Ces 1er et 2 décembre, la bibliothèque des sciences et technologies accueillait l’Hackathon de la Chaire labor-H, un marathon de débats et de réflexion durant lequel étudiant·es et professionnel·les se sont rencontré·es pour imaginer ensemble un management soutenable et des modèles d’entreprise plus durables.
Aboutissement d’une réflexion entamée il y a plus d’un an au sein du labor-H, l’Hackathon a réuni pendant deux jours des chercheur·euses, responsables des ressources humaines et étudiant·es de la Louvain School of management. Un projet collaboratif visant à réfléchir sur la durabilité et la quête de sens au travail. Laurent Taskin, professeur de Gestion des Ressources Humaines et initiateur du projet, nous explique : « À partir d’une page blanche, l’objectif est de réinventer un processus de gestion des ressources humaines avec pour thématique centrale la sustainability. Plus concrètement, il s’agit ici de repenser la rémunération, non seulement en termes de salaire, mais aussi en tenant compte de tout ce qui a de la valeur pour les employés (package salarial, avantages, formations, conciliation privé-professionnel...) »
Des ateliers stimulants, vecteurs de nouvelles idées
Dès le premier jour, les cerveaux sont en ébullition. Répartis en plusieurs groupes, les participants et participantes ont des discussions animées. Les tableaux blancs se remplissent de questions, de mots-clés et de post-it de toutes les couleurs. « On vient d’avoir des présentations d’intervenants, de chercheurs et chercheuses, des directeurs et directrices des ressources humaines. Chaque groupe a établi une problématique et maintenant on réfléchit aux solutions que l’on pourrait y apporter » explique Louise Patesson, chercheuse au labor-H.
Dans cette ambiance stimulante et bon enfant, les idées fusent. L’objectif commun ? Améliorer le quotidien des travailleurs et répondre à l’évolution du monde de l’entreprise. Différents axes de réflexion se dessinent peu à peu :
- Veiller au bien-être des employé·es
- Favoriser l’esprit d’équipe et le sentiment d’appartenance
- Tenir compte des impacts de la digitalisation et du télétravail
- Améliorer la responsabilité des entreprises
- Inciter à une consommation plus responsable
- Favoriser l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée
« Ça change des cours qui sont vraiment académiques »
L’événement est qualifié de « percutant » et d’« enrichissant » par les participant·es. Germain et Benjamin, étudiants, soulignent par ailleurs la « possibilité de penser en dehors de certaines conventions » qu’offrent les différents ateliers : « Cela peut être difficile pour des étudiants à qui on demande d’être scolaire, ou à des gens qui sont en poste depuis quelques années dans un métier qu’ils maîtrisent. Mais pour autant, les attentes évoluent, ce qui nécessite de repenser le modèle. »
« Le côté collaboratif est essentiel »
Laurent Taskin insiste sur l’importance de la collaboration entre les différents acteurs du projet : « On construit des choses ensemble, des choses nouvelles. Le côté collaboratif est essentiel. » Le partage d’expériences entre les professionnel·les, chercheur·euses et étudiant·es était au centre des ateliers : « Les témoignages des différents DRH nous aident à avoir un apprentissage plus concret, surtout pour nous qui n’avons pas encore d’expérience professionnelle. » affirment Charline, Aline et Ozlem « C’est aussi l’opportunité de se créer un réseau. »
De la théorie à la pratique…
Après plusieurs heures riches en échanges et en réflexion, place à la pratique ! Cécile Moons, chargée de projets chez Univers santé, vient promouvoir l’activité physique et sportive et rappeler que le bien-être au travail passe aussi par des périodes de pauses et de mouvement. Après quelques exercices de mobilité et une balade à l’extérieur, tout le monde est fin prêt à poursuivre le marathon.
La seconde journée est consacrée au partage des résultats. Au travers de petites saynètes suivies de questions-réponses, les groupes présentent leurs projets à un jury composé d’experts du management, de l’économie, de la GRH et de la sustainability. Si l’innovation est le maître-mot de ces mises en situation, aucune place n’est laissée au doute : la faisabilité des projets est passée au crible par des jurés intransigeants, mais toujours bienveillants.
« C’est génial d’être à la source de progrès »
Pari réussi pour Laurent Taskin, dont l’ambition était de pouvoir « vivre un processus très innovant. » à travers ce projet. Qui sait, les idées nouvelles qui ont émergé durant l’Hackathon révolutionneront peut-être le monde du travail de demain…
« C’est génial d’être à la source de progrès et de contribuer concrètement à une gestion des ressources humaines soutenable. Que ce soit pour les étudiants, pour les chercheurs ou pour les DRH, c’est une expérience vraiment unique dont on va se rappeler longtemps. C’est une aventure humaine qui va au-delà des résultats que l’on a présentés au jury. »