Comment sauver les insectes du dérèglement climatique?

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Communiqué de presse - Recherche UCLouvain

En bref :

  • 70 scientifiques, dont 3 chercheurs de l’UCLouvain, alertent sur la disparition des insectes des suites du dérèglement climatique
  • Sans mesures prises pour protéger ces piliers de nos écosystèmes, nous réduirions notre capacité à construire un avenir durable
  • Les scientifiques donnent plusieurs pistes d’action impliquant pouvoirs publics et citoyens

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Kévin Tougeron, chercheur à l’Earth and Life Institute à l’UCLouvain : gsm sur demande

De par leur petite taille et leur incapacité à réguler leur température corporelle, les insectes s’avèrent particulièrement sensibles aux changements environnementaux. le réchauffement global et l’augmentation des événements climatiques extrêmes, alliés à l’utilisation massive de pesticides, entraînent la mort de millions d’individus et l’extinction d’espèces.

Ce constat édifiant, établi par plusieurs recherches, a des répercussions potentiellement graves sur la stabilité et le fonctionnement des écosystèmes. La chute des populations d’insectes affecte la pollinisation, le contrôle des maladies et des ravageurs agricoles, le recyclage de la matière organique…Un chiffre pour comprendre l’ampleur du désastre potentiel : environ 80% des plantes cultivées dépendent des insectes pour se développer.

Quelles actions à grande échelle ?

Dans une synthèse parue dans le journal Ecological Monographs, environ 70 chercheur·ses, dont trois issus de l’Earth and Life Institute de l’UCLouvain, alertent sur la gravité de la situation et l’urgence d’agir, à la fois pour préserver la biodiversité et pour le maintien d’activités comme l’agriculture.

Premier levier d’action : les politiques publiques. Elles doivent préserver des refuges microclimatiques appropriés, l’accès à une source d’eau et l’accès à une source nutritive sans pesticides. Ce sont trois éléments essentiels à la survie des insectes face aux extrêmes climatiques. Les zones naturelles existantes doivent donc être strictement préservées, voire étendue. L’agriculture doit également être repensée, en mettant l’accent sur l’agroécologie.

Comment agir individuellement ?

Les gestes posés par les individus ou les collectivités locales, même peu couteux, peuvent faire une grande différence. Exemples : les bas-côtés des routes, les espaces verts publics et les jardins individuels constituent des habitats et des refuges importants pour les insectes, en particulier dans les villes, où les effets des extrêmes climatiques sont souvent exacerbés.

Aménager une parcelle fleurie et de plantes sauvages dans son jardin, voire un rebord de fenêtre s’avère vite très utile. Ce jardinage respectueux des insectes réduit l'empreinte carbone et nous récompense sous la forme d'une abondance florale et de produits comestibles, appréciée par les humains et leurs amis à six pattes.

Publié le 17 novembre 2022