Santé : issus de l’immigration et sous-diagnostiqués

patients immigres

Une recherche menée par Camille Duveau, doctorante à l’Institut de recherche santé et société de l’UCLouvain (IRSS) montre que les patients issus de l’immigration ne reçoivent pas les mêmes soins que les autochtones.

Quelque 800 médecins généralistes ont participé à l’étude menée par Camille Duveau (Institut de recherche santé et société, IRSS) avec le soutien de BELSPO. Objectif : déterminer si les patientes et patients issu·es de l’immigration sont traité·es de la même façon. Les médecins participants devaient réagir à un échange médecin-patient qui leur était présenté en vidéo (avec des personnages fictifs). Les malades, du même âge, présentaient les mêmes symptômes et les mêmes plaintes mais les uns étaient d’origine belge, les autres d’origine immigrée. Les médecins volontaires ignoraient l’existence de deux profils différents.

Moins de prescriptions

Résultats : où qu’ils travaillent en Belgique, les médecins généralistes ne réagissent pas de la même façon face à ces deux types de patients. Celles et ceux d’origine immigrée présentent des symptômes jugés comme moins sévères, elles et ils reçoivent moins souvent une prescription de médicaments ou la suggestion de consulter un ou une psychologue (les plaintes touchaient aussi à la santé mentale).

Non intentionnel

Ceci dit, souligne la chercheuse, ce qui apparait comme une discrimination n’est pas intentionnel dans le chef de médecins généralistes. Comment expliquer ces différences ? Seule une autre étude pourrait répondre précisément mais, peut-être, le médecin juge-t-il les médicaments moins accessibles ? Pense-t-il que la suggestion de recourir à un·e psychologue ne serait pas retenue ?

L’étude de l’IRSS est parue dans le journal Administration and Policy in Mental Health and Mental Health Services Research.

Publié le 17 avril 2023