Maladie du foie et obésité: de nouveaux facteurs associés aux formes sévères

 

Concernant 20 à 30% de la population, la stéatose hépatique liée à une dysfonction métabolique constitue un véritable enjeu de santé publique. Une étude menée par des équipes des Cliniques universitaires Saint-Luc et de l’UCLouvain a identifié des facteurs associés aux formes les plus sévères de la maladie.

En Belgique, 20 à 30 % de la population présentent une maladie stéatosique du foie liée à une dysfonction métabolique. Cette maladie comporte plusieurs stades : de la stéatose faible à sévère (présence de graisse au niveau du foie) jusqu’à la fibrose (dureté du foie), puis la cirrhose pour les cas les plus sévères et ce malgré l’absence de consommation alcoolisée. En pleine expansion et silencieuse, cette pathologie constitue un véritable enjeu de santé publique.

Une étude menée par des chercheurs des Cliniques universitaires Saint-Luc et de l’UCLouvain a pu mettre en évidence des nouveaux facteurs associés à une sévérité plus importante de la stéatose hépatique. Ces résultats ont été publiés dans la revue Scientific Reports (Nature).

Muscles et microbiote

52 patients atteints d’obésité (BMI > 30) ont été recrutés aux Cliniques universitaires Saint-Luc dans le cadre de cette étude. Via une méthode non-invasive (le FibroScan), les chercheurs ont mesuré la quantité de graisse présente dans le foie ainsi qu’une éventuelle dureté anormale (stade de la fibrose). L’ensemble des patients présentait une stéatose dont 70% une forme sévère et 25 % de la fibrose.

Différents facteurs ont ensuite été évalués chez les personnes dont la quantité de graisse sous-cutanée et intra-abdominale, l’état des muscles, le microbiote intestinal. Résultats ? Outre une expansion de la graisse abdominale, les chercheurs ont observé une augmentation du volume des muscles et une infiltration de graisse au niveau des muscles, soit le facteur le plus corrélé à la fibrose hépatique.

En parallèle, la caractérisation du microbiote intestinal a mis en évidence la diminution d’une bactérie, appelée Clostridium sensu stricto, directement liée à la fibrose hépatique et à l’infiltration en graisse du muscle.

Perspectives diagnostiques et thérapeutiques 

Les résultats de cette recherche présentent un progrès important dans la compréhension des mécanismes de la stéatose hépatique liée à une dysfonction métabolique. En outre, ils ouvrent des pistes pour la mise en place d’outils diagnostiques de la maladie ainsi que de nouvelles cibles thérapeutiques.
Afin de poursuivre dans cette voie, l’équipe de chercheur a initié une nouvelle étude prospective.

Plus d’informationshttps://www.nature.com/articles/s41598-020-79718-9

Publié le 03 février 2021