Ces dernières années, les stratégies de gestion de l'eau en Europe occidentale se sont éloignées de la "poldérisation", une pratique d’atterrissement qui existe dans la région depuis de nombreux siècles. Les nouvelles politiques mettent l'accent sur la nécessité de "donner plus de place au fleuve" pour éviter les risques liés aux inondations. Par conséquent, la dépoldérisation n'est pas rare.
Dans ce contexte, mes recherches se centrent sur les agriculteurs de l'estuaire de l'Escaut. Historiquement, ces agriculteurs ont joué un rôle clé dans la gestion de l'eau, en drainant et en récupérant des terres qu'ils pouvaient ensuite cultiver. Aujourd'hui, les nouvelles politiques de gestion de l'eau tentent de re-formuler leur rôle, en les encourageant par exemple à participer à la remise en état de marais, ou en leur suggérant de relocaliser leurs activités ailleurs. Certains agriculteurs ont contesté cette logique de transition écologique en attirant l'attention sur la perte de leurs moyens de subsistance et du patrimoine lié au paysage des polders.
Par le biais d'un travail ethnographique de terrain, je m'interroge sur les pratiques et les expériences agricoles contemporaines dans l'estuaire de l'Escaut, en interaction avec un paysage en transformation. Comment les relations entre les agriculteurs et l'eau se développent-elles et sont-elles remodelées dans un contexte de transition écologique ? De plus, que pouvons-nous apprendre sur les cycles hydro-sociaux en observant les relations entre les agriculteurs et l'eau dans la région ?
Cette recherche est rendue possible grâce au soutien financier des Fonds Baillet Latour.