Faut-il fêter Noël en période covid19 ? Réponses des expert·es UCLouvain

 

Dossier de presse

En bref :

L’UCLouvain propose 13 avis d’expert·es, à la veille des fêtes de fin d’année, afin de répondre à la question : doit-on fêter Noël, et donc se déconfiner, dans le contexte actuel ?
Et si oui, doit-on s'attendre à une 3e vague du covid19 ? Une manière d'anticiper les scénarios de déconfinement possibles pour cette fin d'année.

Dossier de presse (photos, videos) : https://bit.ly/36UZcFe

Contact(s) presse :    
Jean-François Collet, professeur à l’Institut de Duve de l’UCLouvain : gsm sur demande, jean-francois.collet@uclouvain.be

 

La Noël lors de la grippe espagnole a été suivie d'une 3e vague de la pandémie

Faut-il célébrer les fêtes de fin d'année en 2020 ?
Selon Françoise Van Haeperen, historienne UCLouvain, spécialiste de l’Antiquité, « nous n’avons pas toujours fêté Noël : les Chrétiens ont commencé à célébrer cette fête en 336 à Rome et elle s’est ensuite lentement diffusée plus largement en Europe. »
Depuis, Noël a fait l’objet, à plusieurs reprises, d’interdictions, notamment en Angleterre au 17e siècle où cette fête était considérée comme une source de débauche. Cela a donné lieu à une série d’émeutes de la part des gens qui souhaitaient malgré tout célébrer Noël. Elle a également été interdite sous la Révolution française ou en URSS, de 1927 à 1935.

Quid d'une 3e vague ?
Si l’on prend l’exemple de la grippe espagnole, « là aussi, Noël est arrivé après la deuxième vague de cette pandémie qui a fait des millions de victimes. A l’époque, la deuxième vague s’était plus ou moins éteinte et les gens pensaient que la maladie est derrière eux. Ils ont donc célébré Noël, heureux de se retrouver. » Quelques semaines plus tard, la troisième vague éclatait...

Contact presse : Françoise Van Haeperen, historienne spécialiste de l’antiquité à l’UCLouvain : gsm sur demande, francoise.vanhaeperen@uclouvain.be

 

Un déconfinement trop rapide conduirait à une 3e vague

Faut-il célébrer les fêtes de fin d'année en 2020 ?
Selon Leïla Belkhir, infectiologue aux Cliniques universitaires Saint-Luc et professeure à Institut de recherche expérimentale et clinique de l’UCLouvain, la question des fêtes devrait davantage s’axer sur le ‘comment fêter Noël’ : « c’est plutôt ça la réponse, parce qu’il y a différentes façons de fêter Noël. Dans tous les cas, ce qui est sûr, c’est que fêter ‘à l’ancienne’, c’est-à-dire organiser une réunion de famille avec 15 personnes (grands-parents, enfants, jeunes adultes) dans une même pièce durant plusieurs heures, ce n’est pas du tout conseillé. Ça risquerait de relancer l’épidémie. »

Quid d'une 3e vague ?
Pour l’infectiologue UCLouvain, l’idée est justement de tout mettre en œuvre pour qu’il n’y ait pas de 3e vague. La première crise a eu des répercussions colossales : « elle a épuisé le personnel soignant, avec des répercussions au niveau économique et sur la santé mentale d’un très grand nombre de personnes. La 2e vague a rajouté une couche à cet épuisement. Il faut donc vraiment espérer qu’il n’y ait pas de 3e vague, sinon ce sera vraiment catastrophique, pas seulement au niveau hospitalier, mais à tous les niveaux. »  

Contact presse : Leïla Belkhir, infectiologue aux Cliniques universitaires Saint-Luc et professeure à Institut de recherche expérimentale et clinique de l’UCLouvain : leila.belkhir@uclouvain.be ou via le service presse St Luc (02 764 11 45)

 

Comment faire pour protéger les personnes vulnérables ?

Faut-il célébrer les fêtes de fin d'année en 2020 ?
Selon Xavier Wittebolle, réanimateur aux Cliniques universitaires Saint-Luc, la question n’est pas de savoir si oui ou non on pourra fêter Noël, « c’est plutôt de savoir comment on pourra le fêter, de manière à faire en sorte que les personnes qui pourraient avoir des facteurs de risque ne rencontrent pas le virus, et donc comment faire pour protéger ces personnes afin qu’il n’y ait pas de nouveaux patients qui développent des infections sévères, et qui doivent être admis aux soins intensifs. » La question à se poser, c’est donc : ‘comment faire ?’ plutôt que ‘faut-il le faire ?’. « Il faut rester prudent : ne pas vivre dans la crainte absolue, mais tout en restant prudent, en particulier par rapport aux personnes les plus fragiles, qui sont le plus à risque de développer des infections sévères. »

Quid d'une 3e vague ?
Il est clair, pour Xavier Wittebolle « qu’une nouvelle vague sera problématique en termes d’occupation des lits d’hôpitaux, des soins intensifs et surtout de possibilité de soigner les autres patients, parce qu’il y a toute une série de patients qui sont moins bien soignés, faute de place et de personnel disponible ou qui ne se rendent plus à l’hôpital à cause des craintes… »

Contact presse : Xavier Wittebolle, réanimateur aux Cliniques universitaires Saint-Luc : xavier.wittebolle@uclouvain.be ou via le service presse St-Luc (02 764 11 45)

 

Un seul jour de relâche pourrait être lourd de conséquences

Faut-il célébrer les fêtes de fin d'année en 2020 ?
Selon Niko Speybroeck, épidémiologiste UCLouvain, « il faut appliquer le principe de précaution et ne pas relâcher les mesures. Les modèles indiquent que relâcher tout, même un seul jour, pour fêter noël risque de ruiner des efforts de plusieurs mois. Même un relâchement limité n’est pas une décision à prendre à la légère. La question de Noël est aussi accompagnée d’autres défis comme le nouvel an : la période d’incubation est d’environ 6 jours donc les personnes infectées lors de la fête de Noël seront propagateurs 6 jours plus tard, soit exactement au nouvel an ! »

Quid d'une 3e vague ?
La manière de fêter Noël sera un choix politique, pour Niko Speybroeck. « Ce sont les politiques qui devront appliquer un arbitrage délicat. Si on veut fêter Noël à peu près normalement, il faudra prendre d’autres mesures fortes ailleurs, pour tenter d’éviter une 3e vague. Comme par exemple discuter la question de l’ouverture des écoles. Les décideurs devront tenir compte à la fois d’enjeux tels que la santé mentale et une règle à priori assez simple : veiller à diminuer les contacts. »

Contact presse : Niko Speybroeck, épidémiologiste UCLouvain : gsm sur demande, niko.speybroeck@uclouvain.be

 

Faire la fête, oui, mais pas n’importe comment !

Faut-il célébrer les fêtes de fin d'année en 2020 ?
Selon Michel Dupuis, philosophe UCLouvain, il faut, certes, fêter Noël cette année, « mais pas n’importe comment ! Il faut avant tout retrouver le sens de cette fête. »
C’est quoi le sens des fêtes de fin d’année ? « Ce n’est pas uniquement un moment important pour la vie économique et les commerces, ce n’est pas qu’une tradition folklorique, c’est aussi un moment de retrouvailles, en famille, autour de quelque chose d’inhabituel. »
Pour Michel Dupuis, Noël, c’est la fête de l’inattendu, « et les circonstances actuelles sont justement l’opportunité de se reposer la question du sens de Noël, de ce que ça peut nous apporter. »

Quid d'une 3e vague ?
Dans les mois qui viennent, « il faudra rester motivés pour faire face à la lassitude, à l’usure émotionnelle. » Et Michel Dupuis de revenir à la notion de la célébration : « les fêtes, ça sert à quoi ? Ce sont des oasis dans la traversée du désert, ce sont ces petits moments où on peut faire une pause, où on s’arrête, où on regarde autour de soi. On se regarde soi-même, on se regarde les uns les autres, et puis on reprend la marche. »

Contact presse : Michel Dupuis, philosophe UCLouvain : gsm sur demande, michel.dupuis@uclouvain.be

 

La famille est source de support social

Faut-il célébrer les fêtes de fin d'année en 2020 ?
Selon Vincent Lorant, sociologue de la santé à l’UCLouvain, la question ne se pose pas : « la population va fêter Noël. Elle l’a fêté pendant des milliers d’années, elle va continuer à le faire. » La bonne question serait plutôt de savoir comment fêter Noël.
Pour le sociologue UCLouvain, Noël, c’est d’abord un événement social qui met en avant la réunion des familles : « Noël touche aussi à la dimension spirituelle de l’être humain. Enfin, Noël met en avant le don et le contre-don, c’est-à-dire surtout les liens entre les personnes, au-delà des aspects pratiques et matériels. Je n’imagine pas une société sans ces trois éléments. »
Les risques créés par la pandémie pour la santé sont importants, « mais les autres éléments, moins médiatisés, sont tout aussi importants. La population ne s’y trompe pas : les meilleures règles sont celles qui sont adoptées par la population. »

Quid d'une 3e vague ?
« Pourquoi partir du principe que Noël risque de créer d’office une 3e vague ? Noël, c’est deux choses. D’abord un événement familial et/ou social au sein de bulles sociales restreintes… qui ont d’ailleurs continué à être activées pendant la pandémie. Cet aspect microsocial ne devrait pas susciter un risque de 3e vague. » A côté, il y a le macro-social qui, lui, est source de risques, avec des grands évènements, les transports, les commerces…
Vincent Lorant rappelle que 60 % des contaminations sont dus à 10 % de la population, ce sont les super-contaminateurs. « Je ne vois aucune raison qui justifie que l’on pénalise 90 % de la population, c’est-à-dire ceux qui se comportent bien. Quand on voit ce que la population a accepté de faire jusqu’à aujourd’hui, il n’est pas sûr qu’affecter les bulles sociales soit une bonne idée. »

Contact presse : Vincent Lorant, sociologue de la santé à l’UCLouvain : gsm sur demande, vincent.lorant@uclouvain.be

 

Un moment atypique dans les habitudes de consommation

Faut-il célébrer les fêtes de fin d'année en 2020 ?
Selon Ingrid Poncin, spécialiste du digital marketing à l’UCLouvain, les fêtes de fin d’année constituent une situation de consommation exceptionnelle, que l’on soit en confinement ou pas. « Donc, il est très difficile de se prononcer sur ce qui va se passer, en termes de consommation. »
Par contre, la bonne question est de savoir si le confinement va changer certains comportements des consommateurs ? Lors de la 1ère vague, la chercheuse UCLouvain a pu constater que le confinement a conduit une plus grande partie des consommateurs à se diriger vers du circuit court et des opérateurs locaux, et donc « à adopter des comportements qui finalement ont été plus durables sur de nombreux aspectsMalheureusement, ces comportements ont disparu dès le déconfinement. »

Quid d'une 3e vague ?
Pour Ingrid Poncin, « c’est la répétition de ces périodes de confinement qui pourrait amener à pérenniser ces nouveaux comportements de consommation. » Du positif donc, mais pas uniquement : « il y a également eu une flambée de l’e-commerce, et malheureusement cette montée en puissance a davantage profité aux grands opérateurs (GAFA), qu’aux commerçants belges. » L’explication ? Ces mastodontes du commerce en ligne bénéficient d’avantages concurrentiels importants en termes de prix, de service et de logistique.
Du coup, tout est perdu pour les commerçants wallons et belges ? « Non ! S’ils parviennent à intensifier leur présence en ligne, leur statut d’opérateur multicanal, soit le fait d’avoir un point d’ancrage local avec un magasin, et d’être aussi un opérateur e-commerce, constituera un avantage. Le consommateur belge préfère privilégier un commerce local, même si c’est pour y faire des achats en ligne, plutôt que de passer par un pur player. »

Contact presse : Ingrid Poncin, professeure de digital marketing à la Louvain School of Management de l'UCLouvain : gsm sur demande, ingrid.poncin@uclouvain.be

 

Les citoyens ont besoin d’un partage social pour clore l’année

Faut-il célébrer les fêtes de fin d'année en 2020 ?
Selon Olivier Luminet, psychologue de la santé à l’UCLouvain, la fête de Noël doit être célébrée mais on a sous-estimé le degré de responsabilité de la population belge. « Les gens sont prêts à faire des efforts énormes et à ne pas fêter Noël en grand groupe, ça leur fait peur ». La population belge semble disposée à élargir un peu sa bulle de quelques personnes mais pas plus. Cela montre le grand sens des responsabilités de la population. Voir des gens, oui mais se préserver et surtout préserver les autres.

Quid d'une 3e vague ?
Des leçons ont été tirées de la 2ème vague. Les psychologues s’intéressent aux mécanismes d’apprentissage et aux corrections qui en découlent. « Je pense qu’on ne risque pas une 3ème vague dans le sens ou l’effet de désillusion de la 2 ème vague garantit que la population va faire très attention pour éviter un nouveau confinement ».

Contact presse : Olivier Luminet, professeur de psychologie de la santé à l’UCLouvain : gsm sur demande, olivier.luminet@uclouvain.be

 

Impact dramatique sur les faillites des PME

Faut-il célébrer les fêtes de fin d'année en 2020 ?
Selon Mikael Petitjean, économiste UCLouvain, les fêtes sont un moment très important pour le tissu économique local, pour les PME, qui sont aujourd’hui en grandes difficultés. « Qu’il y ait déconfinement ou non, la consommation se fera de toute façon. Mais principalement en faveur des multinationales, qui sont très bien organisées sur le plan numérique. Et ce seront les PME qui seront donc les premières victimes des restrictions actuelles. »
Le but aujourd’hui, pour l’économiste UCLouvain, c’est que « la société soit attentive à préserver la confiance des citoyens, qui sont aussi des consommateurs. Cette confiance est très importante, car elle est aussi un vecteur de croissance économique sur le long terme. La confiance est à la base de tout : de nos relations humaines, comme de notre développement économique. »

Quid d'une 3e vague ?
S’il devait y avoir une 3e vague, nous assisterions à un phénomène de destruction créatrice, soit la disparition de nombreuses initiatives, suivie par la création de nouvelles entreprises : « c’est un phénomène extrêmement douloureux. La société s’en relèvera, certes, mais entretemps, il faudra faire en sorte qu’un maximum de PME puisse malgré tout survivreEt donc, axer la politique de redressementen priorité vers ce secteur-là. »

Contact presse : Mikael Petitjean, professeur à la Louvain School of Management de l’UCLouvain : gsm sur demande, mikael.petitjean@uclouvain.be

 

Faire la fête, autrement, à l’exemple des familles migrantes

Faut-il célébrer les fêtes de fin d'année en 2020 ?
Selon Jacinthe Mazzocchetti, anthropologue UCLouvain, il sera possible de fêter Noël « mais différemment puisqu’il est plus que probable que dans un mois la situation sanitaire restera inchangée par rapport à ce qu’on connaît aujourd’hui. »
Il s’agira d’être créatifs, pour être en lien. Et ce, en intégrant la notion de distance : « on a beaucoup à apprendre des familles migrantes transnationales, qui depuis de nombreuses années, ont réinventé le fait d’être ensemble, tout en étant séparés. Une autre piste, c’est de changer les modalités classiques, comme voir moins de personnes, mais avec plus de temps de qualité, ou planifier des réunions en extérieur. »
La crise du covid-19 et les diverses mesures prises par le gouvernement ont agi comme révélateur et accélérateur de dynamiques sociales qui étaient déjà présentes. « Le temps des fêtes peuvent être un moment particulièrement difficile pour les personnes plus fragiles, seules, en précarité. La crise risque d’accentuer encore ces difficultés. » La question à se poser : « que va-t-on mettre en place pour soutenir ces personnes, mais aussi les travailleurs, les travailleuses qui sont à leurs côtés ? » Pour Jacinthe Mazzocchetti, la solidarité envers ces personnes est un enjeu-clé, tout particulièrement cette année qui a sorti de l’ombre les inégalités structurelles qui traversent notre société et qui, en vis-à-vis, « est venue rappeler à beaucoup d’entre nous nos conforts mais aussi nos fragilités. »

Quid d'une 3e vague ?
Pour l’anthropologue UCLouvain, « les conséquences en termes de santé mentale, de précarité, d’inégalité, vont d’emblée s’accroître. On le voit déjà entre la 1ère et la 2ème vague, et ce sur de nombreux publics : les jeunes, les personnes fragilisées, les personnes âgées, les personnes en situation de pauvreté, mais aussi de plus en plus le personnel soignant. »

Contact presse : Jacinthe Mazzocchetti, anthropologue UCLouvain : gsm sur demande, jacinthe.mazzocchetti@uclouvain.be

 

Reposer la question des valeurs familiales

Faut-il célébrer les fêtes de fin d'année en 2020 ?
Selon Bernard Fusulier, sociologue de la famille à l’UCLouvain, qu’il y ait confinement ou pas, Noël sera fêté d’une manière ou d’une autre. Pourquoi ? « Au-delà de son aspect religieux, festif et commercial, nous savons que la Noël est surtout une célébration de la famille. Noël est une épreuve familiale dans le sens où elle exprime la capacité – ou l’incapacité – d’une famille de manifester la force des relations familiales entre les individus qui la composent. » Ces liens familiaux forts ont un rôle protecteur, et il faut en prendre conscience. Ils sont souvent activés quand ça va mal. Mais ils doivent aussi être entretenus à travers des rites, comme les anniversaires, les mariages, les enterrements. Pour Bernard Fusulier, la Noël est probablement le plus grand rite annuel. « Inévitablement, la crise sanitaire va nous inviter à faire des choix qui peuvent être très compliqués : qui on voit, et qui on ne voit pas ? On va devoir en quelque sorte expliciter une hiérarchie de priorités. »

Quid d'une 3e vague ?
« Il me semble impossible de faire une prospective sérieuse, d’autant plus que nous sommes, toutes et tous, plongés dans un monde devenu tellement incertain qu’il faut quasiment vivre jour après jour, semaine après semaine, mois après mois. » D’après Bernard Fusulier, la temporalité – comme l’espace – se rétrécissent et cette question « de quoi demain sera fait ? » est devenue lancinante et moralement épuisante, contribuant à une morosité ambiante. « Et donc, c’est assez difficile de se projeter dans une 3ème vague. Anticipons en tous cas une lassitude de la population. »

Contact presse : Bernard Fusulier, sociologue de la famille à l’UCLouvain : gsm sur demande, bernard.fusulier@uclouvain.be

 

Réinventer Noël dans les maisons de repos

Faut-il célébrer les fêtes de fin d'année en 2020 ?
Pour Isabelle Gilard, gériatre aux Cliniques universitaires Saint-Luc, on pourra certainement fêter Noël et la nouvelle année, mais pas comme avant. « Il va falloir réinventer Noël, être imaginatifs. » Les gestes barrières sont là pour pouvoir quand même se voir dans un environnement sécurisé en respectant la distance, le lavage des mains et le port du masque. « Mais par contre, en ce qui concerne les personnes âgées qui sont en maison de repos, là il ne sera pas possible d’organiser des grandes fêtes animées avec les familles. C’est vraiment faire rentrer le loup dans la bergerie, et finalement mettre à mal toute la politique de prévention mise sur pied depuis plusieurs mois. »

Quid d'une 3e vague ?
Les personnes âgées les plus fragiles sont aussi celles qui meurent le plus du Covid-19. L’âge est l’un des principaux facteurs de risque. « Le confinement en lui-même a vraiment des effets particulièrement négatifs sur nos populations âgées. Parce qu’ils mangent moins, ils sortent moins, ils ont moins de contacts sociaux. On paierait les conséquences d’un 3ème confinement pendant plusieurs mois. Le premier confinement laisse encore des traces dans nos services. S’il y a une 3ème vague, ça va être vraiment catastrophique. »

Contact presse : Isabelle Gilard, gériatre aux Cliniques universitaires Saint-Luc, isabelle.gilard@uclouvain.be ou via le service presse des Cliniques (02 764 11 45)

 

Se restreindre à la bulle familiale pour éviter l’épuisement du personnel hospitalier 

Faut-il célébrer les fêtes de fin d'année en 2020 ?
Selon Andréa Penaloza, urgentiste aux Cliniques universitaires Saint-Luc, nous vivons une année qui n’est pas comme les autres. On ne pourra pas répéter les fêtes comme nous l’avons fait les années précédentes, aussi bien Noël en famille élargie que Nouvel an entre amis. « Il faudra revoir très largement à la baisse le nombre de personnes réunies. Ce genre de rendez-vous rime avec grandes tablées et donc des moments où on enlève son masque pour manger, des soirées à rallonge. Or, cette année, ce sera impensable ! » Pour Andréa Penaloza, ils’agiravraiment de se restreindre à la bulle familiale, « ou alors être inventif et prévoir une activité masquée avec une présence à l’extérieur, par exemple. »

Quid d'une 3e vague ?
« II ne faut pas cacher la vérité, la première vague a été très lourde à porter pour tout le personnel hospitalier, les urgences, dans les unités covid et les soins intensifs. » Aujourd’hui, l’hôpital reste sous tension. Le nombre de patients hospitalisés diminue, mais beaucoup restent aux soins intensifs. « Cela pose des problèmes pour hospitaliser d’autres patients qui ne sont pas covid, mais qui doivent bénéficier de soins intensifs. » Une 3ème vague viendrait à épuiser encore davantage des équipes qui ont tenu le coup à la force du moral. « La 2ème vague a fait beaucoup de malades parmi les soignants, donc une 3ème vague serait une chose très dure à vivre pour tout le personnel hospitalier. »

Contact presse : Andrea Penaloza, urgentiste aux Cliniques universitaires Saint-Luc,  andrea.penaloza@uclouvain.be  ou via le service presse St-Luc (02 764 11 45)

Publié le 26 novembre 2020