
Anne Pollard est étudiante au sein de l’Ecole de journalisme Louvain et la grande gagnante de l’édition 2020 du concours Belgodyssée puisqu’elle a réussi un triplé inédit : Prix du meilleur reportage radio, presse écrite et réseaux sociaux !
Nous l’avons rencontrée un mercredi, une fois sa journée de stage au sein de la rédac’ de RTC Télé Liège terminée. L’article qui en résulte, à découvrir ici, est publié dans le nouveau numéro du magazine Louvain[s] de mars-avril-mai 2021, mais nous n’avons pas résisté à l’envie de prolonger le moment avec quelques questions bonus.
L’interview ‘best of Belgodyssée’
Ton meilleur souvenir de cette Belgodyssée ?
Il y en a beaucoup mais je dirais les rencontres sur le terrain, notamment avec les communautés musulmanes et juives que je connaissais peu. Et puis l’esprit de solidarité dans le groupe. On s’est lancés à plusieurs de l’EJL et c’était chouette de se rapprocher dans un autre cadre, j’étais hyper derrière eux·elles, je suivais tous leurs contenus ! En comparaison avec Maastricht où j’ai fait mon bachelier, où c’est très ‘compèt’, il y a beaucoup plus de camaraderie ici ! C’est chouette de se voir évoluer et de regarder les premières productions des autres.
Ta meilleure surprise ?
Gagner, c’est déjà fou ! Mais j’étais étonnée du nombre de personnes - proches et moins proches-, qui m’ont félicitée pour me dire qu’ils sont contents pour moi que mon rêve de devenir journaliste aboutisse.
Ta meilleure rencontre ?
Jonathan, mon binôme, on s’est bien trouvés ! Il m’a suivi dans mes délires avec des idées que je n’osais pas toujours exprimer en néerlandais. On ne se serait jamais croisés en dehors de ce concours puisqu’il vient de Courtrai et moi de la province de Liège, donc c’était chouette d’échanger sur la manière dont lui voit le journalisme et ses expériences.
Le ‘meilleur’ média : radio, presse écrite ou réseaux sociaux ?
Assez étonnamment, j’adore la TV et c’est un prix qu’il n’y a pas dans la Belgodyssée (rires). Donc par extension l’audiovisuel et la radio. Laisser parler les gens, c’est tellement plus significatif que moi reprendre leur discours. C’est le prix principal de la Belgodyssée donc j’étais ravie.
Ton meilleur conseil pour des futur·es journalistes ?
Partir des interviews et choisir les moments qui ‘parlent’, c’est le cœur du reportage. La·le journaliste doit laisser parler ses interlocuteurs, il ne faut pas tomber dans un journalisme d’égo.
Ton meilleur conseil à toi-même ?
Me faire confiance. La Belgodyssée, c’est un rêve pour tout futur·e journaliste et j’avais peur de me lancer et de ternir cette image-là si je n’étais pas prise au premier casting. Mais ça s’est super bien passé. Au début, j’étais assez angoissée et en regardant le palmarès de journalistes qui avaient gagné, je disais « Anne, pour qui tu te prends ? ». Quand j’ai vu que mon travail plaisait aux pros, j’ai pu relâcher la pression, arrêter d’avoir peur et y aller !
Et pour le plaisir…
Si tu pouvais dîner avec une personnalité, vivante ou disparue, qui choisirais-tu ?
Nelson Mandela. C’est peut-être cliché mais j’ai eu la chance de partir en Afrique du sud et c’est la première biographie que j’ai lue enfant. Sa philosophie de résilience m’a toujours inspirée. Il nous enseigne que ce qui est important est surtout d’avancer et ne pas se concentrer sur les obstacles du passé. J’adorerais discuter avec lui pour voir comment il a pu pardonner et aller de l’avant.
Quel est le dernier livre que tu as lu et que tu recommanderais ?
J’ai beaucoup aimé le livre de Michelle Obama, ‘Becoming’, qui m’a surpris. Je me suis dit ‘je vais le lire parce que c’est dans l’actu’ mais j’ai beaucoup apprécié son discours positif qui invite à aller chercher le meilleur en soi-même. J’ai aussi lu ‘La Petite Danseuse de quatorze ans’ de Camille Laurens, livre sur le modèle de la statue en bronze de Degas qui est au Musée d’Orsay. L’autrice y fait des suppositions sur qui elle était car les petits rats de l’opéra à l’époque étaient des courtisanes entretenues qui dansaient pour rapporter de l’argent à leur famille, c’était loin d’être glamour. Ce livre mêle l’art, la littérature et l’histoire, des passions qui me sont chères. Récemment, j’ai aussi lu quelques Agatha Christie pour leur ambiance réconfortante malgré les meurtres (rires).
L'article sur le triple prix Belgodyssée gagné par Anne Pollard est paru dans le Louvain[s] de mars - avril - mai 2021 |
Photos : ©Alexis Haulot