Le contrat pour la centrale biomasse, destinée à alimenter l’UCLouvain en chaleur et électricité vertes, vient d’être signé, pour une première production fin 2027. Sa spécificité ? La centrale biomasse sera alimentée par des déchets de bois issu de recyparcs wallons, privilégiant ainsi les circuits courts et le local. L’UCLouvain s’est entourée de partenaires publics/privés dont c’est le métier : Veolia + Idex + in BW à dynamique économique et environnementale sur le territoire. L’objectif UCLouvain ? Produire de la chaleur et de l’électricité 100 % vertes pour chauffer et alimenter le campus UCLouvain de LLN (auditoires, laboratoires, administrations, logements) d’ici 2027 et atteindre la neutralité carbone d’ici 2035.
Dans le cadre de sa stratégie transition, l’UCLouvain ambitionne d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2035 notamment via une action décisive sur son campus de Louvain-la-Neuve. Pour y parvenir, l’UCLouvain s’est engagée dans un contrat d’achat de chaleur et d’électricité via une centrale biomasse, sur un terrain appartenant à in BW. L’UCLouvain a attribué un marché public d’acquisition d’énergies à GBES (Green Building Education Services).
L’objectif ? Produire des énergies vertes (chaleur et électricité) qui satisferont quasi 100 % des besoins du campus UCLouvain de Louvain-la-Neuve, dès l’hiver 2027.
Pourquoi une centrale biomasse pour l’UCLouvain ?
Lors de la construction de Louvain-la-Neuve, la vision de l’UCLouvain était d’établir une cité-laboratoire piétonne novatrice et pionnière. Avec notamment une particularité unique : l’université est propriétaire de ses réseaux de chaleur et d’électricité, ce qui lui permet d’avoir la main sur sa production et distribution d’énergies. 50 ans plus tard, le développement durable reste toujours une priorité : l’UCLouvain a mis en place un plan d’investissement de 100 millions d’€ sur 20 ans (2044) visant à réduire sa consommation de chaleur de minimum 60% par rapport à 2009 et avec l’objectif d’une neutralité carbone à l’horizon 2035 pour son patrimoine bâti.
Après analyse, l’UCLouvain a opté pour la solution de la biomasse (fiabilité et stabilité des coûts) pour faire face aux importantes quantités énergétiques dont l’université a besoin annuellement (40 GWh/an de chaleur et 26 GWh/an d’électricité – l’équivalent de 82 millions de km en voiture, soit plus de 2 000 tours du monde).
Si la production de chaleur dépasse l’utilisation de l’UCLouvain, l’excédent sera commercialisé par GBES auprès des entreprises localisées dans le parc scientifique de Louvain-la-Neuve, cogéré par l’UCLouvain et in BW, ainsi que dans le parc d’activités économiques de « La Sablière », en cours de développement par in BW. Quant à l’excédent d’électricité, il sera injecté sur le réseau.
Cette centrale de biomasse, tout comme le projet de parc de « La Sablière » font partie des initiatives portées par les quatre acteurs structurants du Brabant wallon dans le cadre de BW 2030.
Un partenaire producteur de chaleur
Pour construire et exploiter cette centrale biomasse, l’UCLouvain, qui n’est pas productrice de chaleur, s’est entourée de partenaires experts dans ce domaine. A l’issue d’un marché public européen, c’est GBES (une société aujourd’hui composée par Idex, acteur de référence du marché de l’énergie bas-carbone, et Veolia, leader des solutions de transformation écologique), qui a été désigné pour l’accompagner dans sa stratégie de diminution d’émissions de CO2. Adjudicataire de ce marché public en 2020, Veolia a choisi de s’adosser à Idex, qui devient actionnaire majoritaire dans ce projet et assurera le financement de la centrale. Ensemble, ils seront chargés de la construction et de l’exploitation du projet.
Pourquoi GBES ?
GBES a remporté le marché public en vue de la construction et de l’exploitation de la centrale d’énergie. L’opérateur rencontre les conditions imposées par l’UCLouvain :
- Fournir de l’énergie verte produite au moyen d’un vecteur biomasse de type déchet (55 000 T/an de déchets de bois récupérés des recyparcs) issu d’un circuit court et local (in BW et d’autres collecteurs publics wallons), ainsi que de collecteurs privés. Cette énergie verte représente de l’énergie locale décarbonante, au cœur du plan stratégique de Veolia, GreenUp ;
- Respecter le plus haut niveau d’exigence environnementale, notamment en matière de rejet des fumées. Afin de garantir un environnement sain, GBES compte sur des dispositions techniques qui vont au-delà des dispositions légales actuelles. Par ailleurs, l’opérateur installera un monitoring permanent d’analyse de l’activité, via l’installation de capteurs.
Pourquoi in BW ?
Outre l’apport du terrain et la prise de participation de 5 %, in BW valorisera des ressources locales en circuit court. La centrale sera alimentée entre autres par du bois B issu de ses 17 recyparcs, ce qui représente 15 000 T par an. L’intérêt du projet pour in BW ? Diminuer les coûts actuels ainsi que l’empreinte carbone de la valorisation du bois, tout bénéfice pour les communes partenaires du réseau des recyparcs d’in BW et, au final, pour les citoyen·nes.
Depuis une dizaine d’années, in BW a la volonté de solutionner la problématique de la gestion du bois issu des recyparcs de manière durable, locale et à des conditions financières meilleures que les coûts actuels. Le gisement ne fait qu’augmenter depuis l’instauration du tri du bois sur les recyparcs et les capacités de valorisation sont insuffisantes en Belgique. La centrale biomasse permettra de valoriser ce bois, en diminuant les coûts et les transports.
Pourquoi Mont Saint-Guibert ?
L’atout du terrain mis à disposition par in BW : fournir la surface suffisante à proximité du campus pour installer la centrale ; la proximité du centre de transfert d’in BW (où la majorité du bois est regroupé) permettant de fournir le bois recyclé ; l’existence des infrastructures ad hoc permettant le passage du charroi.
5 questions pour mieux comprendre :
- C’est quoi la biomasse ? Toute matière organique qui peut être valorisée comme énergie.
- C’est quoi le bois B ? Le bois B est un bois issu d’éléments comme des portes, châssis, poutres, etc qui provient des recyparcs, des chantiers de construction ou de démolition, ou d'autres entreprises de transformation du bois.
- Pourquoi du bois B (et pas des pellets par ex.) ? L’UCLouvain choisit d’exploiter des ressources en fin de vie, en circuit court et local, disponibles en nombre. Au total, 55 000 T/an, soit du bois B qui provient des collecteurs publics wallons, ainsi que de collecteurs privés.
- Un projet vert ? Les rejets de la chaudière biomasse sont d’origine biogène, donc ne provoquent pas d’effet de serre et sont dès lors considérés comme neutres en CO2. En matière de fumées, l’exploitant de la centrale respectera les clauses environnementales les plus strictes établies par la région wallonne et les directives européennes. Un monitoring constant sera mis en place.
- Pourquoi n’y a-t-il pas une centrale biomasse sur tous les campus de l’UCLouvain ? Chaque campus est différent en termes d’agencement et de besoins énergétiques. L’UCLouvain établit une solution durable adaptée à chacun. D’autres actions en matière de transition énergétique ont déjà été appliquées à d’autres sites, comme à Mons par exemple, avec l’installation de panneaux photovoltaïques et à terme également d’une installation biomasse. Le projet aura un effet positif sur la trajectoire de neutralité carbone de l’ensemble de l’institution.