La recherche dans le domaine du spatial

De l’ISS à la terre pour étudier le mouvement

Entre 0 et 8 ans, notre cerveau apprend à coordonner nos mouvements, anticiper les situations et s’adapter à l’environnement. L’enjeu ? Contrer la force de charge due à la gravité et à l’inertie en exerçant une pression sur les objets et les empêcher de tomber.

Jean-Louis Thonnard et Philippe Lefèvre (Faculté des sciences de la motricité et École polytechnique de Louvain) tentent de comprendre le rôle joué par la gravité sur la préhension des objets sur terre. Et dans l’espace. Une dizaine d’astronautes ont déjà travaillé avec eux, dont Thomas Pesquet. Le projet, dénommé GRIP, une des trois recherches spatiales prioritaires au niveau international, est financé par l’Agence spatiale européenne (ESA) et BELSPO.

 

Reproduire les conditions d'un vol parabolique... en planeur

A l’UCLouvain, le Prof Philippe Chatelain et son équipe réalisent de courtes expériences à bord d’un planeur qui reproduit les conditions d’un vol parabolique comme l’avion AIRBUS A310 « Zero-G » de l’ESA. Le principe de construction d’une parabole aérienne est de communiquer à l’appareil un impulsion initiales à 45° puis, au cours de l’ascension, on coupe les moteurs.

Lors d’un vol parabolique, on crée une situation de micropesanteur pendant une vingtaine de secondes. L’idée ici est d’utiliser un planeur pour réaliser cette condition, ce qui permet d’obtenir les notions de physique liées à l’absence de pesanteur. Une telle plateforme a plusieurs avantages. Elle permet notamment d’étudier des phénomènes qui, sur Terre, sont masqués ou modifiés par la pesanteur, à un coût qui la rend accessible pour de l’apprentissage par projet chez les plus jeunes ou pour des chercheurs qui ont un besoin de validation d’un équipement. Un pionnier des vols paraboliques de l’ESA, Vladimir Pletser, est sorti de notre université et collabore avec l’équipe de Philippe Chatelain.

Systèmes de traitement de données de télédétection pour suivre la production agricole et les changements d'utilisation du sol pour le climat et la biodiversité 

A l’UCLouvain, le Prof Pierre Defourny et son équipe développent des méthodes et des systèmes open source de traitement en temps réel des big data acquises par l’observation de la terre par satellite pour surveiller l’évolution des surfaces terrestres. 

La suite des satellites européens Sentinel et les données issues du New Space ont révolutionné le domaine. Ainsi, le suivi des productions agricoles en temps réel grâce au système Sen4CAP développé récemment permet la mise en place de la nouvelle Politique Agricole Commune en Europe.  A l’échelle mondiale, les cartes annuelles produites pour détecter les changements d’utilisation du sol améliorent les modèles climatiques du GIEC et le suivi de la biodiversité.

                                                     

Nanosatellite et changement climatique

Les Professeur·es Christophe Craeye, Sébastien Lambot et Véronique Dehant développent un projet de nanosatellite, L2UNA, avec l'université du Luxembourg qui fera du GNSS-R (Reflected Global Navigation Satellite System). Objectif : faire de l'agriculture de précision et observer le changement climatique. Ce projet est actuellement financé par un FSR (Fonds spécial de recherche).

Radioscience sur Mars

Les Professeur·es Christophe Craeye, Sébastien Le Maistre et Véronique Dehant travaillent sur un projet de radioscience sur la planète Mars impliquant un design d'antenne et de l'analyse de données pour obtenir de l'information sur l'intérieur et la rotation de Mars. Ce projet s’inscrit dans le cadre de ExoMars, financé par BELSPO-PRODEX, reporté à cause de la guerre en Ukraine.