Les étudiant·es construisent des drones

Manipuler des imprimantes 3D, comprendre des principes théoriques vus au cours, découvrir le travail d’équipe et faire preuve de créativité : voilà quelques aspects dont bénéficient les premières années en ingénieur civil de l’UCLouvain avec leur cours-projet.

« Fabriquez un engin volant muni d’une hélice avec une nacelle pouvant contenir jusqu’à 50 gr. Ce "mini hélicoptère" ou drone simplifié doit être propulsé grâce à la force de votre choix ». Tel est le défi donné par les professeur·es aux quelque 385 étudiant·es de BAC1. Le principe ? Utiliser - et mélanger - différentes connaissances, comme les mathématiques, la physique ou encore l’informatique de manière pratique par petits groupes de 6 personnes.

L’avantage ? Des étudiant·es plus motivé·es, qui peuvent laisser libre cours à leur imagination et qui pratiquent les théories vues en cours. Mais aussi, une assimilation de la matière dans un cadre différent qui mobilise beaucoup de connaissances et permet d’apprendre de nouvelles notions. Pour François, étudiant en première année, c’est aussi « un moyen de voir ce que l’on va faire plus tard ». Louis, lui, déclare : « C’est plus visuel, ça nous pousse à faire des tests. Et on nous dit dès le départ qu’on est capable de construire quelque chose».

L’UCLouvain a opté pour la pédagogie inversée depuis 2000 et est la seule université en Fédération Wallonie-Bruxelles à utiliser ce type de projet intégré, au sens que le projet vise à faire apprendre les disciplines durant le même semestre qu’elles sont enseignées. Comme l’explique Benoit Raucent, initiateur du projet : « Il exploite pleinement la notion de contextualisation (par le projet) décontextualisation (dans les disciplines) et ensuite recontextualisation  (application). »

Pour les aider dans ce projet, chaque groupe est en contact avec pas moins de 17 tuteurs, des étudiant·es plus expérimenté·es qui se sont porté·es volontaires. « Avec la pédagogie inversée, nous sommes acteurs de notre propre apprentissage et nous retenons donc beaucoup mieux ce que nous apprenons. De plus, cela développe la créativité et nous force à nous impliquer dans chaque étape du projet » déclare un tuteur. Un local de 9 imprimantes 3D est aussi mis à leur disposition afin de construire leur hélice.
Et il n’y a pas que les étudiant·es qui sont content·es ! Les professeur·es voient eux aussi les effets positifs : cela permet de re-rentrer dans les bases, voir les lacunes, préparer les cours et futurs cours. Sandra Soares Frazao, professeure à l’École polytechnique de Louvain explique que « la motivation est plus grande grâce au projet, donc cela peut jouer sur la réussite. »

La cerise sur le gâteau ? Un concours entre les différentes équipes se déroulera le vendredi 6 décembre pour célébrer 5 mois de travail.

S’approprier la matière dès le début des études et de manière participative, une technique UCLouvain qui plaît au point qu’Hervé Capart, professeur invité à l’UCLouvain, est tenté d’implanter ce type de projet à la National Taiwan University où il est aussi professeur. Une opportunité pour tous de sortir du cadre et d’apprendre différemment.

Publié le 11 décembre 2019