Maladie de Parkinson: mieux diagnostiquer le risque d’impulsivité

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La maladie de Parkinson se caractérise par des troubles moteurs mais aussi parfois une impulsivité accrue et une anticipation des événements futurs réduite. Des scientifiques de l’UCLouvain ont réussi à distinguer ces deux processus très différents, ce qui permettra de mieux comprendre et mieux traiter les troubles impulsifs dans les maladies neuropsychiatriques.

Imaginez-vous participer à une course automobile et attendre le signal vert "go". Votre cerveau se prépare à appuyer sur la pédale d'accélérateur le plus rapidement possible. Vous pourriez commencer à accélérer avant que le feu vert ne s'allume réellement. Ce comportement peut être qualifié d'impulsif ou d'anticipation.

Un comportement impulsif, qui peut éventuellement entraîner une pénalité, pourrait être décrit comme un manque de contrôle inhibiteur : vous accélérez parce que vous ne pouvez plus attendre.

Mais une accélération précoce peut également être causée par une anticipation intentionnelle, contrôlée, afin de démarrer exactement au moment où le feu passe au vert, vous offrant ainsi une petite avance sur les autres concurrents. L’anticipation reposant cependant sur des facultés davantage ‘cognitives’.

Distinguer impulsivité et anticipation

L’équipe du Pr Marcus Missal, responsable du laboratoire AnticipationLab de l’UCLouvain (Institute of Neuroscience, IoNS ; Cognition and Systems, COSY) est parvenue à distinguer ces deux processus très différents, permettant de mieux comprendre les troubles impulsifs dans les maladies neuropsychiatriques.

La maladie de Parkinson, sur laquelle travaille notamment le laboratoire du Pr Missal, se caractérise par la lenteur et l’occurrence réduite des mouvements intentionnels, mais l’impact n’est pas que moteur. On observe aussi parfois une impulsivité accrue et une anticipation réduite. Dans les cas extrêmes, une impulsivité accrue pourrait entraîner des troubles du contrôle des impulsions avec des conséquences dramatiques, comme le jeu compulsif.

L’espoir d’un outil diagnostic

Les chercheurs se sont basés sur les travaux qui analysent les mouvements des yeux pour mettre au point ce qui pourrait un jour devenir un outil diagnostic : celui-ci permettrait de déceler plus facilement un risque d’impulsivité que ne le permettrait un examen clinique. Avec la miniaturisation des technologies, pareil outil pourrait permettre un examen systématique et ouvrir la voie à, notamment, une adaptation du traitement donné aux patients atteints de la maladie de Parkinson.

Cette recherche a été menée avec l’Institut du cerveau et de la moelle épinière à Paris (ICM), avec le soutien de la Fondation Louvain.

https://www.nature.com/articles/s41531-022-00393-w#Sec12

Publié le 10 octobre 2022