Professeur ordinaire à Saint-Louis (Bruxelles) et à l’UCL. Spécialiste du droit d’auteur, droit des médias, avocat au barreau de Bruxelles depuis 1988.
Que représentent pour vous les utopies du temps présent ?
Les utopies condensent les promesses d’un monde meilleur. Prenons l’internet. Dans les années 90, il a été vu comme un lieu d’émancipation, plein d’avenir radieux. Une utopie donc. L’internet dévoile aujourd’hui son versant commercial, et d’autres faces plus sombres. Au point d’inspirer des visions dystopiques sur la société de la surveillance. En débattre pour dissiper les illusions du progrès et de la décadence, et trouver le bon niveau de régulation d’internet, voilà ce qui m’intéresse. Est-ce le rôle d’une université de ranimer ce besoin d’utopies ?
Oui, parmi d’autres rôles, l’université doit entretenir la passion du savoir qui peut rendre le monde meilleur. En tant qu’enseignant, il faut donc croire et faire croire aux vertus du savoir. Mais encore: ne pas occulter le réel où l’on se moque souvent du savoir. Faisons aussi retomber les étudiants sur terre… sans qu’ils s’écrasent toutefois. En quoi ce thème concerne-t-il les étudiants ?
L’utopie, comme les étudiants, c’est l’avenir plein de possibles à explorer et réaliser. Les étudiants sont enclins à l’utopie. En tant qu’enseignant, on doit en prendre de la graine. Et, comme eux, garder le sens de la fête. Bon anniversaire à l’Utopie de More! Pour vous, que serait une utopie pour le temps présent ?
Toute utopie est une société rêvée. On peut rêver à une République de l’esprit alimentée par de riches échanges sur internet, par la création partagée en ligne. Si on rêve éveillé, on sait aussi que c’est une fiction, mais cela permet de marcher debout. |
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► Projet: Colloque "Les promesses de l'internet/utopies/dystopies" |