Crise sanitaire: quel impact sur les soins médicaux?

 

En confinement, de nombreux Belges renoncent à des soins médicaux. Près d’1 personne sur 4, selon une enquête en ligne menée au printemps 2020. Quels soins ? Pour quelles raisons et avec quel impact sur la santé globale de la population ? Le dernier numéro de Regards économiques propose un état des lieux.

Depuis le 22 mars 2021, les hôpitaux sont à nouveau passés en phase 1B. Résultat ? Les soins non urgents sont reportés afin de disposer d’une capacité d’accueil suffisante pour traiter les malades atteints du coronavirus. Conséquence ? De nombreux rendez-vous médicaux ont été reportés voire annulés par les professionnels de santé ou par les patient·es inquiét·es de contracter le Covid-19. Cette situation pourrait conduire à une dégradation générale de l’état de santé des Belges et donc à une surmortalité. Dans ce numéro de Regards économiques, Marie Bertier et Sandy Tubeuf de l’UCLouvain, en collaboration avec Jeroen Luyten de la KU Leuven, pointent l’ampleur du renoncement aux soins médicaux durant le premier confinement. Les experts·es ont analysé les données d’une enquête en ligne menée auprès de la population belge en mai-juin 2020.

Quels sont les principaux constats? Les personnes interrogées renoncent majoritairement à se faire traiter, surtout chez des spécialistes, pour des raisons d’offre de soins. Les hôpitaux ont annulé ou reporté les rendez-vous. Ce sont les gens les plus malades qui ont abandonné des soins médicaux. Par contre les plus pauvres sont spécialement concernés dans le cas des soins dentaires. L’analyse met également en évidence un risque de détérioration de l’état de santé de la population au-delà du confinement. De nombreuses personnes questionnées n’envisagent pas d’aller consulter dans le futur, même si elles en ont besoin.

Quelles recommandations? A partir des résultats de cette enquête, les auteur·es formulent plusieurs points d’attention pour les décideurs politiques. Tout d’abord éviter autant que possible le report de soins jugés non urgents pour les malades non Covid-19. Etre attentifs aux sous-groupes de population fragilisés qui risquent à l’avenir de renoncer aux soins médicaux. Non seulement à cause du confinement mais aussi pour des raisons financières liées aux pertes d’emploi ou de revenus. Les expert·es invitent enfin les dirigeants à envisager des plans nationaux de santé publique de grande ampleur qui « ramènent » les patient·es vers les soins.

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Regards économiques : https://www.regards-economiques.be/

Publié le 01 avril 2021