Financements FNRS: Noël avant l’heure pour l’UCLouvain!

Le 7 décembre dernier, le conseil d’administration du FNRS décidait d’octroyer 458 financements à des crédits et projets préalablement soumis par des chercheur.es provenant des 6 établissements universitaires de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Une bonne partie de ces financements concernent l’UCLouvain :

  • Dans le cadre de l’appel EOS (Excellence Of Science, anciennement PAI), qui requiert une collaboration entre universités flamandes et francophones, 19 des 37 projets financés impliquent au moins une équipe de l’UCLouvain ; 5 projets sont même coordonnés par des chercheur.es de l’UCLouvain. Dans cette catégorie, le budget attribué à notre université s’élève à 16,8M€.
  • Le FNRS a également annoncé divers financements à des chercheurs individuels (crédits ou projets de recherche, achats de petits équipements, mandat d’impulsion scientifique, etc.) : 117 de ces projets impliquent des représentant.es de l’UCLouvain, pour un budget total de près de 21M€.
  • Grâce à l’octroi des bourses de doctorat FRIA et FRESH, quelque 53 doctorant.es pourront entamer leur thèse à l’UCLouvain.
  • Enfin, sur les 17 « gros équipements » que financera le FNRS, 6 seront installés dans des locaux de l’UCLouvain pour un budget de 2,9M€.

« Dans chacune des catégories de financements, l’UCLouvain est systématiquement leader pour la Fédération Wallonie Bruxelles », se félicite Jean-Christophe Renauld, prorecteur à la recherche de l’UCLouvain.

Du microscope dernier cri …

Pour les membres de la communauté UCLouvain concerné.es, l’annonce faite par le FNRS s’apparente à un magnifique cadeau de Noël avant l’heure.

Hosni Idrissi (Ecole polytechnique de Louvain) était ainsi à la tête d’un consortium de chercheur.es (issu.es également de l’ULB et de l’UNamur) rêvant d’un microscope électronique en transmission (MET) haute résolution, un appareil à la pointe de la technologie présent dans la plupart des universités aux Etats-Unis ou ailleurs en Europe mais presque introuvable en Wallonie et à Bruxelles (seul l’institut Sciensano dispose actuellement de cet outil). Une situation « pour le moins étonnante », note le professeur.

Une fois acquis grâce au financement du FNRS, le microscope électronique en transmission sera installé au sein de la plateforme d'analyse, caractérisation et mise en œuvre (LACAMI) de l’UCLouvain. Il devra notamment permettre d’avancer dans la synthèse et la caractérisation de matériaux aux petites échelles, à travers des recherches fondamentales, de la recherche et développement et l’appui à la production industrielle.

« La microscopie en transmission a été, est et continuera d’être au cœur de nombreux projets directement reliés au développement de nouveaux matériaux mais aussi dans le cadre du suivi de ces matériaux en opération, souligne Hosni Idrissi. Dans ce projet, les discussions entre instituts en interne à l’UCLouvain et entre les trois universités ont permis d’identifier plusieurs domaines d’intérêt commun pour la caractérisation des matériaux. »

… aux secrets de l’alchimie

A l’autre bout de Louvain-la-Neuve, c’est avec « une immense joie » que Sébastien Moureau a appris que sa demande d’un mandat d’impulsion scientifique avait été acceptée. « Dans de telles démarches, on ne se dit jamais que c’est gagné d’avance, tant la concurrence est grande et les enjeux importants », confie le chargé de cours et chercheur qualifié FNRS, spécialiste, notamment, de l’histoire des sciences, de l’alchimie et de l’histoire du monde arabe médiéval.

Voici quelques mois, sa précédente requête avait été rejetée par le jury de l’agence scientifique. Malgré une « certaine déception », Sébastien Moureau a rapidement décidé de retenter sa chance. « Grâce au rapport circonstancié qu’on m’avait transmis, sur base des conseils du FNRS et des critiques qu’on m’avait faites, j’ai complété et corrigé le dossier, j’ai répondu aux questions qu’on me posait, poursuit le chercheur. Pourtant, même si le dossier me semblait encore plus solide que la première fois, le stress était, lui aussi, encore plus grand : c’était ma dernière possibilité d’obtenir ce mandat d’impulsion scientifique. »

Avec le budget de 300 000 euros qui lui sera octroyé pour les deux prochaines années, Sébastien Moureau entend avancer sur un triple projet : l’engagement d’une post-doctorante (qui travaillera principalement sur des textes alchimiques arabes rédigés sous la forme de dialogues), la mise à jour de l’œuvre de Paul Kraus sur le corpus de textes attribués à Jābir b. Ḥayyān et l’amélioration du programme informatique ChrysoCollate que l’expert UCLouvain a lui-même créé et qui permet de réduire considérablement le temps nécessaire à l’édition critique de documents anciens.

« Recevoir ces financements du FNRS, ça nous rassure et ça confirme que notre travail est aussi utile qu’intéressant, conclut Sébastien Moureau. Et puis cela fait une vraie différence pour la suite, notamment pour les membres de notre équipe. »

Publié le 17 décembre 2021