Aiko Cappe

Ne pas "faire parler" les animaux. Ne pas "faire penser" les arbres. Apprendre à écouter. Entendre. Douter, avec intuition.

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Sur cette photo, on voit celui que j’ai appelé dans mes notes de terrain « Big Euc ». C’est un très grand eucalyptus qui me faisait un peu peur et en même temps qui me rassurait. J’ai décidé d’installer ma tente à une vingtaine de mètres de lui. C’est là que j’ai installé la plupart de mes camps ensuite et ça a été l’un des lieux où je me suis le mieux senti dans cette forêt. Toujours dans cette ambiguïté entre être intimidée et être rassurée. Dernièrement, beaucoup de travaux dans la discipline acceptent et s’ouvrent complètement à la possibilité que les sociétés avec lesquelles les anthropologues travaillent ne sont pas exclusivement humaines. A la façon dont finalement les humains peuvent faire société aussi avec ces non-humains. Au croisement à la fois du penchant que la discipline semblait prendre et de mes intérêts personnels, je me suis dit que poser à des non-humains les questions qu’on pose à des humains était quelque chose qui ouvrirait probablement à d’autres formes de savoir. Pour l’instant je n’ai pas été déçue.

Aïko Cappe est doctorante à l'Institut des civilisations, arts et lettres de l'UCLouvain (INCAL)

Ne pas "faire parler" les animaux. Ne pas "faire penser" les arbres. Apprendre à écouter. Entendre. Douter, avec intuition. (Re)nouer avec ces continuités. Telles sont les ambitions qui ont guidé mes passions pour les animaux, et la nature plus largement, ainsi que mes projets de recherches, en tant que jeune anthropologue.