Des traces de soins dentaires sur une momie

momie égyptienne

 

Il y a plus de 6 ans, les Musées royaux d’Art et d’Histoire et les Cliniques universitaires Saint-Luc s’associaient pour un projet de scans de momies. L’analyse minutieuse des données obtenues et le recours à une imprimante 3D ont permis de faire une découverte exceptionnelle : la mise en évidence de traces de chirurgie orale sur une momie égyptienne de 2 700 ans !

En 2015, les Musée royaux d’Art et d’Histoire et les Cliniques universitaires Saint-Luc s’associaient dans le cadre d’une thèse visant à procéder à de nouvelles analyses médicales de plusieurs momies et plus spécifiquement en les passant au CT scanner haute résolution pour l’acquisition et la restitution d’images en 2D et en 3D.

Six ans plus tard, les analyses des données recueillies et l’utilisation d’une imprimante 3D ont permis à l’équipe multidisciplinaire de réaliser une incroyable découverte sur l’une des momies scannées. 

« Osirmose », la momie qui bénéficia de… soins dentaires !

Pour cette recherche publiée dans la revue scientifique « Nemesis », les chercheurs se sont focalisés sur une seule momie scannée : « Osirmose », un dignitaire (portier du Temple de Rê) qui a vécu pendant la XXVe dynastie, il y a 2.700 ans.

Pendant de nombreux mois, les analyses minutieuses des images obtenues par CT scan apportent leur lot de découvertes chez Osirmose : confirmation du sexe masculin, identification de certains organes dont le cœur, présence des nerfs optiques et de l’œil calcifié, informations sur les techniques de momification employées, etc.

Mais la découverte la plus étonnante provient de l’analyse du modèle 3D de la mâchoire. Le maxillaire supérieur comportait en effet des traces d’extraction d’une racine dentaire ainsi que d’une ouverture d’une lésion osseuse dentaire avant la mort de l’individu. Il s’agit de la première preuve de l’existence de soins dentaires et de procédures de chirurgie orale réalisés précédemment sur une momie égyptienne embaumée de 2.700 ans.

Un nouvel éclairage sur la civilisation égyptienne

D’un point de vue individuel et sanitaire, ces résultats indiquent qu’Osirmose a souffert d'infections dentaires sévères et a été traité localement. Au-delà, cette étude met en évidence un savoir anatomique et une pratique médicale possiblement répandue à l’époque de la XXVe dynastie en Egypte.

Très peu de momies de par le monde ont bénéficié de CT scan et encore moins de reproductions à l’aide d’imprimante 3D. L’horizon des futures recherches s’avère particulièrement étendu et de nombreux mystères restent encore à découvrir !

Publié le 25 juin 2021