Hoxa 1, le gène qui perturbe le cœur quand il mute

coeur

Une étude parue dans Nature Communications à laquelle ont participé des chercheurs UCLouvain met en évidence le lien entre le développement de la bicuspidie de la valve aortique et une mutation génétique.

La bicuspidie de la valve aortique est une malformation cardio-vasculaire parmi les plus fréquentes, qui touche environ 1% de la population. Elle consiste en une anomalie de la valve qui sépare le ventricule gauche du cœur et l’artère aorte. Cette valve présente alors deux valvules au lieu de trois. Cette anomalie est initialement asymptomatique mais avec l’âge la communication entre le cœur et l’aorte peut s’altérer, la valve s’ouvrant ou se renfermant de manière incomplète.

Cela peut engendrer des altérations cardiaques et aortiques pouvant aller jusqu’à l’endocardite ou la dissection de l’aorte. Les études en génétique ont montré que la bicuspidie de la valve aortique est un trait héréditaire, mais un nombre très réduit de mutations de gènes ont été décrites à ce jour comme étant à l’origine de cette malformation.

Dans une étude publiée dans la revue Nature Communications et associant des chercheurs UCLouvain à l’université d’Aix Marseille, l’université de Montpellier et l’université de Nantes, les scientifiques ont établi un nouveau lien entre des mutations génétiques chez des patients et le développement de pathologies liées à la bicuspidie de la valve aortique. Ils se sont intéressés au gène HOXA1. Celui-ci code pour une protéine régulatrice importante pour le développement embryonnaire. Il a pu être montré en modèle animal que l’inactivation d’HOXA1 conduit à des malformations cardiaques, en particulier au niveau de son pôle artériel.

Affiner le diagnostic du cardiologue

Les scientifiques ont séquencé le gène HOXA1 d’une large cohorte de patients présentant une bicuspidie. Chez près de 10% des patients, une mutation du gène HOXA1 a pu être identifiée. La protéine encodée par le gène se trouve alors modifiée, elle présente une stabilité sévèrement amoindrie et une activité réduite également. Cette mutation a été reproduite chez le poisson-zèbre et la souris.

Quel est l’intérêt de cette étude ? Mieux comprendre la relation entre les mutations engendrant la bicuspidie et les complications qui peuvent en résulter peut permettre d’affiner un diagnostic et d’aider le cardiologue dans sa prise de décision chirurgicale.

Publié le 26 mai 2023