Fédérer pour réussir à l’université ?

 

Mikaël De Clercq a reçu le prix de la journée de la recherche en Fédération Wallonie Bruxelles pour sa thèse sur l’aide à la réussite en bac 1.

La thèse de Mikaël De Clercq repose sur une idée originale: il faut tenir compte des différents profils des étudiants pour améliorer la réussite. Depuis une trentaine d’année, malgré les dispositifs d’aide à la réussite mis en place dans les universités, les taux de réussite ne sont pas à la hausse (allant de 30 à 70% d’échecs selon les filières). Comment ré-inventer l’aide à la réussite? Selon lui, les étudiants abordent leur première année d’étude universitaire de façon différenciée en fonction de leur bagage, de leur profil. Les actions d’aides à la réussite doivent donc être adaptées à leur profil, et ce dès les premières semaines de cours (le moment le plus crucial pour réussir).

Insouciant ou inquiet?

Comment est-il arrivé à cette conclusion? Il a, tout d’abord, déterminé des profils d’étudiants selon 4 variables (son étude se base sur un panel de plus de 2.000 étudiants de l’UCL, toutes filières confondues): leur processus de choix d’étude (est-il réfléchi, étayé?), leur niveau socio-économique (niveau d’étude des parents, etc.), leur confiance en eux et leur niveau en secondaire (leurs points). Ces 4 variables combinées lui ont permis de déterminer plusieurs profils. Exemple? «L’insouciant, explique-t-il, essentiellement des garçons, qui montrent une relative confiance en leur capacité malgré des points en secondaire plus faibles et un processus de choix d’étude peu construit. À l’opposé, l’inquiet, essentiellement féminin, est caractérisé par une faible confiance dans ses capacités malgré un score élevé sur les autres variables (niveau socio-économique, processus de choix, réussite en secondaire).» Sur ces profils, certains sont plus à risque d’échec que d’autres.

Au final, que vise-t-on?

Ainsi, les facteurs sur lesquels agir ne seront pas les mêmes d’un étudiant à l’autre. «Tous les étudiants n’arrivent pas égaux à l’université, ne sont pas confrontés à une transition équivalente au travers des programmes et ne s’adaptent pas de façon identique à l’univers académique», poursuit Mikaël De Clercq. Il s’agit donc, selon le doctorant, de proposer une aide à la réussite qui soit adaptée aux besoins spécifiques de l’étudiant.
Car, au final, que vise-ton? 100% de réussite? L’Université est face à un trilemme: garantir un accès démocratique, un enseignement de qualité, un taux de réussite amélioré. Dans quelle mesure est-il possible de promouvoir la réussite dans un système qui offre une grande accessibilité sans diminuer la qualité de l’enseignement?... Pour Mikaël De Clercq, il s’agit que chaque étudiant trouve la filière qui lui corresponde et, de cette manière, d’éviter les faux positifs et négatifs.
Sa thèse lui a valu le prix de la journée de la recherche de la Fédération Wallonie Bruxelles, le 25 novembre dernier, après avoir été sélectionné avec 17 autres personnes pour présenter son travail (sur plus de 60 dossiers introduits).

• En savoir plus > http://www.uclouvain.be/mikael.declercq
• À revoir > sa prestation à la finale nationale du concours "ma thèse en 180 secondes" 2015 > http://medias.save.fundp.ac.be/videos/unamur/2015/20150528-mt180-19-de-clercq.mp4

Publié le 14 décembre 2016