L’économie mondiale est aujourd’hui confrontée à une crise économique inédite. En effet, pour tenter d’endiguer la propagation du virus Covid-19 et d’éviter une catastrophe sanitaire, une large partie de la population mondiale est confinée depuis déjà plusieurs semaines et le sera encore probablement durant les semaines qui viennent. Ainsi, dans de nombreux pays, des pans importants de l’activité économique sont aujourd’hui à l’arrêt et, dans le meilleur des scénarios, le seront durant une bonne partie du deuxième trimestre. Dans ces circonstances, même avec la perspective d’une reprise de l’activité durant la seconde partie de l’année, l’économie mondiale sera inévitablement en récession cette année.
L’économie belge subit tout aussi brutalement les conséquences de la crise épidémique. Ainsi, alors que nous prévoyions il y a 3 mois une hausse de l’activité économique d’un peu plus de 1 % pour cette année, nous nous attendons à présent, selon notre scénario de base, à ce que l’économie belge recule de près de 4 % en 2020. La situation du marché du travail devrait également se dégrader. Néanmoins, compte tenu des mesures prises par le gouvernement en matière de chômage temporaire, et pour autant que les mesures de confinement soient progressivement levées dans le courant du deuxième trimestre, on peut espérer que la dégradation sera limitée. Elle se chiffrerait par une diminution de l’emploi d’environ 22.000 unités endéans 2020 et une hausse du nombre de demandeurs d’emploi d’environ 35.000 unités .
Il ne fait pas de doute qu’une très grande incertitude entoure ces prévisions. La crise du Covid-19 constitue un événement évolutif et sans précédent et, à ce jour, hormis les données d’enquête de conjoncture, aucune donnée tangible ne permet encore d’évaluer l’ampleur de l’impact économique. L’ampleur de la crise économique est par ailleurs étroitement liée à l’évolution de la situation sanitaire, à l’efficacité des mesures prises pour freiner la propagation de l’épidémie, et à la manière dont les mesures de confinement seront levées.
Le scénario retenu pour nos prévisions repose sur l’hypothèse que, à l’instar de ce qui s’est passé en Chine, la propagation du virus pourra être stoppée au terme d’une période de confinement de 6 à 8 semaines. Il prévoit dès lors une reprise de l’activité économique durant la seconde partie de l’année sous revue. Il ne devrait toutefois s’agir que d’une reprise graduelle, qui ne compensera que partiellement la perte de croissance subie durant la première partie de l’année.
Il importe ici de souligner que toute reprise économique durable ne sera possible que si toutes les mesures sont prises pour éviter une seconde vague de contamination. La sortie de la crise sanitaire devra donc être gérée avec la plus grande prudence et sans aucune précipitation.