De son vivant, Pierre De Merre a apporté son soutien à de nombreuses chaires et à divers projets de recherche. Décédé en 2013, il a fait bénéficier l’UCLouvain de sa générosité, lui faisant un legs important dans les domaines de la climatologie, de la bioinformatique et des sciences humaines, mais aussi en remerciement à plusieurs personnes qu’il avait rencontrées à l’UCLouvain et appréciées.
Ingénieur civil diplômé de l’Université catholique de Louvain, Pierre De Merre a mené l’essentiel de sa carrière en Afrique, à l’Union minière du Haut-Katanga. À son retour en Belgique, il rencontre Guy de Cordes qui lui fait connaître la Fondation Louvain. C’est pour Pierre De Merre l’occasion de renouer avec l’université où son père et lui-même ont fait leurs études d’ingénieur. Au-delà de leurs affinités intellectuelles, ils partagent une même reconnaissance et une même fidélité à leur Alma Mater, sans compter une carrière commune dans le secteur des métaux non ferreux. C’est donc tout logiquement que Pierre De Merre exprime le souhait de financer un projet dans le domaine des sciences et des technologies, plus particulièrement la nanotechnologie, à la pointe en Belgique et dans le monde. Il est ainsi invité à faire le tour des laboratoires et reste stupéfait devant l’évolution des technologies. Le moment de faire un don est propice, il venait de vendre la collection de livres héritée de son père, bibliophile de renom et souhaitait honorer sa mémoire.
En 2010, Pierre De Merre prend la décision de dédier une partie du produit de la vente à un prix bisannuel en nanosciences et nanotechnologies, destiné à financer des stages de chercheurs UCLouvain à l’étranger ou des chercheurs étrangers à l’UCLouvain. Appelé « Prix et Bourse Marcel De Merre », ce prix répond particulièrement au voeu de Pierre De Merre : aider l’université tout en rendant hommage à son père, qui durant toute sa carrière encouragea la recherche dans le domaine des matériaux et eut un rôle moteur dans la collaboration entre l’industrie et l’université. « La donation que j’ai faite à la Fondation est dans la ligne droite des préoccupations qui furent celles de mon père et voir son nom associé à un projet aussi important que la recherche en nanotechnologie est pour moi-même et ma famille un motif de grande satisfaction », rappelait Pierre De Merre au moment de la création du prix.
De son vivant, Pierre De Merre a aussi apporté son soutien à d’autres projets : à la Chaire en mécanique aéronautique, une opportunité pour l’Institut de mécanique, matériaux et génie civil (IMMC) d’affirmer son expertise dans un secteur stratégique en Belgique comme en Europe ; à la Chaire de droit européen, ou encore à la Chaire Artiste en résidence.
Le legs de Pierre De Merre
Décédé en janvier 2013, célibataire, sans enfant, Pierre De Merre a fait bénéficier l’UCLouvain d’un legs important pour développer la recherche dans divers domaines : la climatologie, la bioinformatique et les sciences humaines. Par son legs, Pierre De Merre a également souhaité remercier plusieurs personnes qu’il avait rencontrées à l’UCLouvain et appréciées : Bernard Coulie, Marcel Crochet et Gabriel Ringlet. « Ce qui a poussé Pierre De Merre à faire un legs à l’UCLouvain, c’est sa préoccupation que ses biens servent à quelque chose, notamment le fait d’assurer à l’UCLouvain des fonds pour la recherche », explique Guy de Cordes, ami proche et exécuteur testamentaire de Pierre De Merre.
C’est ainsi que le Comité d’attribution du legs De Merre a décidé de financer essentiellement des projets innovants, véritables leviers pour le développement de la recherche et l’enseignement universitaires. « En tant qu’exécuteur testamentaire, je me suis limité à exécuter les intentions et les idées de Pierre De Merre du mieux que je pouvais. Je regrette toutefois que davantage de personnes ne soutiennent pas les universités », poursuit Monsieur de Cordes.
Les projets financés par le legs
Le legs de Pierre De Merre en faveur de l’UCLouvain a permis de financer plus d’une trentaine de projets dans des domaines variés, dans les trois secteurs de notre université et dans le respect des dernières volontés de Mr De Merre. En voici quelques exemples :
En sciences humaines, le legs De Merre a permis de lancer plusieurs projets tels que la Chaire d’excellence sur les pensions, conduite par les professeurs Pierre Devolder et Alexia Autenne, la Chaire de droit européen, la réalisation du livre Paroles de patrons du professeur Vincent Dujardin, une recherche d’envergure basée sur une soixantaine d’interviews de grands patrons actifs depuis 1960 jusqu’à nos jours. La Chaire en valeurs européennes et la Chaire sur la tolérance ont également bénéficié d’un soutien de ce legs.
Dans le cadre de la campagne Enseignement secondaire de la Fondation Louvain, trois projets (LirEcrire – Scienceinfuse – Dédra- MATH-isons) visant à aider les élèves du secondaire à progresser et à faire des choix réfléchis d’avenir, ont pu se développer grâce au legs.
En sciences et technologies, le legs a soutenu l’engagement d’un jeune académique dans le cadre de la Chaire Climat qui avait pour objectif de donner une impulsion forte en ingénierie des bioprocédés éco-efficients permettant de substituer les matières premières pétro-sourcées par des matières premières biosourcées et renouvelables, de manière à limiter l’impact des activités industrielles sur la production de gaz à effet de serre et plus généralement sur les dérèglements climatiques.
Dans le domaine des sciences de la santé, le legs a financé le projet « Lutte contre l’asthme et les allergies » porté par le professeur Charles Pilette, ainsi que la Chaire de rééducation intensive, portée par la professeure Yannick Bleyenheuft. Une partie du legs a été également été attribuée à la campagne en neurosciences qui visait à soutenir la recherche pour la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques et la douleur chronique.
Au niveau interdisciplinaire, la Chaire « Démocratie, culture et engagement » et le Louvain Bionics ont pu bénéficier du legs. Le Louvain Bionics est un centre de recherche pluridisciplinaire unique en Belgique et en Europe. Il a pour mission d’améliorer le soin au patient par le développement de technologies et de dispositifs médicaux, et par une meilleure compréhension de l’interaction humain-machine. « Le soutien du legs De Merre a été un véritable tremplin pour la recherche et la gestion de projets », confirme Renaud Ronsse, coordinateur scientifique du centre. Le legs a contribué au développement de quatre plateformes de recherches : Louvain4Education, Louvain4Water, Louvain4Nutrition et Louvain4Aging. Les Louvain4 stimulent des recherches pluri- et transdisciplinaires qui rassemblent des chercheurs d’horizons différents autour d’un même enjeu sociétal stratégique.
De manière inattendue mais en adéquation avec les motivations de Pierre de Merre, le legs De Merre a apporté un soutien à une recherche menée dans le cadre de la pandémie de COVID-19.
Dix ans de Prix Marcel De Merre
En 2020, le Prix Marcel De Merre fêtait ses années d’existence. Ce prix bisannuel a pour ambition d’attirer à l’UCLouvain des jeunes chercheurs brillants (Prix IN) et de permettre à des chercheurs plus confirmés d’acquérir une expertise nouvelle via un séjour sabbatique à l’étranger (Prix OUT) dans le but d’accroître la visibilité internationale de l’institution.
En dix ans, le Prix Marcel De Merre a octroyé neuf bourses de recherche. Quatre professeurs de l’UCLouvain – Jean-Pierre Raskin (2010), Alain Jonas (2015), Xavier Gonze (2018) et Jean-François Gohy (2018) – ont été récompensés pour mener leur recherche à l’étranger, tandis que cinq jeunes chercheurs – Andrés Rafael Botello Méndez (2010), Ruby May A. Sullan (2013), Jean-Joseph Adjizian (2015), Hui Shang (2018) et Paul Baral (2020) – ont été accueillis à l’UCLouvain durant deux ans.