En 2007-2008, l’UCLouvain a invité la graveuse Catherine Keun pour une résidence sur le thème du corps et de ses représentations.
Le séminaire s'est déroulé à la fois sur les sites de Woluwe et de Louvain-la-Neuve. Des étudiant·es de 3e baccalauréat en médecine ont travaillé 30 heures avec l’artiste française. Après une approche théorique, ils·elles se sont initié·es aux techniques de la gravure et ont participé à une démarche créative inspirée par le domaine médical. Guidé·es par l’artiste, ils·elles ont opéré un rapprochement entre les outils et les gestes du plasticien et ceux du médecin. Un atelier de gravure a été aménagé dans un service d’anatomie de la faculté de médecine.
A Louvain-la-Neuve, Catherine Keun est intervenue 15 heures dans le cadre du cours théories et pratiques culturelles de la mineure en culture et création. Sur une période plus courte, elle a surtout abordé le dessin en relation, entre autres, avec des oeuvres du musée. Au terme du séminaire, les étudiant·es ont exposé le fruit de leurs expériences plastiques en dialogue avec des oeuvres de l’artiste et du musée de Louvain-la-Neuve. De plus, une journée d’étude a été l’occasion de rencontres et d’échanges entre médecins, historien·nes de l’art, philosophes, sociologues, artistes et étudiant·es sur la question du corps.
Le programme « Artistes en résidence » a été financé grâce à la générosité des mécènes de la Fondation Louvain.
Retour sur le séminaire
Au terme du premier quadrimestre de cette année académique, on peut dresser un bilan rapide de la résidence de la graveuse Catherine Keun dont le séminaire, portant sur le thème du corps, s’est déroulé à la fois sur les sites de Bruxelles et de Louvain-la-Neuve.
A Bruxelles
A Woluwe, explique avec enthousiasme le Professeur Marc Crommelinck, un des responsables du cours « Culture(s), création et pratiques médicales » dans lequel s’est inscrit le séminaire de C. Keun, quinze étudiants de 3ème Bac de médecine et une étudiante de Louvain-la-Neuve ont travaillé, sous le conduite de l’artiste, avec une presse professionnelle.
Accompagnés par l’artiste en résidence, les étudiants ont découvert les techniques de la gravure et ont travaillé avec des éléments médicaux de récupération tels que des radiographies ou des scalpels. Chacun a abordé, dans son travail de création, la question du corps sous un angle singulier, raconte Catherine Keun. Certains ont choisi comme thème « le don d’organe comme acte d’amour ». D’autres ont traité de la dualité « médecine et affectivité ». D’autres encore ont creusé la question du vivant et de la mort…
On l’aura compris, l’artiste ne s’est pas contentée d’initier les étudiants à une pratique artistique et à de nouveaux modes d’expression. Je les ai poussés à s’interroger en profondeur sur le processus créatif en acceptant d’être surpris et de se remettre constamment en question. Il leur a fallu un temps de mûrissement pour qu’ils saisissent l’ampleur de ma demande. Au terme du séminaire, j’estime que le pari est gagné.
A Louvain-la-Neuve
Dans une extension du musée de Louvain-la-Neuve, soixante étudiants issus de toutes les Facultés ont participé au séminaire de Catherine Keun. Répartis en sous-groupes, ils ont pu bénéficier, chacun, d’au moins huit heures d’atelier avec l’artiste. On a dû refuser du monde, précise le Professeur Ralph Dekoninck, manifestement ravi du succès et de la qualité de cette résidence. Et le responsable académique du séminaire « artiste en résidence » de cette année d’ajouter : Les résultats sont étonnants si l’on considère le peu de temps passé avec l’artiste.
Cette rencontre avec les étudiants de Louvain-la-Neuve était passionnante, renchérit Catherine Keun. En un temps très court, ils ont non seulement découvert de nouveaux modes d’expression, mais ils ont aussi commencé à porter un autre regard sur la vie, le corps et ses représentations. L’artiste s’est aussi déclarée très heureuse de la collaboration efficace du musée dont les œuvres ont nourri le travail des étudiants.
Précisons encore qu’une autre partie du séminaire s’est déroulée en auditoire avec le Professeur Dekoninck, ce qui a permis d’allier pratique artistique et réflexion élargie sur le corps.