"Les Belges sont tout à fait capables de relever le défi"

Le 22 mai dernier, à l'occasion de la Journée mondiale de la biodiversité, la campagne #EnsemblePourLaBiodiversité était lancée en Belgique.

À l'heure de la pandémie, Caroline Nieberding, chargée de cours au sein du Earth and Life Institute, explique combien les choix à faire maintenant en faveur de la biodiversité et de la transition, dépendent de nos valeurs.

« L’objet de la campagne est réellement en fait de faire prendre conscience aux gens, particulièrement en Belgique, de notre lien à la biodiversité, et des conséquences de nos actes. Parce que pour la plupart des gens, on n’est pas du tout au courant du lien entre notre mode de consommation et les conséquences sur la crise ou la perte de biodiversité.

Mon rôle ici est réellement d’informer, et pas du tout de forcer les gens à prendre une décision ou une autre. Mais au moins que les gens se rendent compte de mieux en mieux des conséquences de leurs actes au jour le jour. De la façon de consommer, de manger, de se déplacer, d’acheter …

C’est vraiment une très, très belle initiative, qui a été lancée par Marc Peeters, du Museum d’Histoire naturelle de Bruxelles. Cette personne, avec tout un réseau gigantesque, est parvenue à rassembler à la fois des universités flamandes et francophones, les administrations fédérales et régionales, et aussi toute une série d’ONG internationales. 40 organisations des 2 côtés de la barrière linguistique participent de façon commune à propager l’information. Les scientifiques, les universités qui font partie de ce projet ont une mission essentiellement d’information, c’est là que je me situe, mais effectivement, le fait de se joindre aux ONG et aux administrations fédérales et régionales, ce sont elles qui ont en fait la main sur les solutions pratiques qui peuvent être mises en place. Et c’est effectivement donc une mission conjointe d’information et d’action qui est proposée ici …

Sur le site www.ensemblepourlabiodiversite.be, Il y a toute une série de conseils, de possibilités d’actions, et ça, c’est aussi une grande qualité de ce travail.

Ça semble d’autant plus pertinent pour moi de parler de la crise de biodiversité maintenant qu’on est dans une pandémie, parce qu’on voit ce qui nous attend. Si on ne constate pas ou si on ne comprend pas maintenant qu’il y a un momentum, ce momentum va se réitérer plus tard, parce que les crises vont s’accumuler … On est face à la crise du Covid, mais on est aussi face à la crise climatique, on est face à la crise de biodiversité de façon plus générale. Et si on continue à ignorer ces signaux, à un moment donné, on n’aura plus de possibilités d’agir autrement que de faire face aux plus grandes urgences.

Si nos valeurs sont l’enseignement, la santé, le lien social, l’économie réelle et donc l’emploi, c’est très important que les citoyens belges puissent prendre la mesure des conséquences que cela a. J’espère que cela fait conscientiser de plus en plus de monde des priorités.

Et donc si on arrive à le faire en Belgique, ça me donne confiance que ça va être possible aussi à plus large échelle. Oui, je crois que les Belges sont tout à fait capables de relever le défi et de se positionner comme des leaders sur cette question-là, et ce serait magnifique ! »