L’ancien Président de la République française n’a pas mâché ses mots devant les 1 000 étudiant·es présent·es à l’Aula Magna. François Hollande était à l’UCLouvain à l’occasion d’une conférence-débat animée par les Virginie Van Ingelgom (Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication - ESPO) et Marc Verdussen (Faculté de droit - DRT) sur l’enjeu de la crise démocratique.
François Hollande a abordé de nombreux points concernant la démocratie, l’écologie mais également la fonction de chef d’État. « Il y a aujourd’hui une difficulté pour comprendre les institutions et le chef d’État ne dispose pas de tous les pouvoirs que l’on imagine », a-t-il expliqué. Plusieurs étudiant.e.s lui ont ensuite posé des questions. Un format satisfaisant selon eux. « C’est intéressant. Il ne répond pas toujours pile poil à la question mais cela reste des sujets d’actualités. J’ai trouvé que le débat était très bien cadré », raconte Cécile, étudiante en relations internationales.
L’ancien chef d’État s’est également exprimé sur la question européenne. « L’Europe serait formidable s’il n’y avait que des Français », ironise-t-il. « Avec 27 ou 28 pays, il y a des gens avec qui on ne s’entend plus et on ne peut pas leur dire de partir même si on ne partage plus les mêmes valeurs. Ils ont tout à fait le droit de rester ». Devant une assemblée très attentive, l’hôte de la journée a tenu à encourager les générations futures en guise de conclusion. « C’est à votre génération de sauver et la paix, et la planète. Bon courage ! ».
« Donnez le micro aux étudiants »
80 étudiant.e.s en droit, études européennes, relations internationales et communication ont ensuite pu s’entretenir avec l’ancien Président dans un cadre plus intime. Un débat animé par des questions-réponses autour du livre Les Leçons du pouvoir. L’échange était modéré par Sandrine Roginsky (ESPO) et Edoardo Traversa (DRT). « Donnez le micro directement aux étudiants, il faut qu’il y ait le plus de questions possibles », insiste François Hollande. Caroline, étudiante en études européennes a apprécié l’échange. « Je lui ai demandé, en bref, pourquoi et comment il n’avait pas anticipé l’arrivée d’Emmanuel Macron. Il a très bien répondu même si ma question n’était pas évidente ».
Antoine, également étudiant en études européennes repart enchanté. « J’adore ce genre de format. Ce ne sont pas des questions dont on peut trouver les réponses dans un magazine ou interview. Ce qui m’a marqué, c’est la volonté de François Hollande de débattre du cadre démocratique ». La journée s’est terminée avec une séance de dédicace.
Attentifs, studieux
« J’ai trouvé les étudiants très attentifs, très studieux, très sages mais en même temps leurs questions étaient sans complaisance. Ils étaient bien informés, avec je crois, les bonnes perspectives, c’est-à-dire comment réussir à faire vivre la démocratie, à sauver la planète tout en étant conscient des attentes des citoyens, comment concilier les intérêts des particuliers et l’intérêt général et comment éviter la concentration du pouvoir », témoigne François Hollande.
Laurick Ayoub