Une découverte majeure dans le fonctionnement des protéines

Une équipe de scientifiques UCLouvain a découvert qu’une protéine bien connue (GroEL) travaille avec un partenaire pour protéger les cellules. Cette découverte, publiée dans la prestigieuse revue scientifique Cell, ouvre un nouveau chapitre dans la compréhension de mécanismes impliqués dans des maladies telles que Alzheimer ou Parkinson.

Jean-François Collet, chercheur à l’Institut de Duve de l’UCLouvain, et son équipe, viennent de faire une découverte qui bénéficiera aux scientifiques du monde entier.

Chaque cellule vivante produit des milliers de protéines, indispensables à la vie. Une protéine est fabriquée comme un long filament : sous cette forme, la protéine est inactive. Pour être fonctionnelle, elle doit rapidement adopter une forme définie : on parle de repliement d’une protéine, car le filament se replie pour adopter, par exemple, la forme d’une hélice.

Les cellules vivantes produisent des chaperonnes qui aident les protéines à se replier rapidement et correctement, notamment en cas de danger. Une chaperonne, GroEL, a été énormément étudiée dans le monde. Le monde scientifique pensait tout connaître à son sujet… jusqu’à la découverte de l’UCLouvain : l’équipe de Jean-François Collet (Emile Dupuy et Camille Goeman), en collaboration avec d’autres collègues de l’UCLouvain (Yves Dufrêne), et de la VUB, de l’EMBL, du CNRS et de l’Université du Nebraska, a découvert que GroEL travaille, en réalité, avec un partenaire, CnoX, pour fonctionner correctement.

Menaces inattendues

Concrètement, à l’intérieur de la cellule, les protéines doivent faire face à diverses menaces, souvent inattendues. Les scientifiques savaient déjà que les protéines n’étaient pas seules face à cette situation : elles bénéficient de l’aide d’un gardien, GroEL, pour les protéger et les abriter. Ce que l’équipe de Jean-François Collet est donc parvenue à capturer en photo, c’est l’interaction entre ce gardien GroEL et son partenaire, jusqu’ici inconnu, CnoX.

L’intérêt de cette découverte inattendue ? Si elle n’a pas d’impact direct sur les patient·es ou les traitements, elle permettra aux scientifiques de mieux étudier la manière dont les protéines survivent dans la cellule, ce qui constitue une avancée dans la compréhension des mécanismes impliqués dans des maladies telles que Alzheimer ou Parkinson.

Par ailleurs, cette découverte a de grande chance d’être consignée dans les livres de biochimie et ainsi d’être enseignée aux futurs spécialistes de la santé.

Publié le 14 mars 2023