Eléonore Haddioui

Assistante au Laboratoire d’Anthropologie Prospective, je partage mon temps entre des tâches pédagogiques, l’apprentissage me tenant très à cœur, et la recherche que je mène en tant que doctorante, portant sur les mouvements nationalistes interceltiques en Bretagne française et en Galice espagnole. Formée à l’anthropologie politique et après un master centré autour des questions de genre, de sexualité et de corporéité, mes thèmes de recherche s’articulent aujourd’hui autour des questions identitaires, des mouvements politiques et des récits nostalgiques dans ces régions au passé celte revendiqué.

Repenser l’Europe dans sa diversité nécessite de la réfléchir à partir de ces particularismes, de ses subjectivités, et de ce qu’ils révèlent en toile de fond. Les régionalismes tels que ceux de la Bretagne et de la Galice, éclipsés par d’autres régions dont les actions politiques sont plus médiatiques, nous enseignent comment se construit une défense des identités minoritaires dans une visée progressiste. En développant ou en revivifiant des pratiques, des discours et des récits, les mouvements politiques qui prennent part dans ces territoires océaniques oscillent entre mise en place concrète d’un collectif et affirmation de la différence.

Sous la direction de Jacinthe Mazzocchetti, il est question pour moi aussi, dans cette recherche, de parler de l’Autre en Europe, d’une altérité revendiquée politiquement et qui rentre en résonnance avec les questionnements identitaires et politiques dans l’ensemble du continent, notamment dans un contexte de montée en puissance des populismes. Des questionnements contemporains et prospectifs, pour contribuer à penser la possibilité de faire communauté dans la diversité européenne.