Olivier Carlier

Assistant puis chercheur à l’Ecole Polytechnique Louvain (EPL) en génie civil, Olivier Carlier a mené ses recherches à l’Université d’état d’Haïti. Son objet d’étude ? Une rivière haïtienne appelée "le Cavaillon" dont il étudie la morphologie et l’écoulement dans le but de prévoir son impact sur l’environnement et sa population*.

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Quel type de séjour de mobilité avez-vous effectué?
Un an après mon arrivée à l’UCLouvain, j’ai eu l’opportunité de développer un projet ARES CCD (Commission pour la coopération et le développement) avec une équipe haïtienne de l’université d’état d’Haïti. Nous avons monté un projet pour cinq ans au sein duquel j’ai pu faire ma thèse, en voyageant sur le terrain et en donnant des conférences dans l’université partenaire locale.

Quelles ont été vos premières impressions liées à cette expérience internationale?
Très surpris et content de l’opportunité qui a été donnée à un chercheur débutant de pouvoir s’investir dans un projet de ce type.

Comment s’organisait votre quotidien?
L’accueil est très différent à l’université d’Haïti. Tout d’abord parce que l’université est divisée en différents départements et parce que nous sommes plongés dans un environnement très pauvre : l’électricité est disponible une partie de la journée,  tout comme l’accès à internet. Nous sommes parfois sous des tentes de l’Unicef pour travailler. Ce sont de sobres conditions, parfois difficiles pour pouvoir donner des cours et des séminaires, mais c’est enthousiasmant et intéressant.

Quel a été le principal obstacle?
La sélection en vigueur autour de ce type de projet. Il a fallu quasiment un an pour le monter et le défendre. De nombreuses contraintes existent et il faut y faire face.

En quoi ce séjour a-t-il modifié votre façon de voir le monde?
Ce qui m’intéressait, c’était de pouvoir ancrer mon projet de recherche dans une réalité à court terme et développer des résultats qui puissent servir directement à des bénéficiaires ici en Belgique et aussi à la population de Haïti.
Nous avons pu travailler pour des populations qui vivent directement autour de la rivière. Nous les avons renontrées à plusieurs reprises pour envisager leur réalité quotidienne.

Ensuite, les personnes de l’université d’Haïti, des doctorants (des collègues), mais aussi beaucoup d’étudiants ont eu l’opportunité de venir en Belgique afin de se former. Ils ont travaillé avec moi et avec d’autres collègues sur des thématiques liées au projet global. Avec le recul, je trouve ces démarches et ces échanges très enrichissants dans les deux sens.

Quels sont les éléments positifs à souligner ?

   ♦ Le cadre de travail.  Très intéressant et riche de sortir de la routine quotidienne !
   ♦ Très valorisant pour moi. L’impression de participer à quelque chose d’utile et de concret.

Quels conseils à celles et ceux qui veulent tenter une telle expérience?
Oser tout simplement. Il y a une foule d’opportunités, de choses à faire. Ne pas hésiter à proposer des idées et montrer son intérêt pour des projets.


CC BY-SA 4.0-Rémi Kaupp

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Olivier Carlier is researcher at the Louvain School of Engineering (civil engineering), studying the flow of a river in Haiti to predict its impact on the environment and population.

What kind of international stay have you done? 
I had the opportunity to participate in the development of an ARES CCD cooperation project with a team from the University of Haiti. We set up a five-year project through which I was able to write my thesis and travel. 

What were your first impressions of this international experience?
I was very surprised and pleased that the opportunity was given to a young researcher to contribute to this type of project.

How was your daily life organised?
Haiti is among the world’s poorest countries and differs greatly from Belgium. Day to day, for example, electricity and internet don’t always function, infrastructure and classrooms are often in UNICEF tents. 

What was the main obstacle?
The selection process for this type of project meant that it took nearly a year to mount and justify the project and emerge from the several selection stages.

How did this stay change the way you see the world?
What interested me was to anchor my research in a short-term reality to try to develop findings that could be put to use immediately. 
We worked for the people who live on the river. Then we worked with the University of Haiti, whether PhD students, who were more like colleagues, or the many other students who had the opportunity to come to Belgium, train, work with me and others on topics related to the overall project. That's very rewarding because we can see the development of these students, some of whom write  a thesis or pursue a complementary master's degree, whether there or abroad, and so we see our contribution has a direct benefit. 

Any advice for those considering going abroad?
I always advise others to seek out UCLouvain professors, administrators, teaching assistants, and researchers and tell them about your plans and see whether it’s possible to make them reality.