Un livre pour connecter le Nord et le Sud de la Belgique

Dialogues

 

L’UCLouvain et la KU Leuven publient, conjointement, un livre unique sur la mémoire collective de la Belgique « Dialogues sur la Belgique / Dialogen over België ». L’objectif ? Mieux faire connaître les communautés de part et d’autre de la frontière linguistique. L’intérêt ? Ouvrir le dialogue sur des sujets parfois conflictuels permet d’apporter des explications et donc de mieux comprendre l’autre communauté. Et ainsi, de rassembler, connecter le Nord et le Sud du pays.

Les Presses universitaires de Louvain et Universitaire Pers Leuven publient un livre conjoint et unique sur la Belgique. Dans Dialogues sur la Belgique / Dialogen over België, des universitaires de l’UCLouvain (Olivier Luminet et Valérie Rosoux), de la KU Leuven (Elke Brems), de l’ULB (Ariane Bazan) et de l’UAntwerpen (Marnix Beyen) se sont intéressé·es à la mémoire collective de la Belgique.

Comment ? Via leurs recherches sur la mémoire collective, Valérie Rosoux et Olivier Luminet avaient déjà fait le constat d’importants non-dits entre les communautés néerlandophones et francophones du pays. Ils ont ainsi eu l’idée de rassembler des duos de personnalités du Nord et du Sud de la Belgique, issues de milieux divers (politique, culturel, sportif, social, médiatique).

L’objectif ? Mieux faire connaître la richesse de chaque communauté : découverte de lieux ou de personnalités, quasi inconnu·es de l’autre côté de la frontière linguistique. Susciter aussi le débat sur des sujets parfois conflictuels, comme la 2e guerre mondiale : « ce sont les non-dits qui créent des crispations. En instaurant un dialogue, on donne la possibilité à chaque partie d’expliquer son point de vue et ainsi, de réunirles communautés » explique Olivier Luminet, spécialiste de la mémoire collective à l’UCLouvain.

Le constat des scientifiques ? Ce qui structure la mémoire collective, ce sont les souvenirs partagés de moments phares de la Belgique, souvent davantage négatifs d’ailleurs (affaire Dutroux, catastrophe du Heysel), que positifs (Diables rouges à la Coupe du monde en 1986). Mais aussi des visions contrastées à propos de certains événements ou de lieux comme les guerres mondiales ou Bruxelles. Les différences se situent souvent entre communautés de notre pays, mais aussi entre disciplines ou professions.

Autre observation des chercheurs et chercheuses : un intérêt et un besoin énorme d’en apprendre davantage sur l’autre communauté. Leur recommandation serait donc de multiplier les actions de ce type : rassembler les points de vue du Nord et du Sud du pays permettrait de nouer un dialogue plus fructueux dans lequel les points de convergence mais aussi de divergence peuvent être discutés et explicités afin de nourrir cette mémoire collective plurielle qui fait la richesse de la Belgique.

Livre : https://pul.uclouvain.be/book/?gcoi=29303100504920

Publié le 29 octobre 2020