Quel impact la crise épidémique aura-t-elle sur la croissance économique belge ?

L’économie mondiale est aujourd’hui confrontée à une crise économique inédite.  En effet, pour tenter d’endiguer la propagation du virus Covid-19 et d’éviter une catastrophe sanitaire, une large partie de la population mondiale est confinée depuis déjà plusieurs semaines et le sera encore probablement durant les semaines qui viennent. 

Ainsi, dans de nombreux pays, des pans importants de l’activité économique sont aujourd’hui à l’arrêt et, dans le meilleur des scénarios, le seront durant une bonne partie du deuxième trimestre.  Dans ces circonstances, même avec la perspective d’une reprise de l’activité durant la seconde partie de l’année, l’économie mondiale sera inévitablement en récession cette année. 

L’économie belge subit tout aussi brutalement les conséquences de la crise épidémique.  Dans son rapport trimestriel de conjoncture, l’équipe de conjoncture de l’IRES présente ses nouvelles prévisions de la croissance économique belge pour 2020.

Il ne fait pas de doute qu’une très grande incertitude entoure ces prévisions.  La crise du Covid-19 constitue un événement évolutif et sans précédent et, à ce jour, hormis les données d’enquête de conjoncture, aucune donnée tangible ne permet encore d’évaluer l’ampleur de l’impact économique.  L’ampleur de la crise économique est par ailleurs étroitement liée à l’évolution de la situation sanitaire, et à la manière dont les mesures de confinement seront levées. 

Le scénario retenu par l’IRES repose sur l’hypothèse que, à l’instar de ce qui s’est passé en Chine, la propagation du virus pourra être stoppée au terme d’une période de confinement de 6 à 8 semaines.  Il prévoit dès lors une reprise de l’activité économique durant la seconde partie de l’année sous revue.  Il ne devrait toutefois s’agir que d’une reprise graduelle, qui ne compensera que partiellement la perte de croissance subie durant la première partie de l’année.  Il est également supposé que la reprise ne sera pas interrompue par une seconde vague de contamination. 

Selon ce scénario, l’économie belge reculerait d’au moins 4% en 2020.  Une dégradation significative de la situation du marché du travail est également attendue, qui serait néanmoins atténuée par les mesures prises par le gouvernement en matière de chômage temporaire. 

La  synthèse du rapport trimestriel de conjoncture est disponible sur le site de l'IRES

Vincent Bodart

Vincent Bodart

Professeur à l'Institut de recherche en sciences économiques de l'UCLouvain (LIDAM/IRES)

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