100 ans de la donation japonaise

Le 21 juin dernier, notre université célébrait les 100 ans de la visite du prince impérial japonais, futur empereur Hirohito, à Leuven. Cette visite est fortement liée à l’histoire d’une collection, quasiment unique au monde, qui attire des scientifiques et des amateurs du monde entier venant à l’UCLouvain pour la consulter.

Le 21 juin 1921, le futur empereur du Japon Hirohito était présent à Leuven pour découvrir ce qu’il restait de la bibliothèque universitaire, l’une des plus riches au monde. Le Japon fait partie des pays qui ont répondu à l’appel lancé dès 1915 par l’Académie française pour soutenir la reconstruction de la bibliothèque louvaniste, détruite en 1914, et la recomposition de ses collections.

Le Japon a formé un comité national chargé de définir l’aide qui serait apportée à l’Université catholique de Louvain. Le choix s’est porté sur le don d’une collection de livres qui constituerait une vitrine de la culture japonaise classique en Occident. Il s’agissait alors de la donation de livres la plus importante faite par le Japon à une bibliothèque étrangère. Les livres et les rouleaux ont été récoltés dans tout le pays.

Cette importante donation comporte 3 202 titres en 13 682 volumes et se compose de livres manuscrits, de livres imprimés selon différents procédés et de rouleaux. La grande majorité des ouvrages datent de la période d’Edo (1600 à 1868). Le plus ancien manuscrit de la collection date du 13e siècle. Ces ouvrages sont conservés dans la Réserve précieuse de l’UCLouvain, à Louvain-la-Neuve, depuis les années 1970.

Une collection impressionnante

Dès qu’un ambassadeur du Japon est nommé en Belgique, il vient voir la collection conservée à la réserve précieuse de nos bibliothèques. « On vient du monde entier pour admirer les ouvrages », explique Émilie Vilcot, responsable de la Réserve précieuse. « Un moine bouddhiste chinois était prêt à prendre le premier avion pour venir sur place et consulter un ouvrage dont nous possédons l’unique exemplaire. Il a pu le découvrir en ligne sur notre vitrine numérique DIAL.num ! ». 

Cette collection nippone sort aussi de l’ombre à l’occasion d’expositions. « Les plus beaux exemplaires illustrés sont sortis de leur écrin en 2019 pour une exposition au Musée L », rappelle Émilie Vilcot. Le grand public a pu y admirer des ouvrages illustrés par les grands maîtres de l’estampe durant la période d’Edo, époque caractérisée par une effervescence artistique et culturelle. Cette collection pluridisciplinaire est composée des ouvrages parmi les plus emblématiques de la culture japonaise dans les domaines de la philosophie, de la religion, des biographies, de la littérature de voyage, des textes juridiques, de l'économie, de la médecine, de l'art et autres. 

Quelques livres de la collection sont par ailleurs accessibles au grand public grâce au Musée L qui les présente dans le cadre de son exposition permanente. « Ce ne sont pas toujours les mêmes pièces qui sont exposées, un roulement est prévu entre les œuvres de manière à éviter qu’elles s’abîment », indique Émilie Vilcot. 

Des pièces disponibles en numérique

Pour leur donner de la visibilité, parallèlement aux expositions, certaines pièces font l’objet d’une numérisation. « Nous avons commencé la numérisation en 2015 en partant d’une sélection de livres les plus représentatifs de la diversité de cette collection », explique Émilie Vilcot. « Aujourd’hui, nous numérisons les livres sélectionnés pour les expos ou les titres demandés dans le cadre de recherches plus spécifiques. Cette digitalisation se fera progressivement, l’idée étant d’ouvrir davantage les portes sur ce magnifique trésor pour en partager toute la richesse ».

Au-delà de cette collection nippone, d’autres documents de la Réserve précieuse font l’objet d’un projet de numérisation.


Reportage de la RTBF 
 

 

 

 

Publié le 28 juin 2021