03 décembre 2018
12h30 - 14h00
Les Midis du CIRTES, , lundi 03/12/2018.
Géraldine Thiry (ICHEC - UCLouvain), Philippe Roman (ICHEC - UCLouvain), Coline Ruwet (ICHEC - UCLouvain), Coralie Muylaert (ICHEC - ULiège/ Gembloux Agrobiotech) et Kevin Marechal (ULiège/ Gembloux Agrobiotech - UCLouvain)
Face à l’urgence d’une transition vers une société soutenable, l’économie de la fonctionnalité (ci-après EF) apparait comme une des voies les plus prometteuses. Le principe de l’EF, à savoir vendre l’usage ou la fonction d’un produit plutôt que le produit lui-même, serait de nature à dématérialiser l’économie. Mais les vertus écologiques d’un tel modèle ne sont pas aussi mécaniques qu’il y paraît. Si l’EF n’est pas soutenable en essence, et si le plein potentiel de ce modèle en termes de soutenabilité est recherché, il importe d’y adjoindre des conditions complémentaires. Parmi ces conditions, l’ancrage territorial de l’EF nous paraît essentiel. L’hypothèse qui sous-tend la présente réflexion est donc la suivante : à condition qu’elle soit pensée relativement à un ancrage dans un territoire, l’EF peut constituer un vecteur puissant de transition vers la soutenabilité. Le territoire étant un concept multiforme, évolutif et à géométrie variable, il peut être étudié sous différents angles. Nous l’aborderons ici par le prisme des acteurs publics qui y prennent part. Nous interrogeons les leviers d’action mis en œuvre par les pouvoirs publics pour promouvoir et encourager, à l’échelle du territoire, le déploiement de l’économie de la fonctionnalité dans une perspective de soutenabilité. La réflexion sera sous-tendue par un cas d’étude : le déploiement de l’EF en Région de Bruxelles-Capitale (ci-après RBC).
Dans un premier temps, nous précisons notre conception du territoire, ainsi que les liens que ce dernier entretient avec la soutenabilité d’une part, et avec l’EF d’autre part. Dans un deuxième temps, nous proposons une réflexion sur les modes d’intervention des acteurs publics en matière de soutenabilité, d’abord en retraçant les grands débats sur les types d’intervention désirables, puis en resserrant la réflexion sur les modes d’intervention territorialisés et spécifiques à l’EF. Dans un troisième temps, nous confrontons ces éléments de réflexion aux résultats issus du terrain bruxellois. Nous appuyons notre propos sur plusieurs types de matériaux : une revue de la littérature sur l’EF et sur son lien avec la dimension territoriale ; une analyse des documents produits dans le cadre du PREC et de « be circular » ; une série d’entretiens avec des acteurs de l’EF en RBC. L’ambition de ce chapitre est davantage de poser des hypothèses et d’esquisser des pistes de réflexion que d’apporter des réponses définitives à des hypothèses préexistantes.