Les stagiaires de l'EPL ... au Congo-Brazzaville

Stages à l'étranger : Congo-Brazzavile par Dorian Somers, étudiant en GCE22.

Le stage a commencé de manière intense. En effet, après avoir débarqué de l’avion, je me suis retrouvé 5 heures plus tard sur un chantier de brousse. Et le lendemain l’on me confiait la tâche de superviser la rénovation.

J’ai tout de suite été confronté à la grande fracture entre la théorie apprise à l’université, et la réalité du terrain. Et c’est d’autant plus vrai dans un environnement d’Afrique Centrale, où les ressources matérielles et humaines sont limitées. Malgré le fait que le Congo-Brazzaville soit relativement stable depuis plusieurs années, et qu’il se trouve dans une situation socio-économiquement meilleure que son grand voisin, la République Démocratique du Congo, il n’en reste pas moins que la vie reste très précaire pour une grande partie de la population. De ce point vu mon titre «neutre » de stagiaire qui m’a permis d’avoir des échanges très riches avec tous les niveaux hiérarchiques et sociaux de l’entreprise : du simple main d’œuvre de chantier qui gagne à peine 120€/mois au Directeur Général en passant par les chauffeurs, contremaîtres ou chefs de département.

L’expérience personnelle de ce séjour dépasse de loin l'expérience professionnelle. Simplement par l’environnement particulier du stage. N’étant jusqu’à lors jamais venu en Afrique subsaharienne, me retrouver au Congo-Brazzaville est en soit une aventure. J’avais connaissance de la fracture entre le Nord et le Sud. Vivre cette fracture, avec ses réalités quotidiennes, pouvoir avoir un aperçu de la complexité politique et économique d’un pays dit « en voie de développement » est tout à fait différent et apporte une vraie ouverture d’esprit.

Cela m’a aussi poussé à commencer à entreprendre une réflexion sur l’éthique de l’ingénieur. Pouvoir me projeter dans mon métier futur et voir à quelles valeurs celui-ci doit être lié.

Ces 10 semaines en entreprise en fin de cursus universitaire sont un excellent moyen d’appréhender le début de sa vie professionnelle. Et je trouve que l’initiative de rendre ce stage obligatoire pour l’étudiant de génie civil ne peut qu’être bénéfique pour celui-ci. Le stage peut permettre d'effacer certaines incertitudes concernant nos choix futurs ou de clarifier ceux-ci. C’est un gros coup de pouce pour qui souhaite trouver le métier de ses rêves.

L’aspect stage à l’étranger ajoute un ingrédient supplémentaire. Le stage devient alors une véritable immersion socioprofessionnelle par la force des choses, où énormément d’éléments gravitent autour de l’entreprise (relations, boulot, loisirs, etc.). Je pense que faire son stage dans un autre pays permet de vivre celui-ci à 200%, mais demande une certaine capacité d’adaptation et de débrouillardise, et ce surtout dans les pays en voie de développement où de nombreux défis sont à réaliser.

Au crépuscule de ma vie d’étudiant et à l’aurore de ma vie professionnelle, je sais déjà que ce stage de l’été 2013 fait partie des étapes importantes de ma vie. Je sais qui m’apportera beaucoup dans la recherche d’une vie en accords avec mes valeurs.

Publié le 22 avril 2014