Manque de confiance des Belges envers les vaccins Covid-19

 

L’UGent, l’UCLouvain et l’ULB ont interrogé 2 432 Belges francophones quant à leurs motivations à se faire vacciner contre le Covid-19. Résultats ? Ce sont les plus âgés qui sont prêts à se faire vacciner ; le manque de confiance envers les vaccins explique les réticences des autres ; toute pression à la vaccination provoquera une résistance et sera contre-productive.

La crise sanitaire liée la pandémie de Covid-19 entre progressivement dans la phase de vaccination. Les données des différents producteurs de vaccins sont prometteuses et apportent une lueur d’espoir. Parallèlement, de nombreux nouveaux défis surgissent. La population doit non seulement être motivée pour adhérer aux mesures pendant une durée prolongée, mais aussi pour être vaccinée. Une couverture vaccinale minimale de 70 % est l'objectif à atteindre pour constituer une immunité collective suffisante.

L’UCLouvain et l’ULB ont interrogé 2 432 répondants francophones (âge moyen : 48 ans ; 51.3 % de femmes), dans le cadre du baromètre de l’UGent sur la motivation des Belges liée au Covid-19, auquel elles s’associent désormais afin d’interroger des échantillons francophones.

Quel pourcentage de la population est disposée à se faire vacciner aujourd'hui ?

  • 57 % sont déjà prêts à se faire vacciner aujourd'hui et parmi ces répondants, 61 % souhaitent également encourager d’autres à faire de même
  • Les personnes âgées sont plus disposées à se faire vacciner, par rapport aux jeunes adultes et aux adultes d'âge moyen. Les personnes ayant un niveau d'éducation plus élevé affichent également une attitude plus positive

La motivation joue-t-elle un rôle et qu'est-ce qui empêche les gens de se faire vacciner ?

  • La motivation volontaire (par opposition à une motivation par devoir, guidée uniquement par un sentiment d’obligation ou une pression extérieure) est un indicateur important de la volonté de se faire vacciner et d'assumer le rôle d'ambassadeur de la vaccination. Cette motivation est axée sur la solidarité et l'intérêt général.
  • Le manque de confiance dans le vaccin est le plus grand facteur prédictif de non-vaccination. Le sentiment d’obligation par rapport à la vaccination prédit aussi une moindre volonté d'être vacciné.

Quelles personnes peuvent influencer leur volonté de se faire vacciner et quels sont les obstacles les plus faciles à lever ?

  • Selon les personnes interrogées, ce sont les médecins généralistes, les scientifiques, des témoins (personnes ayant déjà été vaccinées) et les pharmaciens qui ont l’impact le plus stimulant sur la disposition à la vaccination

Quel impact sur les décisions politiques ?

  • Renforcer l'engagement volontaire en faveur de la vaccination
  • Communiquer de manière transparente sur le développement, l'efficacité et les effets secondaires des vaccins pour renforcer la confiance
  • Après les groupes prioritaires, il est souhaitable de donner à chacun la possibilité de se faire vacciner sur la base d’un choix délibéré afin que les plus motivés soient parmi les premiers à en bénéficier. Au contraire, toute pression à la vaccination provoquera une résistance

Publié le 16 décembre 2020