75 % des francophones disent respecter les gestes barrières

L’étude menée, en ce moment, par le professeur Olivier Luminet et son équipe montre qu’en moyenne 75% des personnes interrogées continue à appliquer les principales mesures d’hygiène (lavage des mains, masque, distanciation physique et limitation des contacts) permettant de freiner la propagation de la COVID-19.

Bien que la vaccination apporte une solution efficace pour limiter la propagation du virus, elle n’est pas suffisante pour venir à bout de la pandémie. L’application des gestes barrières est donc cruciale pour freiner la propagation du virus. Dans ce contexte, les chercheurs de l’UCLouvain ont examiné le niveau de suivi de quatre comportements préventifs clés : la distanciation physique, le lavage des mains, le port du masque, et la limitation des contacts sociaux. Chacun de ces comportements a été évalué à travers plusieurs questions se référant à différents contextes pour lesquels l’application des comportements est plus ou moins facile à suivre.

L’échantillon interrogé est composé de 4 297 belges francophones, dont 56% sont des femmes, entre le 1er et le 10 avril 2021. L’âge moyen est de 51 ans, et le niveau d’éducation relativement élevé (46% avec un master ou plus, 32% avec un bachelier).

Les principaux résultats montrent qu’entre 74 et 77 % des répondants indiquent suivre de manière élevée ou modérée les comportements de santé essentiels pour limiter la propagation de la pandémie. Toutefois, des variations entre comportements ont été observées : la mesure la plus suivie est le port du masque (55%), puis la distanciation physique et la limitation des contacts sociaux (47%) et le lavage des mains (43%)

Les scientifiques observent également des variations très importantes d’un contexte à l’autre, ce qui permet de mieux cibler les campagnes de prévention à venir :

  • les femmes sont plus consciencieuses que les hommes dans le suivi des règles ;
  • les jeunes hommes (18-35) suivent moins les règles par rapport aux autres groupes (femmes et hommes plus âgés) ;
  • le niveau de scolarité n’influence pas le suivi des quatre comportements de santé investigués alors que le baromètre de la motivation indiquait des différences pour les intentions de vaccination.

Au vu des résultats, les chercheurs recommandent de :

  • poursuivre les efforts visant à motiver la population à suivre les comportements de santé ;
  • prévoir des incitants de type « nudging » qui peuvent être particulièrement efficaces pour le lavage des mains et le suivi de la distance physique ;
  • axer les campagnes de sensibilisation sur les jeunes et les hommes en particulier ;
  • conscientiser les jeunes sur l’importante d’appliquer la distanciation physique et la limitation des contacts sociaux, via notamment la mise en place de scénarios alternatifs « si… alors ».

L’objectif de l’étude est de prédire l’application de ces comportements de santé à travers le temps en prenant en compte plusieurs facteurs tels que la personnalité, les émotions ou encore l’influence des normes sociales. Les participants seront à nouveau interrogés toutes les trois semaines afin de pouvoir suivre l’évolution de ces comportements. Le suivi de cette étude leur permettra de mieux préparer les stratégies d’intervention afin de lutter efficacement et collectivement contre cette pandémie.

Vous souhaitez participer à l’enquête ? 
https://uclpsychology.co1.qualtrics.com/jfe/form/SV_0023F72rGyr1Zno?source=UCLouvain

Publié le 26 avril 2021