Communiqué de presse - UCLouvain 600e
En bref :
|
A l’occasion de la visite du Pape François célébrant les 600 ans de la création de l’Université de Louvain, le Saint-Père a rencontré la communauté universitaire, ce 28 septembre 2024. A cette occasion, un groupe de 50 étudiant·es, scientifiques et académiques lui a transmis une lettre, lue sur la scène de l’Aula Magna par la dramaturge Geneviève Damas. L’objectif de cette lettre était d’initier un dialogue avec le Pape au sujet des préoccupations autour des transitions qui animent la communauté UCLouvain : l’éco-anxiété, les inégalités, les racines philosophiques, la place des femmes dans la société et la sobriété.
Dans son discours adressé à l’assemblée et retransmis mondialement, le Pape François a saisi la balle au bond et répondu aux préoccupations exprimées. « Nous saluons cette entrée en dialogue. Nous constatons des convergences en rapport avec les inégalités environnementales et sociales que dénonce l’UCLouvain. Mais nous notons également une divergence majeure, en ce qui concerne la place des femmes dans la société », note Françoise Smets, rectrice de l’UCLouvain.
L’UCLouvain exprime son incompréhension et sa désapprobation quant à la position exprimée par le Pape François concernant la place des femmes dans l’Eglise et dans la société. « La femme est accueil fécond, soin, dévouement vital. » a-t-il déclaré. Une position déterministe et réductrice face à laquelle l’UCLouvain ne peut qu’exprimer son désaccord. L’UCLouvain s’affirme comme université inclusive et est engagée dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Elle réaffirme sa volonté pour que chacune et chacun s’épanouisse en son sein et dans la société, quelles que soient ses origines, son sexe ou ses orientations sexuelles. Elle appelle l’Eglise à emprunter le même chemin, sans aucune forme de discrimination.
En revanche, l’UCLouvain partage le constat du Pape François, qui s’est dit « frappé » par la question de l’avenir et de l’angoisse exprimée par la communauté universitaire. Il reconnaît que la religion peut devenir « un instrument de domination », ce qu’il qualifie de « blasphème ».
L’université salue également la position du Pape concernant la question climatique, soulignant que l’urgence dramatique de la question écologique vient « de l’indifférence des puissants qui privilégient toujours l’intérêt économique. Tant qu’il en sera ainsi, tout appel sera réduit au silence ou ne sera entendu que dans la mesure où il convient au marché. » L’UCLouvain rejoint le Pape quand il décrit l’expérience intégrale du parcours académique. Il rappelle qu’« on ne vit pas pour travailler, mais on travaille pour vivre ». Il souligne qu’un diplôme universitaire doit attester d’une capacité d’œuvrer « pour le bien commun. »