Foi de Kanar

LOUVAINS

 

Ses amis l’appelaient Canard. C’est sous ce nom qu’il signe ses premiers dessins. Très vite, il opte pour Kanar, « plus anguleux et incisif ». Comme le sont aujourd’hui les dessins qu’il publie dans les magazines Moustique, Alternatives économiques et Imagine.

Étudiant en communication sociale à l’UCLouvain, Bertrand Querton alias Kanar commence le dessin pour son kot-à-projet, le Kot d’Or, qui fait la promotion des séances du Ciné-Club de l’École de communication. Il fait également des affiches pour le TUL (Théâtre universitaire de Louvain).

« Mais là où la dimension dessin de presse s’est développée, c’est au sein de l’AGL. Je faisais des dessins pour le ‘Cafard enchaîné’, un support plus politique. Sur la dernière page, j’égratignais les responsables UCLouvain comme le recteur ou le vice-recteur », explique le dessinateur.

Après son service militaire en Allemagne, Bernard revient à l’UCLouvain pour passer son agrégation. Diplôme en poche, il devient professeur de sciences humaines à l’École supérieure des Arts Saint-Luc à Liège. Depuis la réforme Marcourt, « qu’il faudrait réformer », estime-t-il, Bernard constate un déraillement : « Les étudiants sont de plus en plus seuls, errant dans un parcours académique de plus en plus étalé. »

Une variété pertinente

La force de sa formation ? « Ce qui m’a permis de faire mon trou, d’être un interlocuteur pertinent pour le dessin de presse, c’est la variété des cours que j’ai suivis à l’université. J’étais sans doute un des seuls dessinateurs à être à l’aise avec des notions d’économie, de sociologie ou de philosophie. » Concernant la formation artistique, il constate : « Le cursus est fragmenté, les étudiants imaginent leur formation à la carte, ils ne voient plus l’intérêt d’une formation intégrant des cours de philo ou de socio ». Espérons que cela ne nous prive pas de l’émergence de nouveaux dessinateurs talentueux comme Kanar.

Alain Nassogne
Pôle web UCLouvain

Kanar y croit toujours, éditions La Lettre Volée

Kanar (Bernard Querton), diplômé en communication sociale en 1990.

Article paru dans le Louvain[s] de mars-avril-mai 2020