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Charlotte Defalque : au grand galop vers les sommets

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26 July 2024, modifié le 13 December 2024

A 28 ans, Charlotte est partie ce matin très tôt comme réserviste de l’équipe de dressage belge. Elle peut entrer à tout moment dans la compétition qui se déroule dans le majestueux parc du château de Versailles.

Après un marathon de compétitions, l’équipe de dressage (équitation) a décroché un ticket pour les JO 2024 de Paris. Une première dans l’histoire de la Belgique pour cette discipline ! « Ensuite, le challenge a été de pouvoir rester dans l’équipe qui part car ce ne sont pas forcément celles et ceux qui ont permis la qualification qui concourent aux JO », explique Charlotte Defalque, alumni de la Louvain School of management de l’UCLouvain. Sur une dizaine de couples cavalier·ère-cheval au top dans cette discipline en Belgique, trois participent aux JO et un accompagne comme réserviste. La décision du comité olympique est tombée début juillet. « En dernière minute, suite à une contre-performance, j’ai été désignée comme réserviste plutôt que comme membre du trio qui concoure », révèle Charlotte.

Si la déception est inévitable sur le coup, la jeune cavalière de 28 ans a très vite recentré son mental sur l’aspect très positif de cette expérience et sur la poursuite de son entraînement « comme si » elle devait monter sur place. « Mon cheval Botticelli et moi devons rester au top de notre forme car nous pouvons entrer dans la compétition à tout moment si un cheval ou un membre de l’équipe est en moins bonne forme sur place », poursuit-elle. Les athlètes ont pris la route dans la nuit du 25 au 26 juillet pour pouvoir s’installer et s’entraîner le matin avant la cérémonie d’ouverture des JO à 13h le 26 juillet. Destination : Le parc du château de Versailles !

« Mon cheval était aussi en kot »

Pour en arriver là, Charlotte a fait preuve d’une détermination et d’une volonté hors du commun. Elle a su combiner son ascension en tant que sportive de haut niveau avec ses cinq années d’études en Ingénieur de gestion à l’UCLouvain. « Mes parents étaient très clairs sur la question : priorité aux études », explique Charlotte. « Le statut PEPS (étudiant sportif de haut niveau) à l’UCLouvain, grâce aux aménagements convenus, m’a permis de bénéficier d’une certaine flexibilité au niveau des horaires et de la part des professeur·es et de pouvoir suivre ainsi mon programme d’entrainement et de compétitions en parallèle de mon cursus universitaire ».

Durant ces années un peu folles, Charlotte était en kot à Louvain-la-Neuve. « Botticelli, lui, était la semaine chez mon entraineur près de Louvain et nous rentrions tous les deux le week-end à la maison à Nalinnes, au sud de Charleroi. Mon cheval était donc aussi en kot en quelque sorte », dit-elle amusée.

Lors d’une journée « type », Charlotte allait au cours le matin, partait rapidement s’entraîner sur l’heure du midi pour revenir en milieu ou fin d’après-midi pour ses travaux pratiques et terminer la journée en compagnie de ses amis. Quotidiennement sur tous les fronts ! Et lorsqu’elle était en déplacement pour ses compétitions, elle travaillait la nuit, dans le camion auprès de son cheval et dans bien d’autres situations inimaginables. « Les étudiants avec qui je faisais des travaux de groupes devaient faire preuve de beaucoup de flexibilité et de patience en attendant que j’ai l’occasion de leur envoyer ma part du travail », se souvient-elle.

Un duo en symbiose depuis 13 ans !

Aujourd’hui Charlotte travaille. Elle a commencé à temps-plein durant 5 années au cours desquelles elle se levait à 5h du matin pour s’entraîner avant d’arriver au boulot. Récemment, elle est passé à mi-temps afin de se préparer aux JO et de pouvoir consacrer 6-7 heures par jour au sport. « Plus on avance, plus il faut consacrer du temps à l’entraînement ! », précise-te-elle.

La force de Charlotte et Botticelli ? Ils travaillent ensemble depuis 13 ans et se connaissent par coeur. « J’ai eu Botticelli quand il avait 5 ans et nous sommes passés par plein d’expériences différentes ensemble. Nous avons atteint une bonne stabilité dans nos performances et une excellente gestion du stress », souligne Charlotte. « C’est un cheval qui a beaucoup de caractère mais c’est nécessaire quand on veut amener un cheval jusqu’à ce niveau-là. C’est donc aussi une de ses forces ! », dit-elle à propos de celui qu’elle et ses amis surnomment Petit Tonnerre.

Avant d’entrer en piste pour une compétition, Charlotte met l’accent sur la relaxation et la concentration. « Les chevaux ressentent tout », insiste-t-elle. « Au point que si je fais semblant d’éternuer, mon cheval va éternuer. Si je me concentre, il se concentre. Si je me détends, il se détend ». Et juste avant que la cloche sonne le début de sa prestation, avant que le silence soit de mise, Charlotte parle à Botticelli…« Aller, maintenant GO ! ».

Au total trois épreuves attendent l’équipe de dressage belge :

  • Le Grand Prix au cours duquel les couples cavalier·ère-cheval effectuent une reprise imposée et qui permet de qualifier les athlètes pour les finales par équipe et en individuel.
  • Le Grand Prix Spécial qui consiste aussi en une reprise imposée et qui détermine le classement final par équipe.
  • Le Grand Prix Freestyle durant lequel les couples cavalier·ère-cheval présentent une reprise libre en musique. Le binôme cavalier·ère-cheval vainqueur de cette épreuve est sacré champion olympique.

Ces épreuves se dérouleront les 30-31 juillet et 3-4 août dans le parc du château de Versailles.