À partir d’une sélection de publications, Anne Rousselet-Pimont et Xavier Prévost dialogueront sur la place des juristes dans l’historiographie de l’humanisme juridique. Ils se demanderont quelles peuvent être les contributions spécifiques des spécialistes du droit à la compréhension de ce mouvement intellectuel fondé sur une approche encyclopédique du savoir. Pour cela, ils reviendront notamment sur la dimension politique de l’humanisme juridique, en particulier le rôle joué par ses membres dans la construction de l’État moderne.

Cet événement est organisé par le groupe de contact F.R.S.-FNRS Histoire et anthropologie de l'État (présidence : Manuel Cervera-Marzal (FNRS/ULiège), secrétariat : Jérémie Ferrer-Bartomeu (FNRS/UCLouvain)

Professeur à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Anne Rousselet-Pimont enseigne l’histoire du droit et dirige le M2 Histoire de la pensée juridique moderne. Elle est membre de l’Institut de recherche juridique de la Sorbonne (IRJS). Ses travaux portent sur l’histoire des sources du droit, l’histoire de la justice et l’histoire de la comparaison des droits et interrogent plus particulièrement la méthode et le discours des anciens juristes. Spécialisée dans l’histoire de la première modernité, elle appartient au Réseau Humanisme juridique, à la Société d’histoire du droit (SHD) et à l’Association des historiens des facultés de droit (AHFD).

• Le Chancelier et la loi au XVI^e siècle, d’après l’œuvre d’Antoine Duprat, Guillaume Poyet et Michel de L’Hospital, Paris, De Boccard, 2005.

• « L’unité du droit vue par un arrêtiste toulousain, Géraud de Maynard (1537-1607) », La règle de l’unité ? Le juge et le droit du roi dans la France moderne (XV^e-XVIII^e siècle) sous la direction de P. Arabeyre et d’O. Poncet, Paris, Classiques Garnier, 2019, p. 19-44.

• « Cujas et les arrêtistes. L’écho de l’École au Palais », communication au colloque Jacques Cujas 1522-1590. La Fabrique d’un “grand juriste”, Paris, Editions du Collège de France, Collection « Conférences », p. 177-196.

Xavier Prévost est agrégé des facultés de droit, agrégé d'économie et gestion, archiviste paléographe (diplômé de l'École des chartes) et ancien élève de l'ENS Cachan. Membre junior de l'Institut universitaire de France (promotion 2020), il est professeur d'histoire du droit à l'université de Bordeaux et porteur du projet ISTHisFrench (ERC-2024-COG 101170233). Il coordonne avec Luigi-Alberto Sanchi le Réseau Humanisme juridique. Ses recherches concernent le droit et les savoirs juridiques à la Renaissance et interrogent, en particulier, l'émergence de la modernité juridique.

• Jacques Cujas (1522-1590), Jurisconsulte humaniste, Genève, Droz (Travaux d’Humanisme et Renaissance), 2015 ; rééd. Genève, Droz (Titre courant), 2025

• Jacques Cujas, la fabrique d’un « grand juriste », dir. Alexandra Gottely, Dario Mantovani et Xavier Prévost, Paris, Éditions du Collège de France, 2024

• L’Humanisme juridique. Aspects d’un phénomène intellectuel européen, dir. Xavier Prévost et Luigi-Alberto Sanchi, Paris, Classiques Garnier (Esprit des lois, Esprit des lettres), 2022 [https://doi.org/10.48611/isbn.978-2-406-11801-5]

Séjour « chercheur invité INCAL » de Vincent Debiais (CNRS, EHESS)

• 9 avril, 16h (salle à confirmer) « La couleur seule : monochromie et abstraction dans l’art du Moyen Âge occidental »1

• 10 avril, 14h-16h : séminaire du GEMCA « La Transfiguration du recueil de Cluny : poésie liturgique et création d’image »

En guise de clôture du projet ERC HANDLING (19-24) :
Jessica Desclaux, Corentin Lahouste, Anne Reverseau & Marcela Scibiorska

Présentation du livre collectif Iconothèques

Collecte, stockage et transmission d’images chez les écrivains et les artistes (XIX^e-XXI^e siècle)
Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Interférences », 2024, 474 p.

Issu du domaine de la documentation, le terme « iconothèque » est utilisé ici pour penser une zone laissée en suspens par les études littéraires : les pratiques iconographiques concrètes d'écrivains et d'artistes depuis la fin du XIX^e siècle. Les iconothèques sont des bibliothèques d'images qui sont prises dans une tension entre sphère intime et publique, ainsi que, plus récemment, entre usages analogiques et numériques. En dressant une généalogie de la collecte, du stockage et de la transmission des images, ce volume met en lumière des lieux de création qui méritent d'être conservés et valorisés. Il procède en cinq moments, traitant d'abord du fonctionnement des iconothèques comme des réserves d'images constituées pour soi ou pour autrui, avant de s'arrêter sur les cas des « scénographies murales », de « l'iconothèque en contexte numérique » et sur les manières dont ces dispositifs font œuvre. Richement illustré, il alterne études de fonds et entretiens de responsables d'archives, de chercheurs et d'écrivains contemporains.

Thanks to its favourable geographical position in the centre of Italy, Terni has always been an important centre and crossroads between the Tyrrhenian and the Adriatic regions, both in pre-Roman times and today. Archaeological research, mainly carried out at the end of the 19^th and beginning of the 20^th c., has revealed a rich and complex reality. However, the lack of a systematic edition of the contexts limited the creation of a comprehensive analysis of the material culture and historical phenomena.
Now, thanks to the Interamna Nahars Project, coordinated by the Chair of Pre-Roman Italy of the Department of Classical Studies of the Sapienza University of Rome, in collaboration with the Soprintendenza Archeologia Belle Arti e Paesaggio dell'Umbria and the Direzione Regionale Musei Umbria, and financed also by the CARIT Foundation, a new season of systematic research is shedding new light on the dynamics of pre-Roman Terni and generating new research questions.

Une réflexion sur l’arborescence comme outil de création

Comment l’interface du « Désordre », site-œuvre élaboré depuis 2000 par Philippe De Jonckheere, est trompeuse et cache que son auteur est en fait un maniaque du rangement, peut-être pas totalement certes, mais est à tout le moins adepte d’une arborescence rigoureuse comme organisation de son travail. Au travers de cette conférence gesticulée l’artiste et écrivain multimédia abordera la configuration interne de son travail ; comment il s’y retrouve, comment cet ordre – cette façon d’ordonner plutôt – a engendré une activité de création paradoxalement rhizomatique. S’il est en forme, il ébauchera même une nouvelle série d’images, montrant sans filet comment s’établit sa dynamique de création et comment l’arborescence est peu à peu devenue son outil de travail, au même titre que son scanneur, son appareil-photo et tant d’autres objets qui, en réalité, encombrent (pour le coup sans ordre) son atelier. 

Cet évènement, organisé dans le cadre de l’exposition « Désordre.net : l’univers numérique de Philippe De Jonckheere », est gratuit et ouvert à tous·tes.

Horaire :

Dès 16h : visite libre avec présence de l’artiste dans l’espace d’exposition

17h : conférence gesticulée « Back to the tree » 

17h45 : moment d’échange avec Corentin Lahouste, spécialiste de l’oeuvre, et le public

18h15 : verre de l’amitié

For seven years, I have followed a growing and curious network that brings together the World Health Organization, neuroscientists, MRI machines, clinical protocols, and public policies. From this heterogeneous set of actors, documents, and machines, I have identified a common commitment: to affirm that religion and spirituality have an impact on human health. This presentation, based on a dialogue with the literature of social sciences, deals with the process of emergence and consolidation of the relevance of spirituality in the medical field. The questions arising from this phenomenon are broad and consequential both for thinking about health policies and for the debate carried out by researchers of religion. After all, it is worth provoking: if the main global health management body, the WHO, legitimizes the understanding that humans are invariably spiritual beings and medical-scientific research affirms that spirituality is a determining factor for health, I ask: should the State be responsible for providing care for the spirit? Or, even, would neglecting spirituality not, ultimately, be a neglect of public health? Furthermore, how can the State operationalize the provision of care with the spiritual dimension without violating principles such as secularism and religious freedom?

Rodrigo TONIOL is a Professor at the Department of Cultural Anthropology and the Graduate Program in Anthropology and Sociology (PPGSA) at the Federal University of Rio de Janeiro. Coordinator of PASSAGENS research group. CNPq researcher. Member of the Brazilian Academy of Sciences.

Conférence organisée par le GRIAL et le LAAP

Caroline SAPPIA, Rédactrice en chef, Social Compass
Thibault FONTANARI, Rédacteur en chef adjoint, Social Compass
Olivier SERVAIS, Directeur, Social Compass

This presentation takes the relation between religious buildings and cities as its starting point. Unlike the majority perspective in Latin America, our focus is not on the construction of temples but on the disputes arising from the demolition of religious buildings. We argue that demolition implies the decomposition of religious materialities and their circulation in other spaces: museums, public buildings, and other churches. This article focuses on two cases to explore the tensions between a modern city project and Brazil's colonial past heritage. The articulating element of these two axes is the perspective that we face (yet another) tension between religion and modernity, which, in this case, is spatially inscribed.

Marcella ARAUJO is a Professor at the Department of Sociology, Federal University of Rio de Janeiro. Professor of the Graduate Program in Sociology at Iesp/Uerj. Coordinator of the URBANO research group.

Conférence organisée par le GRIAL et le LAAP

Caroline SAPPIA, Rédactrice en chef, Social Compass
Thibault FONTANARI, Rédacteur en chef adjoint, Social Compass
Olivier SERVAIS, Directeur, Social Compass

Cette conférence fait l’objet d’un article qui sera publié dans le numéro de décembre 2024 de la revue Social Compass.

La grille a longtemps été une possibilité de créer, au moyen d’un montage d’images individuelles, une composition invitant à un regard comparatif. À cette fin, elle a été fréquemment utilisée dans le cadre de la photographie anthropologique. À partir de quelques exemples, la conférence s’attachera à retracer la place et l’évolution de la grille au sein de l’histoire de la photographie, de la photographie anthropologique à l’instigateur la photographie générative Gottfried Jäger, en passant par l’artiste graphique Walter Müller-Grah.

Alexander Streitberger est accueilli en tant que chercheur invité du 4 au 29 novembre 2024 au Centre André-Chastel, Sorbonne Université, Paris.

À cette occasion, il animera deux séminaires de recherche, en collaboration avec les artistes Victor Burgin et Arno Gisinger. Il donnera également une conférence sur la vision panoramique dans l'art contemporain et la culture visuelle.

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Stephan Ruderer, (Pontificia Universidad Católica de Chile), professeur invité auprès du LaRHis donnera une conférence sur le rôle joué par l'Église catholique pendant les années de gouvernement de Salvador Allende et les tentatives du cardinal et archevêque de Santiago, Raúl Silva Henríquez, d'empêcher le coup d'État par le biais d'un dialogue entre le président et les politiciens de la Démocratie Chrétienne. 

Conservateur en chef du patrimoine, Laurent Olivier est responsable des collections d’archéologie celtique et gauloise du musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye. Retour en 52 avant J.-C. : toute la Gaule n’est pas encore conquise et deux ennemis, que tout oppose, se livrent un combat à mort, Jules César et Vercingétorix. Mais sait-on qu’avant de se jeter dans une guerre totale l’un envers l’autre, le conquérant romain et le jeune chef gaulois avaient été amis ? En neuf mois d’actions de guérilla menées de main de maître, Vercingétorix aura marqué le cours de l’histoire. C’est lui qui, en définitive, aura gagné la bataille, transformant sa défaite militaire en victoire morale. Mais que savons-nous vraiment de lui et sa lutte contre l’envahisseur romain ? Le témoignage des historiens, que sont venues compléter dernièrement les découvertes de l’archéologie, apportent des révélations stupéfiantes : après sa mort, Vercingétorix aura connu bien d’autres vies.

S'inscrire au Cycle de conférences

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Première conférence dans le cadre du cycle « Culture et Politique » du projet Louvain2020 « Enseignement et recherche au cœur du Musée-laboratoire».

Dans une époque sensiblement affectée par la recherche effrénée du profit et de la croissance, la mondialisation, et de profonds bouleversements sociaux, la culture et la politique apparaissent comme des entités de plus en plus distantes. Dans ce contexte, quelle place souhaitons-nous réserver à la valorisation de nos patrimoines ? Le cycle de conférences « Culture et Politique » entend interroger les relations entre le patrimoine culturel et certains enjeux politiques actuels.

Pour cette première conférence, Yves Ubelmann, Président et fondateur d’ICONEM, organisation spécialisée dans la documentation, la préservation et la digitalisation des sites patrimoniaux à travers le monde, nous présentera le développement de ce projet exceptionnel et les expériences singulières menées sur des sites menacés de disparition.

Conférence de Nuccio Ordine, docteur honoris causa UCLouvain 2020, suivie d’un débat.

Cette conférence grand public, sera l’occasion de mieux connaître Giordano Bruno (1548–1600). Avec sa vision infinie de l'univers, Giordano Bruno opère une série de révolutions dans les différents domaines de la connaissance : de la cosmologie à la littérature, de la philosophie à la langue, de la nature à la religion, tout ce qui existe est dominé par la pluralité, la mutation, la précarité, la complexité, la coexistence perpétuelle des contraires. Même la recherche de la vérité est soumise à ces lois : de même que la matière aspire à la forme définitive sans jamais l'atteindre, de même le vrai philosophe poursuit la vérité sans jamais la posséder.

Inscription gratuite mais obligatoire

Conférence de Nuccio Ordine, docteur honoris causa UCLouvain 2020, suivie d’un débat.

Cette rencontre sera l’occasion pour Nuccio Ordine d’aborder des thèmes qui lui sont chers avec les membres de la Faculté de philosophie, arts et lettres et de l’institut des Civilisations, Arts et Lettres. Il sera question de tenter de résister à la mercantilisation de l’école, de l’université et de la recherche, à partir de quelques mots-clés : défendre la lenteur contre la rapidité, la longue durée contre l'immédiateté, le qualitatif contre le quantitatif, la curiosité contre la professionnalisation, l’effort contre la facilité, le maître contre l’ordinateur, la mémoire contre l’oubli, le plurilinguisme contre le monolinguisme.

Alexander Streitberger est Professeur en histoire de l’art à l’Université catholique de Louvain, et Directeur du Lieven Gevaert Research Centre for Photography, Art and Visual Culture. Il coédite Lieven Gevaert Series, une collection de livres consacrée à l’histoire et à la théorie de la photographie. Ses champs de recherche et ses publications portent sur la relation entre l’image et le langage dans l’art, sur la place de la photographie dans l’art et la culture visuelle contemporains, et sur le panorama et d’autres dispositifs immersifs à l’ère numérique.

L’œuvre de David Claerbout est à l’intersection de la photographie, du cinéma et de la technologie digitale mais son médium de prédilection est le temps, qu’il manie avec virtuosité au sein de l’image. Ses réalisations immersives nous déplacent hors de nos habitudes perceptives et nous amènent à repenser notre rapport au temps qui passe et à l’espace, qu’ils soient réels ou fictionnels.

La résidence fossoyée de Pineuilh, au sud de Bordeaux, a été partiellement fouillée par Frédéric Prodeo (Inrap) en 2002-2003, lors de la construction d’une route. Le milieu marécageux a préservé une exceptionnelle succession de constructions en terre et en bois, de la fin du xe au xiie s., ainsi que des centaines d’objets en matériaux organiques et un riche corpus de données paléo-environnementales. Cet ensemble, qui va être publié prochainement, fournit un témoignage particulièrement précis du mode de vie des élites rurales de cette période.