Sentiment de peur ou d’angoisse ? Ça compte !

 

L’UCLouvain coordonne ce 27/05 deux symposiums dédiés aux études psychologiques lancées depuis le début de la pandémie du covid19. Ils réuniront un éventail d’Universités Belges, francophones et néerlandophones. L’objectif ? Faire le point sur les apports de la psychologie de la santé et de la psychologie clinique face à plusieurs défis majeurs qui concernent toute la population. Les premières conclusions de ces études sont précieuses : elles apportent des réponses concrètes, et des recommandations dans une situation souvent complexe. Et donc, une forme d’aide et de réconfort à la population, ce qui est également l’un des rôles des universités : mettre à profit ses expertises au profit du plus grand nombre.

Côté UCLouvain, c’est Olivier Luminet, chercheur à l’Institut de recherche en sciences psychologiques (IPSY) et président de la Belgian association for psychological sciences (BAPS), qui a lancé l’initiative de ces symposiums. Son objectif ? Démontrer l’importance de la psychologie pour répondre aux défis cognitifs, comportementaux et émotionnels de la pandémie. Aujourd’hui, les groupes d’expert·es qui conseillent le fédéral n’intègrent pas les contributions de la psychologie. Leur apport serait pourtant indéniable : comprendre les raisons de certains comportements permettrait d’adapter les mesures actuelles, d’optimiser la communication par rapport à certains groupes et de les maintenir sur le long terme. À l’inverse, sans aide ni considération pour l’immense effort produit jusqu’à présent par chaque individu, les règles édictées par le fédéral finiront par ne plus être suivies, avec tous les risques sanitaires que cela implique. La solution ? Considérer la psychologie comme une discipline essentielle du succès de la gestion de la crise.

Côté études, les symposiums feront un focus sur plusieurs recherches interuniversitaires, en lien avec le covid19 :

  • Impact des émotions sur les comportements sanitaires recommandés
    L’UGent (Geert Crombez) et l’UCLouvain (Olivier Luminet) ont mené deux larges études auprès de la population, sur le rôle des émotions sur le comportement des Belges. Les premiers résultats indiquent que celles et ceux qui sont davantage heureux ont plus de difficulté à limiter leurs contacts sociaux ; le respect des règles requiert un effort plus important pour les personnes anxieuses ; les personnes qui ne bénéficient pas d’un soutien de leur entourage développent des sentiments dépressifs et se sentent socialement isolés.
     
  • COVID-19 it’s in your hands
    Plusieurs universités européennes, dont l’ULB, l’UCLouvain et l’UGent ont mis sur pied un site web afin d’expliquer et résumer l’importance des règles en vigueur, pour éviter la propagation de l’épidémie. L’objectif de ce site est aussi de donner des solutions concrètes, pour permettre aux populations d’adopter les comportements adéquats, sur le long terme. Ce site est accessible en 29 langues et a été rédigé par 150 scientifiques. Pierre Gérain, chercheur à l’UCLouvain, est impliqué dans ce projet.
  • L’importance de la psychologie de la santé
    Le travail de Stephan Van den Broucke, professeur à l’UCLouvain, vise à rappeler l’importance de la psychologie de la santé, dans la lutte contre la propagation de l’épidémie. L’intérêt ? Mettre en place des mesures appropriées, en lien avec le ressenti des Belges. Et ainsi, susciter l’adhésion aux règles en vigueur, tout en prenant en compte le libre arbitre de chacun·e sur sa propre vie.

  • Changements d’habitude dans la consommation d’alcool
    Pierre Maurage, chercheur qualifié FNRS à l’UCLouvain, en lien notamment avec l’asbl Univers Santé, observe le changement d’habitude des Belges dans leur consommation d’alcool, en lien avec le confinement. Certain·es ont tendance à augmenter leur consommation, en réponse notamment au stress généré par la crise.

Publié le 25 mai 2020