L’interdisciplinarité, un idéal pédagogique ?

 

Le décloisonnement des savoirs au sein de système éducatif, de l’école primaire à l’université, apparaît aujourd’hui comme la formule idéale. Mais à quelles conditions l’interdisciplinarité est-elle vertueuse? Des chercheurs de l’Institut d’analyse du changement dans l’histoire et les sociétés contemporaines (IACCHOS) débattent de la question dans le dernier numéro de la revue « Sociétés en changement ».

Les institutions du savoir occidentales, à mesure qu’elles se sont modernisées, se sont spécialisées et découpées en disciplines. L’interdisciplinarité y fait alors figure d’innovation. Comme en témoigne un projet pilote initié à l’UCLouvain, cette approche bouscule les habitudes d’enseignement. L’Université dispense aux futurs enseignants du secondaire supérieur une formation à l’interdisciplinarité. L’objectif ? Les conscientiser à la nécessité, pour travailler ensemble sur une même problématique, de connaitre ce sur quoi les autres collègues travaillent. La formation permet également aux étudiants de découvrir les possibilités et les limites de l’approche interdisciplinaire, ses plus-values en termes d’apprentissage.

Les experts s’interrogent également sur l’interdisciplinarité au niveau de la recherche universitaire. La dynamique interdisciplinaire ne serait-elle pas instrumentalisée dans ce domaine ? Ne serait-elle pas celle de l’adéquation de la recherche aux progrès de la société et non celle de l’exploration de voies nouvelles pour transformer la société ? Les chercheur·es le constatent, l’approche pluridisciplinaire soulève bien des débats, tant épistémologiques, que sociaux ou pédagogiques.

La revue Sociétés en changement propose régulièrement des synthèses sur différents sujets de société. L’institut IACCHOS qui regroupe 10 centres de recherche de l’UCLouvain a pour objectif de mettre en avant les travaux de quelques 200 chercheur·es afin de nourrir le débat public.

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Publié le 24 septembre 2020