L’UCLouvain questionne le rôle de l’infirmier·e en Flandre, en FWB et à l’étranger

L’UCLouvain et le Groupe de contact FNRS en sciences infirmières organisent, le 15/10/21, un congrès en ligne sur ‘Le rôle de l’infirmie·re en pratique avancée’. La pratique avancée ? C’est la prise en charge de tâches réservées aujourd’hui aux médecins. Elle n’est pas reconnue en Belgique. La Flandre l’expérimente depuis 20 ans et la plupart des pays l’ont adoptée. La Fédération Wallonie-Bruxelles vient de poser un premier jalon avec le master en sciences infirmières.

Alors que la nécessaire revalorisation du métier d’infirmière est sur toutes les lèvres, l‘Institut de recherche santé et société de l’UCLouvain (IRSS, Bruxelles) et le Groupe de contact FNRS poseront la question, le 15 octobre, de ‘La mise en œuvre du rôle de l’infirmière en pratique avancée’. Des termes peu clairs pour désigner ce qui, dans la plupart des pays européens, est une réalité : la possibilité, pour l’infirmier·e, de poser des actes qui, en Belgique, restent l’apanage du médecin.

La ‘pratique avancée’, dans le chef de l’infirmie·re, vient de connaître une première avancée en Fédération Wallonie-Bruxelles avec le démarrage, en septembre dernier, du master en sciences infirmières. Ce n’est qu’une première étape. En Flandre, la pratique avancée est une réalité depuis une vingtaine d’années même si le cadre légal fédéral ne l’autorise pas. Le nord du pays a d’ailleurs fait évoluer son master en sciences infirmières, créé il y a 20 ans, afin d’être prêt le jour où la pratique avancée sera officiellement reconnue.

Le visage institutionnel de la Belgique ne contribue pas à la clarté puisque la formation dépend des Communautés, le cadre légal du fédéral, tandis qu’une partie des compétences des infirmier·es de première ligne relève des Régions.

Mais en quoi consiste la pratique avancée ? « Cela peut être un·e infirmier·e qui assure la coordination des soins oncologiques », explique Thérèse Van Durme, chercheure à l’Institut de recherche santé et société de l’UCLouvain (IRSS). « Ou le suivi de soins en diabétologie quand les patients ont besoin d’un plus grand soutien et cela ne concerne pas que des personnes âgées. Ici ce sera un père de famille, là, une personne qui a une activité professionnelle. Ailleurs, il faut accompagner de jeunes familles précarisées pour qu’elles aient accès aux bonnes ressources en matière de santé. En gériatrie aussi, ce type de profils manque cruellement. » Les formations qui donnent accès à une pratique avancée permettent de progresser dans la fonction clinique alors que les spécialisations cantonnent le plus souvent les infirmier·es dans un rôle d’exécutant·e.
À l’étranger, la pratique avancée est reconnue un peu partout depuis une vingtaine d’années sauf, en Europe, en Allemagne et au Grand-duché de Luxembourg. Au Canada, le temps d’attente pour voir un médecin est tel que c’est la seule alternative possible.

« On parle beaucoup de la dévalorisation du métier d’infirmier·e », souligne Sophie Jassogne (Institut de recherche santé et société), « mais ce qui manque, ce sont des contre-propositions. » « Il faudra avancer de façon réfléchie, en collaboration avec les médecins généralistes et spécialistes, les kinés, les ergothérapeutes… car cela touche aux compétences et à la responsabilité », insiste Thérèse Van Durme.

L’Institut de recherche santé et société de l’UCLouvain (IRSS) et le Groupe de contact FNRS sciences infirmières organisent, le vendredi 15 octobre à 15h, un congrès en ligne sur ‘La mise en œuvre du rôle de l’infirmière en pratique avancée’ avec un volet sur les expériences d’enseignement (Flandre) et un volet sur les recherches internationales.
L’évènement rencontre un franc succès.

https://uclouvain.be/fr/instituts-recherche/irss/evenements/la-mise-en-oeuvre-du-role-de-l-infirmiere-en-pratique-avancee.html

Publié le 11 octobre 2021