COVID : le respect des mesures sanitaires en net recul en 12 mois

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En bref :

  • Depuis 1 an, des scientifiques de l’UCLouvain analysent le respect des gestes barrières (lavage des mains, port du masque, limitation des contacts sociaux, distanciation physique), dans le cadre de la pandémie de covid19
  • Résultats ? Le suivi des règles a diminué à travers le temps, dû à une lassitude ; après 1 an, c’est le lavage des mains qui persiste le plus ; dernier réflexe en date : l’aération plus fréquente des locaux

Contact(s) presse :   

Olivier LUMINET, professeur à la faculté de psychologie de l’UCLouvain, gsm sur demande
Robin WOLLAST, chercheur à l’UCLouvain et Stanford University : robin.wollast@hotmail.com

Lavage des mains, port du masque, limitation des contacts sociaux, distanciation physique : ces quatre comportements se sont brusquement invités dans le quotidien des Belges lors de l’apparition du covid19. Ces gestes avaient pour objectif de juguler la propagation du virus. Mais au fil des mois et au gré de l’évolution de la pandémie, les citoyen·nes ont eu tendance à moins respecter ces mesures. C’est ce qui ressort d’une étude de l’UCLouvain et du FNRS, avec le soutien de la Fondation Louvain.

En se basant sur les réponses fournies par 593 participant·es belges francophones à 4 moments cruciaux de la pandémie (fin avril 2021 ; fin juin 2021 ; fin novembre-début décembre 2021 ; mi-mars 2022), les responsables de l’étude ont analysé l’évolution du respect de ces recommandations sanitaires. Leur objectif ? Prédire l’application des comportements de santé à travers le temps, en fonction de l’évolution de la pandémie, des règles fixées par les autorités politiques, de variables démographiques (âge, genre, éducation), psychologiques (perception des risques, sensibilité aux normes sociales) et du niveau de bien-être et de santé mentale de la population.

Principaux résultats de l’étude :

  • De manière générale, le suivi des règles a diminué à travers le temps. L’étude souligne ainsi « une lassitude de la population par rapport à l’application de ces comportements à partir de fin novembre » et une « diminution importante du niveau d’adhésion » lors de la dernière collecte de données, en mars 2022.
  • En dernière position en avril 2021, le lavage des mains est aujourd’hui plus respecté que les autres comportements : en mars 2022, 6 répondant·es sur 10 se lavent (modérément ou fréquemment) les mains, quand à peine plus d’un tiers des participant·es à l’étude affirment encore suivre les trois autres recommandations. « Port du masque, distanciation physique et limitation des contacts sociaux sont nettement plus coûteux en termes psychologiques », analyse Olivier Luminet, professeur à la faculté de psychologie de l’UCLouvain.
  • Lors des 4 prises de mesures, les scientifiques ont notamment observé que les femmes affirment se laver les mains plus fréquemment que les hommes, que les jeunes (18-35 ans) suivent moins les comportements sanitaires et que cet écart entre générations s’est creusé à travers le temps pour la limitation des contacts sociaux, distanciation physique ou encore que les personnes disposant d’un niveau d’éducation plus élevé (Master) tendent à moins adhérer aux comportements sanitaires.
  • Lors de la dernière collecte de données, les responsables de l’étude ont mesuré un comportement supplémentaire : l’aération des espaces fermés. Les résultats montrent que 12% des sondé.es le font très fréquemment, 29% à un niveau modéré, 37% à un niveau faible et 22% à un niveau très faible.

« La hausse observée ces derniers jours dans les infections et les hospitalisations rappelle que les comportements sanitaires restent importants à préserver dans certaines circonstances. Il est donc crucial d’examiner les facteurs qui peuvent expliquer l’application plus ou moins rigoureuse de ces comportements de santé si de nouvelles vagues d’infection devaient se présenter. Par ailleurs, même si ces comportements sanitaires ne sont plus obligatoires que dans quelques contextes (transports publics, milieux médicaux), leur application reste néanmoins utile pour maintenir une propagation faible du COVID-19 » explique Olivier Luminet, coordinateur de l’étude et professeur de psychologie de la santé à l’UCLouvain.

Publié le 28 mars 2022