Thomas Pesquet participe à des expériences UCLouvain

 

Parti le 23 avril 2021, pour la 2e fois, vers la Station spatiale internationale où il restera six mois, Thomas Pesquet réalise, durant son séjour, une série d’expériences dans le cadre d’un projet UCLouvain financé par l’Agence spatiale européenne et BELSPO. Objectif ? Comprendre le rôle joué par la gravité sur la préhension des objets, sur terre.

Depuis 20 ans, Philippe Lefèvre et Jean-Louis Thonnard, professeurs et chercheurs UCLouvain, respectivement en sciences de l’ingénieur (Institute of Information and Communication Technologies, Electronics and Applied Mathematics et Institute of NeuroScience) et en sciences de la motricité (Institute of NeuroScience), étudient le contrôle du mouvement par le cerveau. Ils tentent, d’une part, de comprendre le rôle joué par la gravité sur la préhension des objets sur terre. D’autre part, ils analysent la façon dont on apprend à manipuler les objets lorsqu’il ne faut plus contrer la force de charge due à la gravité (comme c’est le cas pour les astronautes). Leur projet – GRIP : Dextrous manipulation in microgravity -  est financé par l’Agence spatiale européenne (ESA) et BELSPO (programme PRODEX).

Pour analyser le mouvement, les deux chercheurs recourent à l’impesanteur, notamment lors de vols paraboliques. En 2014, ils vont un pas plus loin en mettant au point un équipement à tester par les astronautes de la Station spatiale internationale (ISS), ce qui représente 10 années de recherches pour parvenir à des tests en conditions réelles.

Dès 2017, Thomas Pesquet, l’astronaute français, est le premier à tester leur set up. Ce sera le cas aussi d’Alexander Gerst, Michael Hopkins, Andrew Morgan, Victor J. Glover, Luca Parmitano et à nouveau Thomas Pesquet cette année. À charge pour eux de participer à des expériences avant le vol au European Astronaut Center de l’ESA (Cologne), et ensuite à trois reprises lors de leur séjour au sein de l’ISS : tout au début, lorsqu’ils ne sont pas encore habitués à l’impesanteur, après 3 et après 6 mois. Enfin, à leur retour, soit 10 sessions au total, dans des circonstances diverses.

Philippe Lefèvre et Jean-Louis Thonnard voudraient faire tester leur set up par dix astronautes afin de disposer de plus de données. Laurent Opsomer, doctorant à l’Institute of NeuroScience et à l’Institute of Information and Communication Technologies, Electronics and Applied Mathematics, supervise les tests sur place, sauf cette année, covid oblige.

Le projet GRIP de l’UCLouvain vise à déterminer le temps et les modalités nécessaires au cerveau pour s’adapter. Ceci afin d’aider les astronautes à réaliser leurs missions dans les meilleures conditions mais aussi, dans un tout autre domaine, d’améliorer les techniques de rééducation, notamment après un AVC (accident vasculaire cérébral).

Le projet UCLouvain GRIP a été sélectionné en 2004 parmi les 3 recherches spatiales prioritaires à l’échelon international.

Photo : Les Prs Jean-Louis Thonnard (à gauche) et Philippe Lefèvre (à droite) font visiter un de leurs laboratoires à Claudie Haigneré, astronaute française, lors de sa venue à l’UCLouvain pour recevoir le titre de docteure honoris causa (février 2019).

Publié le 26 mai 2021