Union européenne, Coopération internationale et Développement

leusl2310  2024-2025  Louvain-la-Neuve

Union européenne, Coopération internationale et Développement
5.00 crédits
30.0 h
Q1
Langue
d'enseignement
Français
Préalables
Aucun
Acquis
d'apprentissage

A la fin de cette unité d’enseignement, l’étudiant est capable de :

  • de comprendre l’évolution historique et le fonctionnement actuel de la politique européenne de coopération au développement, depuis sa conceptualisation jusqu’à sa mise en œuvre sur le terrain, dans les ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), en Asie et en Amérique latine.
  • d’aiguiser son esprit critique en analysant le fonctionnement actuel des politiques de coopération au développement au sens large, en croisant les enjeux et les perceptions des acteurs concernés : l’UE elle-même (ses institutions, ses États membres, sa société civile), les pays dans les régions bénéficiaires des aides (leurs gouvernements centraux, les autorités décentralisées et les communautés concernées dans les villes/villages), ainsi que les autres acteurs concernés par la problématique « du développement » à l’échelle mondiale (ONU, USA, Chine, Russie, etc.).
  • de développer une réflexion argumentée autour de questions touchant d’une part à l’efficacité, l’inclusivité et la cohérence de la politique de développement de l’UE, et d’autre part, aux implications du projet de décolonisation de la coopération.
  • sur la base de lectures et d’une argumentation préalable, de développer et mettre à l’épreuve des compétences de synthèse et d’animation de débat sur les problématiques de politique de développement.
 
Contenu
Pour comprendre la politique européenne de coopération au développement et les politiques de coopération au sens large, nous naviguerons entre perspectives européennes et extra-européennes : càd. en nous immergeant, d’une part, au cœur des situations socio-économiques et politiques spécifiques des États membres de l’Union européenne, et d’autre part, des pays dits « en voie de développement » (PVD), de la 2e ½ du 20e siècle à nos jours. Pour comprendre leurs défis spécifiques (en matière d’industrialisation, d’agriculture, de gouvernance, d’environnement, de sécurité…), nous travaillerons donc en croisant les témoignages émanant des acteurs ou bénéficiaires de la coopération au Nord, et des acteurs des Suds (Afrique, Asie, Amérique latine…).
Tout d’abord, un rappel historique analysera l’influence des dynamiques internes à l’UE (évolution politico-institutionnelle et économique, élargissements…) et internationales ((dé)colonisations, reconfigurations géopolitiques et macroéconomiques mondiales, influence des débats théoriques alternatifs et influence des autres forums internationaux).
Ensuite, nous analyserons les bases juridiques de la politique européenne de coopération au développement (en tant que compétence partagée entre l’UE et ses EM), ses instruments financiers (désormais fusionnés dans le NDICI) et son fonctionnement concret à l’heure actuelle, depuis la phase de pré-programmation, jusqu’aux phases de mise en œuvre et d’évaluation.
Dans tout ce processus, nous identifierons les principales parties-prenantes au niveau des institutions et des États membres de l’UE d’une part, et des pays bénéficiaires, d’autre part. Il s’agira de se pencher sur les motivations et contraintes des acteurs impliqués, et sur les facteurs concrets pouvant compliquer leur collaboration. Nous évoquerons aussi la place grandissante dévolue, en parallèle des gouvernements, à la société civile, aux autorités locales, aux entreprises et au secteur privé. Autant d’intervenants augurant de nouvelles opportunités, mais aussi de nouveaux risques et défis pour les objectifs traditionnels dévolus au « développement ».
Dans un troisième temps, via plusieurs exemples concrets tirés de l’actualité, nous analyserons les défis actuels auxquels s’exposent les politiques de coopération au développement, en exerçant notre esprit critique au départ de cas de terrain et de témoignages tirés d’expériences professionnelles d’acteurs de la coopération au développement, et en intégrant dans notre réflexion les éléments suivants :
    • les remises en question/critiques/changements de perspectives émanant des théoriciens des Postcolonial, Subaltern et Decolonial Studies, quant aux principes/méthodes qui sous-tendent les notions de « progrès », de « développement moderne », de « dette » et d’ « (in)dépendance » telles que prioritairement définis  par les Occidentaux ;
    • la reconfiguration des rapports de force à l’échelle mondiale (montée en puissance des BRICS, aléas de la relation transatlantique…), les stratégies mises en place par d’autres acteurs (Chine, Russie, ONU…). Il s’agira d’identifier et de réfléchir à ces impacts pour l’identité, la crédibilité, l’efficacité et l’avenir de la politique européenne de coopération au développement, ainsi que sur l’agency et l’empowerment des acteurs des Suds.
    • les changements d’ambitions politiques de l’UE quant au rôle et à la place qu’elle veut occuper à l’échelle globale et ses impacts sur la politique de coopération au développement. Pour l’UE et ses États membres, la coopération au développement n’est aujourd’hui plus une « fin » en soi, mais un « moyen » permettant d’atteindre d’autres objectifs politiques (lutte contre les flux migratoires, libéralisation commerciale, aide à la stabilisation politique/la sécurité, lutte contre le changement climatique, sécurité et souveraineté alimentaire, développement technologique et numérique…). Nous nous interrogerons dès lors sur la difficulté croissante de concilier ambitions normatives et intérêts réalistes…
    • enfin, vu l’extension, au fil du temps, des autres outils d’action extérieure de l’UE et le déploiement, en parallèle, des programmes bilatéraux des divers États membres de l’UE : la recherche de cohérence, de synergies ou de complémentarité sont des enjeux de plus en plus complexes à gérer sur les plans organisationnel, institutionnel et financier.
Méthodes d'enseignement
Au fil des séances, nous alternerons synthèses de contenu, exercices de réflexion critique et mise en débats collectifs, à partir de la matière enseignée, de lectures complémentaires et d’intervenants extérieurs.
Une première partie sera dispensée sous la forme d’un cours magistral favorisant les interactions régulières avec l’auditoire et la participation active des étudiants aux débats.
Une seconde partie combinera cours magistral et interventions d’invités experts et pratiquants dans le champ de la coopération au développement.
Modes d'évaluation
des acquis des étudiants
Examen écrit ou oral et évaluation continue.
Attention : l’utilisation des intelligences artificielles lors des épreuves d’évaluation de ce cours est balisée par les règles mentionnées dans la note facultaire à ce sujet et disponible sur le site intranet de la faculté dans les informations à destination des étudiant.es.
Autres infos
Les intelligences artificielles (IA) génératives doivent être utilisées de manière responsable et conformément aux pratiques de l’intégrité académique et scientifique. L'intégrité scientifique impliquant que l'on cite ses sources, l'usage d'une IA doit toujours être signalé. L'utilisation des intelligences artificielles pour les tâches où celles-ci sont explicitement interdites sera considérée comme un cas de tricherie.
Faculté ou entité
en charge


Programmes / formations proposant cette unité d'enseignement (UE)

Intitulé du programme
Sigle
Crédits
Prérequis
Acquis
d'apprentissage
Master [120] en sciences politiques, orientation relations internationales

Master [120] en traduction

Master [120] en interprétation

Master [120] en langues et lettres anciennes, orientation orientales

Master [120] en études européennes

Master [60] en sciences politiques, orientation générale

Master [120] en administration publique

Master [120] en sciences politiques, orientation générale