Claire Mc Gahan - Promotion 2014

Claire

Mc Gahan

Technical Scientific Department & Raw Materials R&D

Qui est Claire Mc Gahan ?

Je suis diplômée en Sciences, Technologies et Qualité des aliments (promotion 2014). Je travaille depuis 2014 dans la multinationale Ferrero et, en ce moment, je travaille comme spécialiste R&D matières premières en laboratoire. Parallèlement à cette fonction, je coordonne les partenariats de recherche entre tous les laboratoires spécialisés dans les matières premières en Italie et le Centre d’Innovation Ferrero de Singapour, une fonction que j’adore et qui me permet d’acquérir beaucoup de connaissances en ce qui concerne les nouveaux chantiers de recherche sur l’alimentation, intégrant également de nouvelles matières premières et en particulier celles de l’écosystème asiatique.

Cela peut paraitre surprenant pour des personnes de ma génération de travailler depuis maintenant quelques années dans la même multinationale. En ce qui me concerne, je vis cela comme une chance et un avantage. Cela m’aura permis de rentrer vraiment dans la dynamique et la vision de la boite, que ce soit par rapport à la compréhension de son statut actuel grâce à son passé comme à la construction de son futur. Qu’est-ce qui a été à l’origine de son succès ? Qu’est-ce qui l’a vraiment démarquée de ses concurrents ? Il est difficile d’apprendre à connaitre 36 000 personnes, plus de 60 produits et 20 sites productifs en seulement quelques mois (sans compter toutes les boites acquises par le groupe depuis 2015). L’avantage surtout d’évoluer dans une structure éléphantesque, c’est bien sûr la diversité offerte en termes d’expériences professionnelles. J'ai commencé à travailler sur l’optimisation des processus de production en Italie à Alba. Alba, c'est la petite ville italienne (30 000 habitants) au milieu des vignobles où le pâtissier Ferrero, en 1947, a inventé l’ancêtre de la crème Nutella. C'est vraiment le berceau historique du groupe international. Après un an ici, je suis passée en production en Allemagne près de Francfort dans la deuxième usine de production de Ferrero. J’y ai passé seulement quatre mois parce qu'on ouvrait un nouveau laboratoire de R&D en Flandre. Je suis donc revenue en Belgique pendant deux ans et demi, et au terme de cette expérience j'ai été rappelée pour un autre travail en R&D, ici à Alba.

J’ai appris l’italien grâce à un ERASMUS de 6 mois à Bologne durant ma première année de Master. Ça m'a permis, entre autres, d’acquérir de bonnes bases en italien, langue dans laquelle je suis à l’aise depuis la première expérience en production chez Ferrero (et puis, avoir un futur mari italien, ça aide également !). L’allemand ça a été plus difficile, je ne suis restée que quatre mois. Ça n'a pas été suffisant pour faire de moi une bilingue, mais en fait, l'important face à des interlocuteurs qui ne sont pas à l’aise en anglais, c'est de rester ouvert, de manifester qu’on a envie de comprendre et de faire des efforts.

R&D chez Ferrero qu’est-ce que ça veut dire ?

Mon travail consiste à coordonner des projets de recherches à court et à long termes sur les matières premières utilisées dans nos produits (ça va du cacao aux noisettes, en passant par le lait, tout ce qui peut rentrer dans une nouvelle recette de produits). Par exemple nous allons travailler sur l’origine, la nature, la qualité et la fraicheur des matières premières mais aussi sur les différentes technologies disponibles (ou non) pour les intégrer de la meilleure manière qui soit dans nos produits. Il y a énormément d’innovation derrière les productions alimentaires et c’est une chance d’y prendre part.

Enfin, une partie significative de mon travail consiste à contrôler la conformité des matières premières innovantes utilisées avec l’ensemble des références législatives en vigueur (qui sont régulièrement mises à jour) mais également avec les exigences du Groupe Ferrero. Car le Groupe a établi toute une série de critères supplémentaires pour la sélection des matières premières, afin de ne sélectionner que les meilleures. Et ça fait un paquet de paramètres à assurer (l’innovation dans le secteur des analyses physiques et chimiques nous aide évidemment énormément dans cette optique).

De quoi es-tu fière dans ton métier ?

La collaboration est clé dans n’importe quel projet, n’importe quel objectif ambitieux à atteindre. C’est illusoire de penser se référer à une seule même personne (ou une seule équipe de labo) pour affronter les complexités auxquelles nous devons faire face. C’est valable dans tous les domaines. Chez Ferrero, je suis fière que mes qualités d’«accélérateur de collaborations» ou coordinateur si vous voulez, aient été reconnues et appréciées, ce qui m’a permis de coordonner toute une série de projets intégrant des équipes de recherche absolument extraordinaires . Mettre tous les acteurs nécessaires (et souvent ayant des backgrounds très différents) autour d’une table et susciter la confrontation, le partage, l’émergence d’idées est un challenge très plaisant pour moi. N’oublions pas que de grands projets peuvent aussi démarrer en échangeant autour d’un petit espresso au coin du corridor (une technique que je recommande !).

Fière également d’apporter une touche internationale à la R&D matières premières (constituée d’Italiens essentiellement !). Je n’hésite pas d’ailleurs à partager avec mon entourage italien certaines initiatives repérées en Belgique. La Belgique est un incubateur fascinant, et ce dans toutes une série de domaines, je m’en rends fort compte depuis que je vis à l’étranger. Enormément d’initiatives locales sont prises en Belgique pour repenser nos modes de consommer et challenger notre dépendance par rapport aux ressources fossiles.

Je constate que la place du bioingénieur aujourd’hui est fondamentale dans tous les secteurs clés de notre société (santé, alimentaire, gestion des espaces, des déchets, de l’énergie…). L’ensemble des Masters offerts à l’époque en 2014 répondent à des besoins clés très actuels.

Ce qui distingue transversalement l’ensemble des bioingénieurs selon moi : notre polyvalence, notre curiosité, notre volonté de résoudre et notre humilité scientifique (nuancer et préciser son discours). Grâce à notre cursus, nous devenons formatés à trouver des solutions (mixant créativité et connaissances de base). C’est avec grande joie que je constate que les auditoires AGRO ne désemplissent pas et que la famille s’agrandit d’année en année !

Est-ce que tu as une anecdote à nous raconter de ton passage à Louvain-la-Neuve ?

Quand mes cokoteurs m’ont appris à calculer le temps optimal de cuisson des spaghettis en les lançant sur le mur… une anecdote qui fait toujours grand effet auprès de mon entourage italien (avec le ketchup).