gouverné : études en l’honneur de Jean Leca, Paris, Presses de sciences po, 2003, pp. 259-271.3ème séance : mardi 21 février 2017
V. de Coorebyter, Les clivages politiques en Belgique, CRISP, 2008.
M. Callon, « Éléments pour une sociologie de la traduction. La domestication des coquilles Saint-Jacques et des marins-pêcheurs dans la Baie de Saint-Brieuc », L’Année sociologique, 1986 ; vol. XXXVI, pp. 169-208.
B. Manin, « Principe du gouvernement représentatif », Paris, Flammarion, 2006 (1996)
J. Habermas, Droit et démocratie, Paris, Gallimard, 1999 (1992), chapitre 9 
J. Chevallier, De l'administration démocratique à la démocratie administrative, Revue française d'administration publique, Vol.1, n° 137-138, pp. 217-227.
J. Pitseys, « Le concept de gouvernance », Revue interdisciplinaire d’études juridiques, 2010, n°65, pp. 207-228
(Facultatif. Première conférence Foucault sur la gouvernementalité : https://www.youtube.com/results?search_query=foucault+biopolitique)
Saurugger S. et Grossman E., Les groupes d'intérêt au secours de la démocratie ?, Revue française de science politique, 2006, Vol. 56, n°2, pp. 299-321.
O. Fillieule, « Tombeau pour Charles Tilly. Répertoires, performances et stratégies d’action », in Fillieule O., Agrikoliansky E., Sommier I., Penser les mouvements sociaux, La Découverte, Collection Recherches, 2010, pp. 77-99.
W. Genieys, P. Hassenteufel, Qui gouverne les politiques publiques ? Par-delà la sociologie des élites, Gouvernement et action publique, 2012, Vol. 2, n° 2, pp. 89-115. [http://www.cairn.info/revue-gouvernement-et-action-publique-2012-2-page-89.htm]
L. Blondiaux, Y. Sintomer, L’impératif délibératif, Politix, 2002, n°57, pp. 17-35
Support de cours
  • Les supports de cours sont composés des textes soumis à lecture, d’une part, et des synthèses des exposés oraux introductifs d’autre part. Ces synthèses sont disponibles sous format powerpoint.
Faculté ou entité
en charge
OPES