Formation des chômeurs : quelle efficacité ?

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La crise sanitaire liée au coronavirus a provoqué une hausse considérable des demandeurs d’emploi en Belgique. Dans ce contexte, quelles sont les aides les plus utiles pour les chômeurs? Et pour quels profils en particulier ? Bart Cockx, professeur d’économie à l’UGent et chercheur à l’Institut de recherche économiques et sociales de l’UCLouvain a mené une étude sur le sujet côté néerlandophone. Dans le dernier numéro de la revue Regards économiques, il démontre l’efficacité des outils du Big Data dans le choix des formations des chômeurs.

Pour réaliser son analyse, Bart Cockx, spécialiste des questions du marché de l’emploi, a travaillé en collaboration avec le VDAB (le service public de l’emploi flamand) et le professeur Michael Lechner (Université de Saint-Gall en Suisse). Les chercheurs ont utilisé les techniques d’analyse statistique des Big Data. Ils les ont appliquées à un grand ensemble de données administratives anonymisées sur des demandeurs d’emploi résidant en Flandre. Ces techniques permettent de prévoir le gain d’emploi qu’un chômeur peut espérer de sa participation à une formation donnée. 

Les trois résultats majeurs présentés dans cette étude sont les suivants :

  1. Quelles sont les formations les plus efficaces ? Parmi les types de formation étudiés (sessions d’orientation professionnelle, formation professionnelle de type court et formations de durée moyenne), ce sont les formations professionnelles courtes qui sont les plus efficaces; elles augmentent la durée moyenne passée en emploi des participants de 3,5 mois (soit + 21 %) par rapport à l’absence de participation.   
  2. Pour quel profil de demandeur d’emploi les formations sont les plus efficaces ? Les formations ont le plus d’impact sur le retour à l’emploi des immigrés récents dont la connaissance du néerlandais est limitée.  
  3. Comment améliorer l’efficacité des formations ? Si le VDAB attribuait les programmes de formation aux demandeurs d’emploi selon l’algorithme informatique développé par les chercheurs, on obtiendrait une augmentation de 20 % de la durée passée en emploi grâce aux formations. 

Cette étude démontre que les outils informatiques et statistiques peuvent apporter un soutien dans l’attribution des politiques d’aide à l’emploi pour les chômeurs mais également que les gains d’emploi peuvent être conséquents si on alloue les formations à celles et ceux qui en tirent le plus de bénéfices.

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Publié le 04 mars 2021