Yannick Vanderborght

Université Saint-Louis & UCL-Chaire Hoover 

Que représentent pour vous les utopies du temps présent ?

Elles nous invitent à réfléchir à ce qui devrait être, plutôt que de se contenter de ce qui est. Faire cela impose évidemment de bien comprendre le temps présent, d’en identifier les contraintes et d’en saisir les rouages. Il est également indispensable de jeter un regard vers le passé, pour tirer les leçons des utopies qui ont échoué, mais aussi pour y chercher de l’inspiration.

Est-ce le rôle d’une université de ranimer ce besoin d’utopies ?

Bien sûr ! L’université est l’un des rares lieux où l’on peut (pour combien de temps encore ?) échapper à la logique de l’urgence, du court-terme, et prendre le temps de lever les yeux pour regarder au loin. C’est un privilège immense qui nous est accordé, nous n’en sommes pas suffisamment conscients. Et la variété des savoirs à notre disposition est un atout considérable pour penser les utopies

En quoi ce thème concerne-t-il les étudiants?

Quand j’étais étudiant, l’un des livres à la mode était La Fin de l’Histoire de Fukuyama. Pas très enthousiasmant ! Heureusement, nos étudiants savent que l’histoire n’a pas de fin, et que l’avenir leur appartient. Je suis frappé, par exemple, de voir aujourd’hui de nombreux étudiants en économie réfléchir à des alternatives au modèle néo-libéral et consumériste. Ils portent un espoir que nous avons le devoir d’alimenter.

Quelle est votre utopie pour le temps présent ?

Un jour, Philippe Van Parijs m’a convaincu de m’intéresser à l’allocation universelle. Depuis, c’est l’utopie que je porte avec le plus de persévérance. Garantir un minimum de sécurité économique à chacun, c’est l’ingrédient essentiel d’une société plus juste

► Projet:

Colloque : "Basic Income, a utopia for our times?"