ShaRepair : réparer pour réinventer l’avenir

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Comment réduire la pollution liée à nos appareils électriques ? L'UCLouvain est un des partenaires du projet européen ShaRepair. Le 17 mars dernier, ils ont partagé les résultats de trois années d’actions et de recherches sur le thème de la réparation.

La consommation et la production responsables font partie des 17 Objectifs de développement durable établis par les Nations Unies. Or, le volume de déchets électroniques augmente de 5% chaque année, et aura donc doublé d’ici 15 ans. Un modèle peu soutenable, tant partenaires du projet européen ShaRepair, parmi lesquels l’UCLouvain, au niveau social qu’environnemental, que cherche à enrayer le projet ShaRepair, une initiative soutenue au niveau européen par le programme Interreg 1.

ShaRepair a pour objectif d’accompagner le public vers davantage de réparation des appareils électroniques, dans une optique de réduction des déchets. Durant la conférence de clôture du projet de vendredi dernier, citoyen·nes, politiques et académiques ont fait l’état des lieux des opportunités et défis que sous-tend le développement d’une politique de la réparation.

L’UCLouvain, la ville d’Ottignies-Louvain-La-Neuve et la Maison du Développement Durable comptent parmi les 21 partenaires de ShaRepair, qui font de la réparation et de la gestion des déchets électroniques une priorité.

Améliorer la durabilité des objets

Jean-Pierre Raskin, professeur à l’Ecole Polytechnique de Louvain, et Sébastien Toussaint, assistant de recherche, ont contribué à ShaRepair en encadrant des thèses et travaux de fin d’études aux implications très concrètes. « Ces recherches ont comme point commun de poser la question de l’équilibre entre innovation technologique et impacts socio-environnementaux. »

Par exemple, un mémoire portant sur la durée de vie des circuits électroniques a démontré qu’il était possible de reconditionner certains circuits (comme la mémoire vive d’un ordinateur) afin de leur redonner une nouvelle jeunesse.

De l’importance de l’écoconception

Si l’amélioration de la gestion des déchets électroniques passe par un allongement de la durée de vie des appareils, une remise en question des méthodes de conception est également nécessaire.

Dans le cadre de son mémoire, Justine Lebrun, ingénieure en mécanique, a démontré l’importance de produire des objets éco-conçus afin de faciliter les futures réparations : « Actuellement, l’industrie construit les objets d’une manière qui n’est pas du tout réparable. Pour des raisons de propriété intellectuelle, d’effets de mode, etc., les fabricants tendent vers une obsolescence programmée lors de la fabrication de leurs produits. Ce mode de conception contribue à l’augmentation constante du flux de déchets électroniques. On a voulu apporter une réponse à ce problème en montrant qu’une autre économie des objets est possible. »

En recréant de zéro des objets du quotidien comme un mix-soupe ou un ventilateur depuis un fablab (petit laboratoire de fabrication urbain proposant différentes techniques de fabrication à la portée de tous et toutes), Justine Lebrun a montré que si la fabrication complète d’un électro est réalisable en fablab, alors la réparation l’est également.

« La réparation n’est rendue possible que si elle est prise en compte dans les premières étapes de création du projet. Dès le début de la conception, il faut avoir à l’esprit les barrières à la réparation et à la durabilité des objets. »

Cette mise en avant de l’écoconception entre en résonnance avec les questions d’indice de réparabilité, d’application en France depuis 2021 et envisagé au niveau européen. Cet indicateur chiffré vise à sensibiliser les consommateurs à la réparation et incite les fabricants à modifier leurs pratiques. Il a fait l’objet d’une étude en collaboration avec la Louvain School of Management.

Où offrir une seconde vie à nos objets à Louvain-La-Neuve ?

 
1. Interreg est un programme européen qui promeut la coopération transnationale et le développement de solutions commune, notamment dans le domaine de la gestion de l’environnement.

Publié le 17 mars 2023