Booster les défenses immunitaires pour contrer le COVID

 

Des chercheurs de l’UCLouvain et des Cliniques universitaires Saint-Luc sont parvenus à démontrer l’intérêt de booster les défenses immunitaires des patients atteints de la COVID-19.

Les objectifs de leur étude clinique ? S’assurer de la sécurité du traitement pour les patients ; vérifier qu’il n’augmente pas les réactions inflammatoires provoquées par le virus ; s’assurer de son impact positif sur les lymphocytes (globules blancs). Ces résultats viennent d’être publiés dans la revue scientifique Jama. La suite ? Une étude clinique à large échelle, pour vérifier l’impact de l’immunothérapie sur la guérison des patient·es.

L’un des effets secondaires du virus COVID-19 sur la santé des patient·es atteint·es ? Une tempête inflammatoire généralisée. La conséquence ? Une baisse des défenses immunitaires. Pour répondre à ces corollaires, deux pistes sont actuellement étudiées dans le monde : supprimer (bloquer) ces réactions inflammatoires – le risque étant de fragiliser l’état du·de la patient·e et l’exposer à d’autres infections ; stimuler les défenses immunitaires du·de la patient·e. C’est la piste suivie par les chercheurs de l’UCLouvain et des Cliniques universitaires Saint-Luc. Concrètement, une tempête inflammatoire provoque une chute drastique des globules blancs (lymphocytes). Dans le cadre de la COVID-19, ce déficit de lymphocytes est associé au haut taux de mortalité (infections généralisées).

La solution préconisée par les chercheurs UCLouvain ? Stimuler ces lymphocytes, par le biais de l’immunothérapie, en injectant une protéine naturellement présente dans le corps, l’Interleukine 7 (IL-7).

Une équipe UCLouvain et Cliniques universitaires Saint-Luc vient de réaliser une étude clinique sur 25 patient·es atteint·es de la COVID-19. Les scientifiques ont administré, durant 1 mois, de l’Interleukine 7 à 12 patient·es tandis que 13 autres patient·es faisaient partie du groupe de contrôle. L’objectif de cette étude était triple :

  • Vérifier que l’administration de cette protéine est « safe » pour les patient·es
  • S’assurer que le traitement ne provoque pas d’inflammation complémentaire
  • Observer si l’Interleukine 7 permet effectivement d’augmenter le taux de lymphocytes (et donc, de booster les défenses immunitaires des patient·es)

Résultats ? L’immunothérapie est sans danger pour les patient·es ; le traitement ne provoque pas d’inflammations complémentaires ; et, au contraire, il permet de doubler le taux de lymphocytes. Une étude américaine a, par ailleurs, permis de confirmer l’efficacité des lymphocytes stimulés qui sont capables de retrouver leur fonction immunitaire.

La suite ? Une 2e étude clinique, réalisée en Angleterre sur plusieurs centaines de patient·es, permettra de vérifier l’impact de l’immunothérapie sur la guérison des malades de la COVID-19 et sur la diminution de la sévérité de la maladie.

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Crédit photo : ©CUSL / S.Wittebolle

Publié le 24 juillet 2020